Campagne pour le 4ème mandat du président Bouteflika, Les équilibristes de la République

Campagne pour le 4ème mandat du président Bouteflika, Les équilibristes de la République

Le dernier mot revient au peuple…

Nous parlons de ceux qui, telles des espèces qui traversent l’Histoire, se sont adaptés en développant des serres pour s’accrocher à tous les trains dès qu’ils sont en marche.

Sellal, Saâdani, Ghoul et d’autres mènent une véritable campagne pour Bouteflika, mais, Bouteflika a-t-il réellement besoin ou pas de cette campagne qui ne cache plus ni son nom ni son prénom depuis déjà quelque temps? Parfois, à force de bien vouloir faire, on finit par mal faire et il est à craindre que cette opération menée par bon nombre de partis ne finisse par avoir l’effet contraire de celui escompté. Le peuple regarde. Le peuple comprend. Le peuple décortique tout ce qui se dit et tout ce qui se fait. Nous ne sommes plus en 1962. Il suffit de regarder ce qui se lit sur les réseaux sociaux et autres plates-formes du Net pour se rendre à l’évidence de l’intelligence des gens et de leur conscience quant à tout ce qui se passe en ce moment en Algérie. En plus, les événements d’actualité qui se précipitent ces jours-ci ont mis sur la voie publique quelques noms nous rappelant ainsi certains des comportements peu honorables et quelque philosophie peu conséquente.

Ils sont prêts à changer d’identité

Nous parlons de ceux qui, telles des espèces qui traversent l’histoire se sont adaptés en développant des serres pour s’accrocher à tous les trains dès qu’ils sont en marche, surtout les plus prometteurs. Ceux qui collent à ceux qui, eux-mêmes, collent à ceux qui ont le pouvoir de mener les choses dans ce pays et ceux qui s’appuient à ceux qui, à leur tour, s’adossent à ceux qui ont le pouvoir de faire marcher les choses dans ce pays. A regarder tout ce beau monde, à l’écouter, on ne sait plus s’il faut en éclater de rire ou en sanglots.

Certains, et ils se reconnaîtront certainement dans ces lignes, ont soutenu Benflis jusqu’à l’ivresse puis, lorsque les vents ont changé de direction, ils ont été les premiers à lui asséner les coups violents. Ils l’accusaient de choses qu’ils ne comprenaient même pas eux-mêmes. Ils s’étaient alors mis à louer les mérites, la pudeur, la cohérence, l’honnêteté etc… de Belkhadem qui, à vrai dire, n’en demandait pas tant. Et, en même temps, ils accrochaient leurs répugnantes étiquettes, comme on accroche un mauvais poisson d’avril, sur le dos d’un Saâdani tombé en disgrâce et éjecté de l’APN.

Lorsque les vents ont, encore une fois,tourné, ils étaient les premiers à vociférer à l’endroit de Belkhadem, le traitant de tous les noms et l’accusant d’avoir été derrière tous les maux du monde. Ils l’accusaient d’incompétence, d’impudeur politique, d’incohérence, de malhonnêteté etc. Ils étaient parmi les redresseurs, comme ils aiment tant s’identifier, hurlant à tout bout de champ et rêvant, à l’écart et en silence, de grimper enfin sur le fauteuil de SG du FLN comme ils avaient rêvé, il fut un temps, d’occuper celui de Premier ministre lorsqu’il leur était arrivé de s’en approcher un tout petit peu. Ces gens-là ont, en plus, figuré parmi les redresseurs et ils avaient même abusé de déclarations pour étaler, de manière confuse, comme à leur accoutumée, leur amour pour la légalité! Mais lorsque la décision fut prise d’autoriser la réunion

d’El Aurassi, ils avaient déjà changé de veste, de coiffure, de propos et ils étaient prêts à changer d’identité pourvu qu’ils ne soient pas écartés de ceux qui sentaient le parfum de la puissance du moment.

Ils feraient certainement plus pour Bouteflika s’ils en faisaient moins pour Bouteflika

Aux dernières nouvelles rapportées par la presse, nous avons appris que, non seulement, ils étaient de l’autre côté, c’est-à-dire du côté de Saâdani auquel ils reprochaient tant,mais que, en plus, ils y étaient bien assis. Le culot, ce n’est pas ce qui leur manque c’est sûr! Mais comment font-ils pour ne pas être gênés avec tout cela? Comment font-ils pour avoir une conscience aussi inconsciente au point de les laisser dormir le soir, rêver de fauteuils rentables et inventer des mensonges à raconter le lendemain à ceux qu’ils connaissent et, surtout, à ceux qu’ils ne connaissent point? Belayat compte sur eux pour contrecarrer Saâdani dans sa démarche et ils lui avaient faussé compagnie. Il peut appeler tant qu’il peut, sa voix est inaudible et ils ne l’écouteront pas, car leurs oreilles sont envahies par leurs prétentions déplacées et leurs ambitions démesurées. Il peut attendre tant qu’il n’est pas du côté des forts, mais s’il a la chance de voir encore le vent changer de direction, ils les verra courir vers lui, le coeur sur le bras, la fidélité en bandoulière et la médaille de l’honnêteté accrochée sur la poitrine. Pour l’instant, ils sont ailleurs, les yeux rivés sur quelques postes pour l’après-avril 2014.

Ce sont eux qui ont été les premiers fossoyeurs de la jeune démocratie à laquelle le peuple tenait tant. Ils l’avaient étouffée avec leurs rôts nauséabonds avant de l’écraser sous le poids de leurs ambitions illégitimes. Ils font partie de ces équilibristes de la République qui vont et viennent d’un côté à l’autre de l’inconscience, à la recherche des miroirs pour s’admirer avancer avant de les briser pour qu’ils ne servent plus à d’autres.

Ce sont eux qui, promouvant et défendant un militantisme du ventre, ont aidé à détruire certains partis les réduisant à de simples lieux communs où l’on va pour fraterniser le temps de gagner la confiance de ceux qu’il faut faire tomber deux jours ou deux heures après. Ces gens-là, qui ont triché toute leur vie et qui ne cesseront jamais de tricher, ont surtout développé la faculté de se retrouver au bon endroit, au bon moment et de soustraire à la vue les tatouages qui leur traversent le coeur, pour certains, et le bras, pour d’autres. Et c’est justement parce qu’on les voit aujourd’hui du côté de ceux qui mènent une campagne pour Bouteflika que l’on peut jurer, pour l’instant du moins, que Bouteflika aurait déjà donné son consentement pour un quatrième mandat. Ceux-là, qui ont pollué la scène politique nationale, feraient certainement plus pour Bouteflika s’ils en faisaient moins pour Bouteflika.