Bouira: Les architectes désemparés !

Bouira: Les architectes désemparés !
Des dizaines d’architectes de la wilaya de Bouira affiliés au Conseil local de l’ordre des architectes ou Cloa dont le bureau national, le Cnoa, est un syndicat d’architectes dûment agréé, se sont rassemblés ce jeudi devant le siège de la Direction de l’urbanisme et de la construction dans l’espoir de voir la première responsable de cette direction et lui faire part de leur mécontentement d’un certain nombre de points mais en vain.

Selon un des membres du bureau local, Nordine Aït Yahiatène, la marginalisation des architectes au niveau local se poursuit, et ce, en violation flagrante des lois de la République et sans que personne, parmi les responsables, bouge le petit doigt.

Ainsi et selon notre interlocuteur qui nous a remis un communiqué du Cloa de Bouira, daté du 30 avril dernier, les architectes qui se sont réunis en session extraordinaire ont relevé plusieurs anomalies concernant les avis d’appel d’offres lancés récemment par certaines directions de wilaya.

Aussi, ce fut pour attirer l’attention de la première responsable de la Direction de la DUC sur ces anomalies qu’un sit-in a été initié ce jeudi mais les architectes ont été déboutés et se sont vu signifier une fin de non-recevoir.

Parmi les anomalies constatées dans ces avis d’appels d’offres, le Cloa cite entre autres deux points.

Le premier a trait aux cahiers des charges qui sont en totale contradiction avec les textes réglementaires en vigueur, du fait que des directions continuent de faire usage du chapitre III de l’arrêté interministériel du 15 mai 1988 modifié et complété afférent à la rémunération de la mission de suivi, qui est officiellement abrogé par la circulaire n°01 du 15 novembre 2016 relative à la mise en œuvre du décret n° 16/224 du 22 août 2016 fixant les modalités de la rémunération de la maîtrise d’œuvre en bâtiment.

Le second point est relatif aux critères de sélection que certains cahiers des charges comportent et qui sont contraires à l’essence même d’une consultation architecturale qui se veut un encouragement à la créativité et au sens artistique d’une œuvre en donnant la chance à tout le monde, à tous les architectes, anciens ou nouveaux, de Bouira ou d’ailleurs. Ainsi, les architectes relèvent que dans certains avis d’appels d’offres, comme celui de la DSP de Bouira, l’avis n°01/DSP/2018, une condition y est insérée dans laquelle il est stipulé : «Ayant suivi au moins un projet ou plus (étude et suivi ou suivi de réalisation) d’au moins un hôpital de 60 lits, justifié par un P-V définitif».

D’après ces architectes, cette condition avantage une minorité d’architectes au détriment de la majorité et exclut la créativité et le sens artistique évoqué plus haut ; «des qualités qui n’ont rien à voir ni avec l’ancienneté ni avec le nombre de suivis», rappelle notre interlocuteur.

Aussi, les architectes de Bouira qui rappellent les conditions difficiles auxquelles ils font face dans l’exercice de leur métier, ont décidé de tenir un autre rassemblement la semaine prochaine devant le siège de la Wilaya dans l’espoir que le premier magistrat de la wilaya daigne les recevoir et les écouter.

Dans leur communiqué, les architectes rappellent que leur action et leur cri de détresse se font d’une manière pacifique et sereine, et que tous leurs efforts vont dans le sens de la dynamique du gouvernement, notamment dans sa politique de création d’emploi et de production d’un cadre de bâti respectant l’environnement et favorisant un habitat bioclimatique et des énergies renouvelables.

Y. Y.