En quittant le poste d’entraîneur de l’équipe nationale, Rabah Saâdane laisse un lourd héritage à celui qui va le remplacer. En effet, ce dernier sera tenu de maintenir le standing de cette équipe et de l’emmener vers la phase finale de la CAN 2012.
Une mission qui ne semble pas inabordable depuis que le Maroc et la République centrafricaine ont fait, eux aussi, match nul. Il reste, bien entendu, que les Verts seront, désormais, obligés d’éviter tout nouveau faux pas à domicile dans leur groupe tout en tentant de récolter le maximum de points hors de leurs bases.
Le nouveau nouvel entraîneur viendra avec la certitude de rester en poste jusqu’à la fin de cette phase de qualifications.
Si celle-ci est positive, il lui sera demandé de poursuivre son travail durant la phase finale de la CAN, voire au-delà de celle-ci. Dans le cas contraire, il paraît peu probable qu’il soit maintenu. C’était le challenge imposé à Rabah Saâdane lorsqu’il avait été nommé en octobre 2007.
A l’époque, et cela les gens ont tendance à l’oublier, tout ce qui lui avait été demandé c’était de mener l’équipe nationale vers la phase finale de la CAN 2010.
La qualification à la Coupe du monde semblait être une épreuve bien au-dessus des moyens des Verts. C’est pour cela que personne n’osait en parler.
Pourtant, Saâdane a réussi l’exploit de qualifier les Verts aux deux compétitions et même de les mener vers les demi-finales de la CAN. Malgré cela, il est arrivé qu’on le traite de quelqu’un qui manque de fermeté et même d’incompétent.
Et dire qu’il y en a qui parlent de Philippe Troussier et de Hervé Renart comme probables remplaçants de Saâdane allant même jusqu’à leur trouver plus de compétences que lui.
Il faudrait un jour ouvrir un vrai débat sur le sujet pour voir si des entraîneurs comme ces deux Français ont plus de connaissances sur la manière de driver une équipe de football que l’ex-entraîneur national. On doute fort que ce soit vraiment le cas.
Ceci dit, Saâdane aura été l’entraîneur national qui est resté le plus longtemps en poste après Rachid Mekhloufi. Désigné en octobre 2007, il n’a quitté l’équipe nationale qu’en septembre 2010, soit une période de deux ans et onze mois.
Seul Mekhloufi a fait mieux que lui en occupant ce poste d’août 1975 à mai 1979, soit 3 ans et 9 mois. Saâdane aurait pu battre ce record puisque son nouveau contrat courait jusqu’à la fin de la phase de qualifications, c’est-à-dire fin 2011, et pouvait être prolongé au-delà si les Verts parvenaient à obtenir leur billet pour la phase finale de la compétition continentale.
Il faut dire que le poste d’entraîneur national n’est pas du tout un gage de stabilité. Depuis 1963, la fédération a «bouffé» de ce genre de techniciens jusqu’à l’indigestion.
Il est arrivé des fois où un ou plusieurs coaches n’aient activé que durant quelques mois.
En 1981, un entraîneur yougoslave du nom de Chirik n’avait même exercé que l’espace d’un seul match, celui que les Verts avaient perdu à Niamey, contre le Niger, pour le compte de la qualification à la Coupe du monde de 1982.
Zouba le récidiviste
L’équipe nationale c’est également un feuilleton avec des acteurs qui reviennent épisodiquement.
A ce jeu, celui qui détient la palme de celui qui est revenu le plus souvent comme entraîneur national c’est Hamid Zouba, l’homme qui a occupé ce poste en 6 occasions le plus souvent avec des adjoints. Il est suivi par…
Rabah Saâdane qui lui a été désigné à 5 reprises pour ce travail. Viennent ensuite Mahieddine Khalef (4 fois), Ali Fergani (3 fois), Mourad Abdelouahab (3 fois mais toutes les trois en tant qu’entraîneur-adjoint), Smaïn Khabatou (2 fois), Rabah Madjer (2 fois), Abdelhamid Kermali (2 fois), Meziane Ighil (2 fois), Evgueni Rogov (2 fois) et Boualem Charef (2 fois en tant qu’entraîneur-adjoint).
En tout, depuis 1963 et jusqu’à septembre 2010, la FAF a désigné 48 entraîneurs nationaux, très souvent des duos, voire des trios de techniciens.
Cela nous donne une moyenne de presque un entraîneur par an. On ne sait ce qui se fait ailleurs dans le monde, il est cependant certain que notre pays ne doit pas être très loin des nations qui «consomment» de l’entraîneur national à une allure vertigineuse.
On attend de voir ce que va faire le prochain de la liste. Un prochain qui pourrait bien n’être désigné qu’à titre intérimaire pour donner le temps au président de la FAF de contacter un maximum de techniciens et de voir celui qui correspondrait au profil qu’il recherche.
Une démarche qui obéit à la sacro-sainte manie qui veut faire croire que l’essentiel est de trouver le meilleure entraîneur national possible alors qu’il y a plus important, à savoir réformer tout le football algérien.
A. A.