CRB-ESS, une affiche à couper le souffle

CRB-ESS, une affiche à couper le souffle

Après un championnat mièvre où nos footballeurs nous ont fait bâiller en gérant la routine, les Noir et Blanc de l’Entente opposés aux Rouge et Blanc du Chabab vont-ils donner, enfin, le droit de rêver à leurs fans qui s’entasseront sur les travées du temple du 5-Juillet, à l’occasion de cette finale ?

Certes l’affiche est alléchante avec ces deux clubs algériens des plus titrés d’Algérie, nourris aux honneurs nationaux, géographiquement pas très proches, mais que sépare aussi un immense contentieux, toujours vivace, les débats s’annoncent chauds.

En perspective des duels acharnés dont la météo souligne qu’ils se produiront sous un soleil victorieux peut-être, pas assez chaud pour le bonheur des présents. Au bonheur de la foule des supporters, aux gosiers en feu, développant des kilos de décibels autour du célèbre stade du 5-Juillet. Belle excursion footballistique où les uns voudront gagner, tandis que les autres refuseront de perdre. Autant souligner qu’en «ennemis intimes», les 22 compétiteurs vont se donner à fond sans se faire mal. Et cogne qui peut, pourvu que l’arbitre ait le dos tourné. Charriés par des flots d’audace, chacun remuera ciel et pelouse pour s’imposer. Dans pareille confrontation, c’est à prendre ou à laisser : «Marque ou crève.» L’enjeu est capital. Devant des tribunes et des gradins pleins à craquer, sous les yeux du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et du président de la FIFA, Sepp Blatter, comme on en voit dans les grands rendez-vous sportifs, s’approprier Dame Coupe n’est pas une mince affaire. Ajoutez que les offensives et les contre-offensives attendues, d’un côté comme de l’autre, vont se succéder avec un supplément d’âme, à la force du jarret. Aussi, les préférés d’Alain Geiger et de Djamel Menad sont-ils conviés à déployer une énergie à essouffler les vents, comme on dit. Reste que dans le camp de ceux qui ont l’habitude de se surmener de paresse, c’est-à-dire les supporters toutes couleurs confondues, ils auront, eux, la bougeotte fébrile. Tranquilles dans la vie de tous les jours, ils se transforment en diables dans les matchs à sensation. Que voulez-vous ? Chaque camp voudrait voir brandir haut le fanion de la victoire. Comment ne pas saluer les entraîneurs de l’Aigle des Hauts-Plateaux et leurs dirigeants, eux qui ont imposé à leurs joueurs discipline et sérénité. Ce qui leur a valu de remporter des sacres. En face, le coach belouizdadi, d’une sobriété exquise et dont les élèves étaient parfois en errance cette saison, voudrait se rattraper en embrassant la Coupe. Casse-tête chinois pour les deux techniciens.

Que conclure ? L’on s’attend à une partie pétillante comme du thé à la menthe. Un pronostic ? Personne n’oserait miser le moindre dinar sur cette empoignade. Enfin, une banalité incontournable : les onze vainqueurs retrouveront les vestiaires avec les maillots du bonheur.

Les autres verront peser sur eux, toute la nuit, un troupeau de nuages, aux couleurs de la tristesse…

Y. B.