Elections locales et législatives de 2017 :Un test pour la Cltd et les autres

Elections locales et législatives de 2017 :Un test pour la Cltd et les autres

P160620-18.jpgLes nouvelles conditions exigées concernant le parrainage électoral visent à consacrer la domination du FLN et consorts.

L’opposition est à bout de souffle. La mise en place d’une instance indépendante de l’organisation et de la gestion des élections, revendication phare des formations de l’opposition, y compris le PT, est clairement écartée sur l’agenda tracé par le pouvoir. Dans ce contexte, l’attitude qui sera adoptée par les partis de l’opposition lors de ces échéances, notamment ceux qui s’insèrent dans le cadre de la Cltd et de l’Isco, sera très attendue. Le rendez-vous électoral en question, constitue un véritable test pour une majeure partie de l’opposition. Plus de 70 partis seraient peut-être en lice lors des élections locales de l’automne et les législatives du printemps prochain.

Mais sous quelles conditions? Les règles de jeux de cette compétition sont biaisées d’avance, selon certains «les nouvelles conditions exigées concernant le parrainage électorales, introduites dans la nouvelle loi électorale adoptée en dernier Conseil des ministres, visent à consacrer la domination des institutions élues par des partis au pouvoir, notamment le FLN et dans une moindre mesure le RND». En outre, l’intrusion de l’argent sale, une réalité souvent avérée, dans ce genre de joutes, participera également à l’affaiblissement de l’opposition. La question qui taraude les esprits: est-ce que les partis qui se revendiquent de l’opposition iront-ils à ces élections ou les boycotteront -ils? En tout cas, si ces partis n’y participeront pas, c’est la crédibilité du scrutin et la légitimité du pouvoir qui accuseront un coup.

Mais, s’ils iront à ces élections, le combat pour imposer l’installation de la commission antifraude, et l’avènement d’une transition ou changement démocratique, s’époumonera inévitablement. Quant au boycott, des observateurs s’accordent à dire que cette option reste improbable au vu de la persistance des calculs de quotas de sièges ainsi que des fortes tentations qu’exercent ces joutes sur la majorité des partis politiques. Ainsi, aux promesses de quota s’ajoutent les manipulations du pouvoir. Si l’on se fie aux recommandations sanctionnant sa deuxième conférence tenue à Zéralda, l’Icso se réunira pour prendre la décision qui s’impose si le pouvoir s’entête à ignorer ses revendications. Avant ce casse-tête chinois sur la participation ou non aux élections, la Cltd a vu remonter à la surface, la question épineuse de l’incompatibilité idéologique entre les islamistes et les laïques. Cette divergence de fond semble sceller définitivement le sort de cette alliance contre nature.

Cet antagonisme idéologique a donné un coup de grâce à la coalition regroupant les partis anti-quatrième mandat ayant boycotté la présidentielle d’avril 2014. Le relâchement des rangs de cette coordination voulue stratégique, a été précédé par l’apparition d’une autre ligne de démarcation, fissurant l’instance de consultation et de suivi de l’opposition(Icso). Un certain malaise entre les acteurs constituant cette instance a été observé lors de la deuxième conférence de l’opposition tenue en fin mars dernier à Zéralda. Le retrait bruyant du président de Jil Jadid, Soufiane Djilali, s’ajoute à la dégradation des rapports entre le RCD et les partis islamistes, notamment le MSP, au sein de cette instance.

Le cumul des frictions a fini par installer le doute et la mésentente au sein du bloc de l’opposition. Certains observateurs, soulignent qu’un des rares partis à tirer son épingle du jeu dans cette affaire est Talaiou El Houriyet.

Le président de cette formation, Ali Benflis, coordinateur du pôle des forces du changement regroupant des partis ayant soutenu sa candidature à la présidentielle de 2014, aurait même laissé sciemment la porte ouverte au plus grand nombre de partis et personnalités nationales pour faire pencher la balance de l’icso en sa faveur. D’autre part, le MSP, parti le plus en vue au sein de la Cltd, est beaucoup plus captivé par le combat d’arrière-garde que l’unité d’action de l’opposition.