Redémarrer sur de nouvelles bases et balayer définitivement toute « brouille » au sein de la première force politique du pays, tels sont les objectifs du 9e congrès du FLN devant se tenir le mois de mars prochain.
C’est ce que nous a fait savoir, hier, M. Si Affif, membre de l’instance exécutive du parti de Belkhadem, approché en marge du conseil national qui se tient depuis dimanche. Notre interlocuteur confirme de prime abord que le débat général autour des nouveaux textes et des avant-projets soumis à cette instance pour enrichissement en prévision de ce congrès s’est tenu durant toute la journée d’hier dans un « esprit totalement démocratique ».
« Tout le monde a le doit de prendre la parole. M. Abdelaziz Belkhadem laisse tous les membres s’exprimer.
C’est sa manière à lui peut-être de prendre le pouls de sa base », indique M. Si Affif avant de regretter le comportement de « certains » en disant « il est incorrect que certaines personnes participent à la prise de décision et font dans l’opposition ».
LE FLN PARLE D’UNE DEUXIÈME GÉNÉRATION
Interrogé par ailleurs sur les nouveautés que va apporter cette rencontre et les idées développées dans le cadre des 7 sous-commissions, M. Si Affif, membre de la commission du statut du parti ainsi que celle des affaires étrangères, onfirme qu’effectivement le FLN va vers « le rajeunissement de sa base et le renouvellement de l’élite politique ». C’est-à-dire vers l’émergence d’une « nouvelle génération », mais sans « se passer de l’ancienne équipe».
Ce que les « anciens » du FLN n’arrivent toujours pas à digérer, si l’on tient compte des échos recueillis à propos de cette question qui aurait suscité, semble-t-il, moult interventions lors des débats. M. Si Affif précise néanmoins que le but majeur de ce choix c’est « d’élargir la base électorale », avant d’affirmer que le FLN est un parti qui n’est pas « figé », puisqu’il s’est adapté aux réalités pluralistes, sans pour autant toucher aux constantes de la déclaration du 1er Novembre 1954. Dans le même contexte et comme pour corriger certaines déclarations, notre interlocuteur affirme que le « gros » du travail a été fait et les nouveaux textes du FLN mettent l’accent sur la dimension sociale, précisant toutefois qu’il s’agit d’avant-projets devant subir des amendements à la lumière des débats.
«INTERFÉRENCE» ENTRE POSTE DE PRÉSIDENT DU PARTI ET CELUI DE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL
S’agissant des amendements proposés lors de cette rencontre, on apprendra que les membres du conseil national se sont interrogés à propos de la référence politique du FLN en se demandant s’il est nécessaire d’avoir pour seule référence la déclaration du 1er Novembre 1954 ou prendre en compte aussi le patrimoine historique de cette formation. La sous-commission chargée des relations avec les autres partis et les organisations de la société civile a tablé quant à elle sur la nécessité de se « départir » des autres organismes partageant avec le FLN les mêmes principes. La sous-commission du statut du parti a suscité l’intervention des membres de l’instance exécutive aussi, puisque M. Bechara Dayekh a proposé de remplacer la cellule communale n’ayant pas d’existence en réalité par la mise en place de « comité de quartier » de soutien pour le FLN. M. Saleh Guoudjil a suggéré quant à lui qu’à l’avenir, les membres du bureau politique soient élus par le comité central. M. Merabet propose pour sa part que le SG du parti soit élu dans le cadre du congrès, puisqu’il se présentera dans les nouveaux textes comme organe indépendant.
Le même intervenant souligne qu’il existe une certaine « interférence » entre le poste de président du parti et celui de secrétaire général du parti. M. Tayeb El Houari a proposé pour sa part de porter le nombre des membres du comité central de 351 à 381.
SÉNATORIALES BLOCAGES DANS LES WILAYAS DE BOUIRA, MÉDÉA ET BLIDA
A propos des sénatoriales, on apprendra que des problèmes demeurent de mise au niveau des wilayas de Médéa, Blida, Bouira. Apparemment, on n’arrive toujours pas à élire les candidats de ces élections. Pour le cas de Bouira, on croit savoir que le secrétaire général du parti et après avoir consulté le PV de l’élection du candidat Kaci Abdelkader, a agréé officiellement son élection, écartant ainsi le deuxième candidat qui s’est présenté dans cette wilaya.
Pour ce qui est du 9e congrès, certains estiment qu’il est pratiquement « impossible » de le tenir en mars prochain, puisqu’il est question de consulter la base, de tenir d’autres réunions de l’instance exécutive et du conseil national en février avant d’organiser les congrès régionaux. Des démarches qui nécessitent beaucoup de temps.
Karima Alloun.