Dispositif d’urgence aux frontières Algéro-Libyennes : 20.000 soldats de l’ANP en alerte

Dispositif d’urgence aux frontières Algéro-Libyennes : 20.000 soldats de l’ANP en alerte

Ce sont les conséquences de l’ingérence des Occidentaux et l’intervention militaire de l’Otan.

La mission est claire: sécuriser les frontières et les rendre hermétiques. Le mot d’ordre strict: tolérance zéro et agir sans sommation à la moindre infiltration terroriste. L’ANP met les moyens humains et matériels face à une situation quasi explosive en Libye. L’état d’urgence a été décrété aux frontières Est et Sud-Est, pas moins de 20.000 soldats sont mobilisés pour sécuriser le tracé long de 1 947 km.

Les forces aériennes des unités d’intervention spéciales sont en alerte maximale. L’Algérie a toutes les raisons de s’inquiéter pour sa sécurité, rien ne va plus chez les voisins tunisiens et surtout libyens depuis notamment ces dernières 48 heures. En effet, la Libye est prise en otage par des mercenaires multinationaux. A ne pas en douter, ce sont les conséquences de l’ingérence des Occidentaux et l’intervention militaire de l’Otan. Un fait qui donnera toute la puissance aux milices armées affiliées à Al Qaîda au Maghreb islamique.

La situation chaotique est d’autant plus une aubaine pour Ansar Al Charia et El Mourabitoune de Mokhtar Belmokhtar, celle-ci née d’une jonction entre Les signataires par le sang et le Mujao. Depuis le signalement de cette organisation il y a un mois en Libye, le contexte s’est dégradé d’une façon disproportionnée. En un mot, c’est la guerre au sens propre du mot! La Libye a sombré dans une catastrophe guerrière dont la situation ne sera pas redressée de sitôt, vu l’ampleur des attaques enregistrées.

Cette concordance ne sera pas sans suite sur l’Algérie, du fait que ce sont des milices salafistes qui contrôlent les frontières depuis le sol de la Libye. Alger refuse catégoriquement de coopérer avec ces transfuges. Elle avait en début de l’année en cours mis en garde la Libye sur les risques d’une recrudescence des actes subversifs remettant au gouvernement libyen des photographies et des cartes, ainsi que des informations relatives à la propagation des groupes armés. Le geste de bonne foi proposé à la Libye ne semble pas avoir été pris à sa juste mesure.

Le gouvernement libyen était surtout occupé par la scène politique, ignorant l’aspect sécuritaire qui devait être une priorité. Cette assistance logistique algérienne pour le gouvernement libyen avait eu lieu lors de la visite du Premier ministre Abdelmalek Sellal à Tripoli, qui s’est concrétisée par la signature d’un protocole d’accord en matière de défense, la sécurité des frontières, la lutte contre la contrebande des armes et l’immigration clandestine, l’allégement des procédures de visa entre les deux pays, ainsi que la coopération financière et commerciale dans le domaine des transports.

L’Algérie s’est mise à aider concrètement les autorités libyennes, car il s’est avéré qu’elles ne sont pas en mesure de répondre à la suprématie des milices armées qui s’installent sur de vastes zones du territoire de la Libye. Elles se comptent en milliers de membres, dont 14 fractions ont la mainmise sur une importante zone frontalière en Libye. Ce qui constitue une sérieuse inquiétude pour l’Algérie, notamment que les marchands de guerre qui détiennent le monopole du trafic d’armes se sont multipliés.

Pour la Tunisie, même si la situation est tendue sur le plan sécuritaire, l’on est au moins sûr que ce pays ne reste pas les bras croisés. D’ailleurs, les autorités militaires tunisiennes ont déployé près de 3000 soldats au niveau des frontières tuniso-libyennes devant permettre un meilleur contrôle sur le terrain et d’affronter d’éventuelles incursions. A noter que la mobilisation de l’Armée nationale populaire intervient au lendemain d’une tentative de kidnapping qui a ciblé la représentation diplomatique algérienne en Libye, dont l’ambassadeur et le consul général. Ce n’est pas la première fois que ces milices armées projettent de tels faits gravissimes.

Mohamed Cheikhrouhou, ambassadeur de la Tunisie en Libye, a été kidnappé à Tripoli vendredi 21 mars 2014, par un groupe armé dont les membres avaient le visage voilé. En septembre 2012, l’ambassadeur américain en Libye, Christopher Stevens, a quant à lui été torturé et exécuté suite à une attaque armée ayant pris pour cible le consulat US situé à Benghazi. Lors de cette attaque d’une rare violence similaire à celle qu’avait subie le défunt Mouammar El Gueddafi, quatre Navy Seals ont également été tués.

En avril 2013, une camionnette piégée vise l’ambassade de France à Tripoli. Deux gendarmes français ont été blessés, dont un grièvement. En janvier 2014, quatre fonctionnaires de l’ambassade d’Egypte ont été pris en otage, dont l’attaché culturel. Des sources confient à ce propos que d’autres ambassades, notamment celles des pays voisins de la Libye reçoivent régulièrement des menaces de mort et subissent des actes d’intimidation.