Il y a danger sur la santé des enfants surtout : les boissons à fort taux de sucre déclenchent le diabète et l’obésité chez cette frange de la population. C’est la sonnette d’alarme qu’a tirée la Forem en appelant les fabricants de boissons à plus de conscience devant un problème de santé publique.
La Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem) appelle les fabricants à réduire le taux de concentration du sucre dans les boissons gazeuses et les jus à l’origine de l’obésité chez les enfants. 70 % des enfants consomment des produits gazeux et toutes sortes de jus soit à la maison, soit dehors, a affirmé, hier le Pr Khiati de la Forem, en marge d’une journée d’étude sur la nutrition chez l’enfant. Or, selon lui, «nous constatons aujourd’hui que la concentration en sucre dans les jus et les boissons gazeuses est très élevée en Algérie par rapport à d’autres pays du monde». En Europe et aux Etats-Unis on commence à réduire ce taux de sucre établi à 80 g/ litre alors qu’en Algérie nous atteignons presque le double, à savoir 150 g / litre. Ce n’est pas normal que l’Etat subventionne un produit qui tue les enfants ! Ce n’est pas normal et ce n’est pas logique ! Je profite de cette occasion pour dire aux fabricants de ces produits de réduire la concentration en sucre dans ces boissons pour éviter les conséquences néfastes sur la santé des enfants. Dans ce sillage et comme chacun le sait, le phénomène de l’alimentation de rue et de fast-food s’est propagé de façon vertigineuse ces dernières années. Cela dit, selon ce même intervenant, l’alimentation des enfants devient de plus en plus problématique en Algérie. L’enquête réalisée ces dernières semaines dans des établissements scolaires à Alger-Est ( El-Harrach) par une équipe de médecins sur un échantillon de 2 012 enfants âgés entre 12 et 17 ans a montré une nette augmentation de leur poids. 17 % des filles sont obèses contre 16 % des garçons. C’est un chiffre élevé et qui pose problème, a regretté le Pr Khiati. Il rappellera en effet que le taux de surpoids chez les enfants de moins de 18 ans était seulement de 9 %, selon une enquête du ministère de la Santé en 2006. Aujourd’hui chez la frange de 10 à 14 ans, le taux d’obésité enregistré est de 13 %. L’augmentation du surpoids peut rester définitivement et c’est très difficile pour l’enfant de perdre des kilos par la suite. Deuxième aspect de cette enquête, c’est l’apparition des maladies dont le diabète ainsi que les caries dentaires. Le chiffre enregistré des malades est inquiétant. Les causes de l’obésité sont liées au déséquilibre alimentaire. Selon cette étude, 50 % des enfants mangent dehors. Et 70 % consomment des produits sucrés. La nourriture préférée des enfants est la pizza avec 30 % de filles contre 27 % de garçons.
– Les spécialistes ont mis le doigt sur le recul de l’allaitement maternel, sur les principes d’une ration alimentaire équilibrée et le mode alimentaire chez les enfants scolarisés. L’allaitement maternel est en nette régression en Algérie. 7 % seulement des mères allaitent leurs bébés au cours des trois premiers mois de la vie. Il faut absolument une mobilisation de toute la société pour amener la mère à allaiter un peu plus fréquemment son enfant. Autrement le recours à l’alimentation artificielle expose l’enfant à de nombreux problèmes de santé dont les infections respiratoires, les diarrhées mais également l’allergie. De même, les mères qui n’allaitent pas sont exposées au cancer du sein au fil du temps, a averti le Pr Khiati. La responsabilité incombe à tout le monde y compris aux médecins qui ne font pas suffisamment d’efforts pour sensibiliser les femmes. C’est le rôle aussi des établissements d’enseignement et de formation du ministère des Affaires religieuses à travers les mosquées, a-t-il conclu.
S. L.