Les travailleurs veulent des précisions sur la tripartite
Une certitude : la hausse du Salaire national minimum garanti (Snmg), porté à 15 000 DA à l’issue de la 13e tripartite, ne concernera pas tous les salariés.
Les travailleurs percevant des salaires supérieurs à 15 000 DA ne seront pas touchés par cette décision, tandis que les salariés, tous secteurs confondus, dont les rémunérations oscillent entre 12 000 DA (Snmg de septembre 2006), et moins, verront leurs paies plafonnées à 15 000 DA. Les travailleurs de la Fonction publique percevant des rémunérations se situant entre l’ex-Snmg de 12 000 DA et moins du nouveau Snmg verront aussi leurs salaires plafonnés à 15 000 DA, en attendant des ajustements sur la grille des catégories et des échelons pour éviter le phénomène de « tassement de la hiérarchie des salaires ». Ce phénomène est entraîné par une augmentation relative des bas revenus pour se situer à des niveaux proches des moyens revenus.
Pour ce qui est des employés du secteur économique public et privé, la hausse du Snmg concerne les revenus inférieurs à 15 000 DA. Ces derniers devront attendre l’actualisation des conventions de branches pour le secteur économique public et la renégociation des conventions collectives « cadres » pour le secteur privé afin de voir les salaires revalorisés. Cette mise à jour interviendrait courant 2010 si l’on se réfère au calendrier provisoire établi par la tripartite. Globalement, les rémunérations « hors Snmg » dans le secteur économique doivent obéir à la condition de rehausser la productivité, aux performances de l’économie nationale et à l’évolution du coût de la vie, d’après les conclusions de la tripartite. Autrement dit, les trois partenaires, à savoir le gouvernement, le patronat et l’UGTA ont convenu à ce que l’amélioration du pouvoir d’achat des salariés du secteur économique « demeure intimement liée à la production de richesses ».
En termes de chiffres, cette mesure d’augmentation du Snmg touchera entre 200 000 et 300 000 employés concernés directement. Selon Ahmed Ouyahia, Premier ministre, le salaire minimum « sert de paramètre de référence pour beaucoup de calculs ». « C’est la raison pour laquelle les répercussions financières du SNMG engloberont des millions de travailleurs et de retraités. » M. Ouyahia a précisé dans la foulée que quelque 1,6 million d’employés de la Fonction publique et près de 500 000 travailleurs du secteur public économique bénéficieront, indirectement, de cette augmentation, en plus de près de 1,8 million de retraités. La renégociation des conventions de branches et des conventions collectives « cadres » pour les travailleurs du secteur économique impliquera dans le calcul de la mise à jour le nouveau Snmg, fixé à 15 000 DA. Pour les fonctionnaires, cette réévaluation des rémunérations sera poursuivie avec la finalisation des régimes indemnitaires. Ceci, en attendant que le nouveau Snmg soit mis en application par des textes réglementaires. Quoi qu’il en soit, sa mise en application interviendra à compter du 1er janvier de l’année prochaine.
Par Ali Titouche