Le secrétaire général de l’ONU partage l’approche de l’Algérie sur la crise du Mali
De nombreux pays et organisations internationales privilégient le dialogue pour dénouer les conflits au Sahel et au Moyen-Orient.
L’Algérie continue à prôner le dialogue pour dénouer les conflits au Moyen-Orient et au Sahel. Que ce soit pour le cas syrien ou malien, la position de la diplomatie algérienne est invariable: dialoguer d’abord avant d’envisager des solutions militaires que quelques pays arabes et occidentaux s’empressent de mettre en exergue. Dans les milieux diplomatiques internationaux, on n’est pas loin de penser que le dialogue aurait pu épargner des milliers de vies humaines en Syrie et contribuer à éviter la partition du Mali.
L’approche algérienne pour une sortie de crise au Mali et en Syrie préconise que les forces politiques locales soient les premiers acteurs dans la recherche de solution.
Cette vision a été réaffirmée, ce week-end à New York, par le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel. Pour le cas malien, il insiste pour que soit tenu compte des intérêts de sécurité nationale de l’Algérie, du Niger et de la Mauritanie. Le refus d’une intervention étrangère au Mali est soutenu par des pays comme la Mauritanie qui ne veut pas participer à une force africaine alors que le Niger a déclaré privilégier le dialogue. M.Messahel a indiqué, que l’approche de son gouvernement réunit la majeure partie des grandes puissances, à l’instar de la Grande Bretagne, pour la conduite d’une sortie de crise au Mali. Le représentant du Mouvement national pour la libération de l’Azawad, Mossa Ag Attaher, a demandé au Secrétaire général de l’ONU, Ban ki-moon, que les rebelles touareg soient associés au règlement de la crise. Hier, plusieurs centaines de personnes ont manifesté à Bamako pour s’opposer à une intervention militaire de forces étrangères. De leur côté, les Etats-Unis ont à leur tour, par la voix de leur Secrétaire d’Etat, Hillary Clinton, accepté une concertation régionale et internationale sur la crise malienne. La voie prônée par l’Algérie est donc en train d’engranger des points, non seulement sur le cas malien, mais également pour ce qui est de la Syrie. Dans une tentative de rassembler davantage d’alliés, le chef de la diplomatie algérienne, Mourad Medelci, a rencontré son homologue russe Sergueï Lavrov pour une discussion sur la question du Sahel et du Mali ainsi que sur la crise syrienne. Le ministre chinois des Affaires étrangères, Yang Jiechi, dont le pays est également membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, a eu une autre entrevue avec Medelci. La Chine a redit son espoir de parvenir à un règlement pacifique de la crise en Syrie.
Medelci a tenté de rallier
d’autres pays à la position que défend l’Algérie par des entretiens avec ses homologues tunisien, Rafik Benabdessalem, marocain Saâdeddine El Othmani, mauritanien, Hamadi Ould Hamadi, irakien Hochyar Zebari, et burkinabé, Djibrill Bassolé. Avec l’espoir que les pressions internationales puissent aboutir à la solution des conflits en Syrie et au Mali.
D’ailleurs, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon a fait sien le point de vue algérien en mettant en garde contre les conséquences d’une intervention militaire au Mali. La même aversion de transformer la Syrie en champ de bataille régional a été exprimée par Ban Ki-moon ainsi que par le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, et le médiateur. Lakhdar Brahimi.
Cette affirmation conforte le point de vue de l’Algérie qui milite en faveur du dialogue en lieu et place de ce qu’elle considère comme une ingérence dans les affaires intérieures de la Syrie. Dès juillet dernier, elle a émis des réserves sur le troisième chapitre de la décision de la Ligue arabe qui a appelé le président syrien à renoncer au pouvoir, estimant qu’il s’agit d’une décision souveraine du peuple syrien.
L’Algérie a ainsi pris le parti de contrer la position du Qatar. Le refus algérien est accompagné de ceux de l’Irak et du Liban.