Boudebouda : «Je ne panique pas du fait que je ne joue pas»

Boudebouda : «Je ne panique pas du fait que je ne joue pas»

A 21 ans, Brahim Boudebouda est en train de vivre sa première saison en tant que professionnel. L’ex-Mouloudéen ne s’inquiète guère quant à  la situation qu’il est en train de vivre au Mans FC. Dans cet entretien qu’il nous a accordé, il nous parle de cette expérience et de sa situation depuis l’arrivée du nouvel entraîneur, Denis Zanko. Il parle aussi Mouloudia d’Alger et des difficultés auxquelles il fait face.

Alors Brahim, quelles sont vos nouvelles ?

Ça va. Je me porte très bien. Je viens à l’instant de terminer l’entraînement (NDLR : entretien réalisé hier à 13h). Je me suis entraîné avec le groupe pour préparer le prochain match face à Boulogne. Ce sera une rencontre très difficile pour nous.

On suppose que vous traversez une période un peu pénible du moment que vous ne jouez pas…

Effectivement je ne joue pas avec mon équipe depuis la venue du nouvel entraîneur Denis Zanko. Ce dernier m’a mis sur le banc en compagnie de mon concurrent direct Ali Bamba. Désormais, c’est un autre joueur, à savoir Jason Buaillon, qui évolue dans ce poste d’arrière gauche.

Peut-on connaître la raison ?

Tout simplement l’entraîneur le connaît assez bien. Il a été sous sa coupe en équipe réserve pendant des années.

Avez-vous discuté avec lui ?

Evidemment. Dès que j’ai constaté que je n’entrais pas dans ses plans, je lui ai demande des explications. J’ai eu une discussion franche avec lui. Il m’a expliqué qu’il fait jouer un élément qu’il connaît. Donc, j’attends d’avoir ma chance pour me faire connaître à mon entraîneur.

Quelle a été votre réaction ?

Je pense que n’importe quel joueur peut s’énerver du moment qu’il ne joue pas, c’est tout à fait normal. Personnellement, je comprends la décision de mon entraîneur. Il préfère accorder sa confiance à des joueurs qu’il connaît et à qui il fait confiance, c’est légitime. D’ailleurs, je ne suis pas le seul dans cette situation. D’autres joueurs titulaires d’habitude ne sont pas alignés. Zanko est venu dans un moment crucial du championnat, où on traverse un passage à vide. A son installation, son objectif était de redresser la barre et maintenir l’équipe en Ligue 2.

Mais au fil des matchs, est-ce que vous vous êtes impatienté ?

Je ne me suis pas impatienté dans la mesure où je suis encore jeune. Je suis ici au Mans pour apprendre. La réussite, ça se paye. Il faut consentir des sacrifices. Beaucoup de joueurs qui ont réussi sont passés par cette étape. Il faut avoir un moral d’acier, respecter les choix du coach et ne jamais douter de ses capacités.

Pensez-vous que vous aurez votre chance à l’avenir ?

Inch’Allah. Je suis confiant de retrouver la compétition avant la fin de la saison. Je suis en train de travailler dur pour gagner la confiance du coach et dès que j’aurai ma chance, je la saisirai.

Vous avez disputé jusqu’à présent treize matchs, pensez-vous que votre rendement a été positif ?

Je suis entièrement satisfait de mon rendement avec l’équipe du Mans FC. J’ai joué treize matchs en championnat et en coupe, j’ai inscrit deux buts et délivré deux passes décisives. Pour un défenseur, c’est quand même quelque chose.

N’avez-vous pas le sentiment d’être victime du fait que vous êtes venu d’Algérie ?

Oui, il y a un peu de cela. Il ne faut pas oublier qu’il y a une grande différence entre le volume de travail et les infrastructures. Ici, en France, les moyens existent et permettent aux footballeurs, notamment les jeunes comme moi, d’évoluer.

Si on comprend bien, même si vous ne jouez pas, vous avez le sentiment d’avoir progressé…

Effectivement, je sens que j’ai beaucoup progressé tant sur le plan physique que tactique. Vu mon jeune âge, j’ai encore une marge de progression et je suis persuadé que je vais réussir. C’est pourquoi je ne panique pas. Je continue de travailler le plus normalement du monde, sans trop me soucier.

Si vous continuez ainsi, cela risque de se compliquer pour vous concernant l’Equipe nationale, surtout que les portes de l’EN vous sont ouvertes pour être la doublure de Mesbah…

Je sais que ça se complique pour moi si j’aspire à une place en Equipe nationale. Je le répète, je suis encore jeune, j’ai assez de temps devant moi pour progresser davantage. L’EN est certes un objectif, mais il est impératif de m’imposer au Mans. Je ne veux pas brûler les étapes, il faut aller doucement mais sûrement. J’ai déjà été capitaine de l’EN Olympique, je veux rejoindre l’équipe A. Pour cela, je dois me montrer patient et consentir beaucoup de sacrifices.

Vous suivez sans doute la situation délicate que traverse votre club de toujours, le Mouloudia d’Alger, après l’élimination en Coupe d’Algérie face au WAT…

Bien sûr que je suis l’actualité de mon club. Vous savez, le Mouloudia, c’est dans le cœur. J’étais vraiment déçu après cette élimination amère en coupe face au WAT. On méritait de se qualifier pour les quarts de finale. Pour revenir à votre question, cette situation me fait beaucoup mal, car le MCA est un grand club qui ne mérite pas de vivre ces moments pénibles.

Un message aux Chnaoua ?

Je leur demande de se montrer patients avec leur équipe et les joueurs, ils ont besoin plus que jamais de leur public. Je dis cela en connaissance de cause. N’oubliez pas que je suis passé par cette situation. C’est dans de tels moments que les supporters doivent prouver leur amour pour le Mouloudia.