Censée défendre les droits citoyens, La Laddh devient otage des clans

Censée défendre les droits citoyens, La Laddh devient otage des clans

Me Benissaad président de la Laddh

La ligue algérienne des droits de l’homme (Laddh), traverse une période inédite depuis sa création en 1984.

Partagé entre les pour et les contre, Me Benissaad, président de la Laddh, donne l’image d’une véritable ONG otage des clans politiques et d’affairistes. Il est accusé de tous les maux, à commencer par le détournement des biens de la ligue, l’enrichissement personnel, la mauvaise gestion et le régime de dictateur qui a été instauré par lui-même. Une dizaine de présidents des sections de la Laddh se sont réunis hier, au siège de la maison des syndicats à Bab Ezzouar, afin de prononcer une déclaration commune pour le retrait de confiance à l’actuel président de la Ligue, et d’exiger le bilan financier de sa gestion.

«La médiatisation de la situation qui prévaut au niveau de la Ligue, est venue comme la goutte qui a fait déborder le vase. Nous n’avons pas cessé de demander l’établissement du bilan financier et le rapport de gestion mais notre demande est restée lettre morte malgré toute notre insistance», ont déploré les présidents de section de la Laddh, qui sont venus de Tipasa. Tizi Ouzou, Ghardaïa, Médéa, Alger et autres.

Aussi de graves accusations ont été proférées contre Me Benissaad qui a gardé le silence sur de nombreuses affaires qui lui ont étés reprochées, Chouicha Kaddour, membre de la Laddh d’Oran, jette un pavé dans la mare en lançant que «Me Benissaad, a reçu 4000 euros d’une ONG inconnue à partir de Tunis, sans donner la moindre explication sur la provenance de cette somme», a-t-il déclaré, sans pour autant s’exprimer sur l’authenticité de cette somme.

Pour faire valoir leurs soucis de voir le bilan financier de la Laddh, deux procédures ont été mises en route par voie de huissier de justice.

La première procédure est un courrier qui a été adressé à Benissaad, la deuxième procédure est une demande qui a été déposée au niveau du procureur général, afin de désigner un huissier de justice, pourrécupérer les documents relatifs à la gestion de la Ligue, a révélé Me Dabouz. Pour faire avancer leur mouvement, les membres de la coordination de la Laddh, ont décidé d’aller vers l’organisation d’une assemblée du conseil national des sections de la ligue, afin de faire valoir leurs préoccupations, qui se résument à la présentation du bilan financier, une transparence totale dans la gestion des affaires internes de la ligue et au retrait de confiance à Benissaad.

Me Nourredine Benissad, président de la Laddh répond: «Nous ne céderons pas aux pressions des clans.» Sollicité pour répondre aux différentes accusations qui sont portées à son encontre, par d’autres membres et ailes qui se réclament de la Laddh, Me Benissad réagit: «Il n’y a pas d’autres ailes de la Laddh. Mais, c’est un groupe d’agitateurs qui agitent au profit d’organisation syndicale et politique. Nous ne céderons pas d’un iota à leurs agitations et pressions qui répondent aux manipulations politiques et partisanes», avant d’ajouter que «ces gens ne sont que des intrus qui sont venue d’autres organisations syndicales et politiques pour semer la haine et la division au sein de la Laddh.» Interrogé sur le bilan financier qui a été revendiqué de manière récurrente, Me Benissad ajoute: «Ils n’ont qu’à exiger de voir les bilans de leurs organisations respectives et non pas de la Ligue des droits de l’homme qui est une organisation nationale crédible et transparente.» L’assemblée générale de la Laddh que préside Benissad, aura lieu le 4 ou 5 octobre prochain.

C’est à l’assemblée de se prononcer sur l’ensemble des questions posées par les différents membres dissidents qui se réclament de la Ligue des droits de l’homme, selon Me Benissad.