«Les jours des rencontres, je ne jeûne pas
Le milieu de terrain du FC Kaiserslautern, qu’on a joint par téléphone hier après-midi, revient avec nous sur ses premiers débuts officiels avec son nouveau club et sur la défaite concédée par le onze national face au Gabon, mercredi dernier. Il nous parle aussi de ses journées de Ramadhan en Allemagne
Votre équipe de Kaiserslautern s’est très difficilement qualifiée au second tour de la Coupe d’Allemagne, avant-hier soir face à la modeste formation du VfL Osnabrück qui évolue pourtant en seconde division…
J’avoue que notre mission fut extrêmement difficile lors de ce match. On a affronté une équipe accrocheuse qui sait très bien se défendre et qui, il faut le dire, nous a beaucoup mis en difficulté.
C’était un match piège qui s’est joué du surcroît à l’extérieur. Les matchs de coupe face à de pareilles équipes demeurent toujours compliqués. Heureusement pour nous qu’on a réussi à égaliser dans le temps additionnel et arracher la prolongation pour ensuite se qualifier. On n’a pas joué notre meilleur football, mais la qualif’ reste le plus important.
Vous avez joué votre premier match officiel avec votre nouvelle équipe et en tant que titulaire. Comment jugez-vous votre prestation durant cette partie ?
Je me suis bien senti. Comme je vous l’ai dit, ce fut un match très difficile qui ne m’a pas vraiment aidé à m’illustrer comme je le voulais. L’adversaire se contentait uniquement de défendre. Il n’y avait pas suffisamment d’espaces libres dans le jeu.
Vous n’êtes pas allé au bout de cette rencontre, puisque le coach a préféré vous faire sortir à la 63’…
Oui, tout à fait. Je me suis senti un peu fatigué et l’entraîneur a jugé bon d’injecter du sang neuf et apporter plus de percussion en attaque.
Parlons un peu de l’EN. Avez-vous suivi la rencontre amicale qu’elle a disputée mercredi dernier face au Gabon ?
Malheureusement, non. Le match n’a pas été diffusé ici. J’ai pris connaissance uniquement du résultat.
L’équipe a finalement perdu cette partie jouée pourtant à domicile. Quel est votre avis là-dessus ?
Ce qu’il ne faut pas oublier, c’est que cette formation du Gabon a battu en aller et retour le Maroc et mené la vie dure au Cameroun lors de la qualification au dernier Mondial.
C’est une coriace équipe africaine qu’il ne fallait pas prendre à la légère. Maintenant, c’est logique d’être déçu du résultat, du moment que le match s’est joué à Alger, devant nos supporters. Nos joueurs n’étaient certainement pas prêts aussi, vu qu’ils viennent tout juste de reprendre avec leurs clubs respectifs.
Vous avez joué plusieurs matchs au 5-Juillet et vous connaissez mieux que quiconque le public de cette enceinte qui se montre exigeant envers sa sélection. Le fait que ce dernier siffle les joueurs et le sélectionneur, à l’issue de cette rencontre perdue face au Gabon, vous fait quoi ?
Je sais très bien que le public du 5-Juillet est très sévère envers son équipe lorsqu’elle perd. Ce n’est pas facile aux joueurs de se voir conspués par son propre public. Et cela peut les stopper dans leur progression. Il faut que les supporters soutiennent leur sélection, même dans les moments les plus pénibles. Ce n’est que de cette façon qu’elle peut avancer. Cela dit, moi je n’ai pas vu la rencontre et je ne sais pas si vraiment l’équipe a mal joué ou non.
Après cette nouvelle défaite, on évoque votre nom pour intégrer de nouveau la sélection en perspective des prochaines échéances. Vous sentez-vous prêt à revenir ?
Comme je l’ai toujours dit, pour le drapeau et mon pays, je répondrai toujours présent et ce, dans les bons et les mauvais moments.
A part ça, comment passez-vous vos journées de Ramadhan en Allemagne ?
Pour l’instant, El hamdoulilah. Ça se passe plutôt bien. Je suis à mon deuxième jour de jeûne, car jeudi, j’étais en voyage et hier, j’avais un match. Quand j’ai du temps libre, j’essaye de voir ma famille et passer avec elle du temps. Ça m’aide à me ressourcer.
Vous ne faites pas carême lors des journées de match. Est-ce une décision imposée par la direction de votre club ?
Non, pas du tout. On joue à 19h, la journée est longue, et pour être performant, j’ai besoin de manger et de montrer à mes coéquipiers que je suis solidaire avec eux. La religion passe avant tout, c’est évident, mais il y a des exceptions pour cela.
J’ai des obligations professionnelles que je dois assumer. Il y a une fetwa sur cela et j’essaye de la respecter. En tout cas, les jours d’entraînement, je fais le jeûne, même si des fois on a deux entraînements très chargés durant la même journée. C’est comme ça.