Elle se réunira aujourd’hui à Quito,L’Opep revoit à la hausse sa prévision pour 2011

Elle se réunira aujourd’hui à Quito,L’Opep revoit à la hausse sa prévision pour 2011

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a une nouvelle fois relevé sa prévision de demande de brut pour 2010 et 2011, portée par la reprise économique et la rigueur de l’hiver en Europe.

Dans son rapport mensuel publié hier, l’Opep a indiqué que «la demande mondiale de brut devrait croître en 2010 de 1,5 million de barils/jour (mb/j), soit une révision à la hausse d’environ

0,2 mb/j». Le cartel, qui se réunira aujourd’hui à Quito, a fixé, pour 2010, à 85,93 mb/j la demande d’or noir, dont les cours, supérieurs à 90 dollars, sont au plus haut depuis deux ans. «La demande des pays industrialisés est plus forte que prévu avec une activité économique soutenue par des plans de relance. La rigueur de l’hiver en Europe a aussi renforcé la consommation de fuel de chauffage en décembre», a expliqué l’Opep. Pour 2011, les analystes de l’organisation basée à Vienne maintiennent une prévision de croissance de 1,2 mb/j, comme lors du précédent rapport. Mais avec la hausse prévue en 2010, sous-tendue par l’activité en Chine et au Moyen-Orient, le chiffre de l’an prochain est réévalué à 87,1 mb/j. La pétrochimie et les transports devraient être les principaux catalyseurs de la croissance de la demande d’or noir l’an prochain, d’après l’Opep.

Revoir à la hausse les prévisions de demande de brut pour 2010 et 2011, c’est également l’avis de l’Agence internationale de l’énergie (AIE). En effet, l’AIE, qui représente les intérêts des pays industrialisés, a de nouveau revu à la hausse, hier, sa prévision de demande mondiale de pétrole pour 2010 et 2011, respectivement à 87,4 et 88,8 millions de barils par jour, en raison d’une consommation renforcée en Amérique du Nord et en Asie. Dans son rapport mensuel, l’agence relève aussi qu’un début d’hiver particulièrement rigoureux, dans la foulée d’une demande exceptionnellement forte au troisième trimestre, a fait grimper les prix du baril autour de 90 dollars. Si aucune décision sur les quotas n’est attendue lors de la réunion du 11 décembre, à Quito, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) «pourrait faire face l’an prochain à une certaine pression pour accroître son offre en cas de poursuite de la hausse incessante des prix», estime l’AIE. Dans un entretien à l’APS, le directeur de la publication de Gaz et Pétrole arabes, François Perrin, avait expliqué la hausse du prix de l’or noir par au moins quatre facteurs, dont le principal est le recul de la valeur du dollar, une relation inverse par rapport au prix du pétrole constatée ces derniers mois.

Le deuxième élément à prendre en compte, a-t-il ajouté, est la vague de froid en Europe qui a accentué la demande pour les besoins de chauffage et le recours par les électriciens, pour parer aux pics en matière de consommation énergétique, aux centrales fonctionnant au fuel lourd. Cette hausse des prix du pétrole s’explique aussi, selon M. Perrin, par la forte demande chinoise avec le recours quasi systématique aux générateurs électriques fonctionnant au diesel et la baisse des stocks pétroliers dans les pays de l’OCDE.