«Les habitants de Blackpool m’ont demandé de leur ramener la Coupe du monde comme Alan Ball»
«Passer au second tour avec l’Angleterre, ce serait génial»
La presse anglaise s’intéresse de près ces temps-ci au football algérien et essaye, à travers les joueurs de la sélection nationale qui évoluent en Angleterre, de récolter le maximum d’informations sur les Verts, deuxième adversaire des coéquipiers de Steven Gerrard au premier tour de la phase finale du Mondial de Johannesburg. Et si l’Algérie compte actuellement trois éléments dans le championnat anglais en Premier League, le Daily Mail, le plus ancien tabloïd britannique et deuxième tirage après The Sun, s’est intéressé à Ameur Bouazza qui joue à Blackpool, un club de deuxième division.
Et pour cause, Bouazza est celui qui connaît le mieux le football anglais et ses traditions pour avoir été le premier joueur algérien à signer dans un club britannique. C’était en 2002, Bouazza n’avait que 16 ans lorsqu’il avait rejoint Watford.
Aujourd’hui, il compte pas moins de 150 matchs en championnat et en Coupe d’Angleterre. Ce n’est donc pas un hasard si le Daily Mail a choisi le milieu de terrain de Blackpool pour réaliser ce reportage et avoir une meilleure idée des Fennecs.
«Affronter l’Angleterre de Capello, c’est un rêve qui se réalise»
Bouazza s’est dit très content d’affronter l’Angleterre en phase finale de la Coupe du monde en exprimant sa joie lorsque l’Algérie a été tirée dans le groupe C. «J’ai suivi le tirage au sort chez moi en face de ma télé. J’ai essayé de garder mon calme, mais à l’intérieur de moi, quelque chose me disait que c’est très particulier ce qui arrive. C’est un rêve qui se réalise. Le fait d’être dans le même groupe que l’Angleterre, c’est exceptionnel pour moi…». «Cela compte beaucoup pour moi d’affronter l’Angleterre et Capello en Coupe du monde. C’est très fort. Je ne peux pas vous expliquer ce que je ressens. J’étais un gosse quand je suis venu ici, je n’avais que 16 ans. Et malgré la solitude et l’absence de ma famille, j’ai pu tenir le coup», a indiqué Ameur Bouazza dans le Daily Mail.
«Saâdane m’a demandé de lui fournir des informations»
Le tabloïd britannique a essayé de savoir si le fait d’avoir quelques joueurs dans le championnat anglais constitue un avantage pour les Verts. «Je crois que oui», répondait l’international algérien, «Il y a deux joueurs qui évoluent à Portsmouth, Belhadj et Yebda, ainsi que Ghilas qui joue à Hull City. Mais je suis le plus ancien d’entre eux, et je pense que nous avons une bonne idée sur le jeu anglais et les capacités de la sélection anglaise». Bouazza a même fait savoir que «Saâdane m’a appelé pour me charger de lui fournir le maximum d’informations qui peuvent intéresser notre sélection». Et en ce qui concerne son avis sur l’équipe d’Angleterre, Bouazza a avoué que l’équipe de Fabio Capello «renferme de très grands joueurs, mais ce dont nous pourrons profiter, c’est qu’ils ne sont pas souvent dans leur meilleur jour. Personnellement, je n’ai aucune appréhension …».
«Passer au second tour avec l’Angleterre, ce serait génial»
«Ce qui m’a touché le plus en rentrant avec la qualification au Mondial, poursuivait Bouazza, c’est que les gens ici, à Blackpool, m’ont chaleureusement accueilli et étaient très contents de moi. Ils m’ont demandé de faire comme Alan Ball, la star de Blackpool en 1966 qui a remporté la Coupe du monde avec l’Angleterre. ‘‘Pourquoi pas ?’’ m’ont-ils dit, toutes les équipes ont leur chance. Cela m’a beaucoup touché». Concernant les chances des Verts au Mondial, l’international algérien espère que l’Algérie passe au deuxième tour en compagnie de l’Angleterre, «Ce serait génial, non ? Et puis, je pense que c’est vraiment faisable».
«Au Caire, nous avons vécu l’enfer»
Bouazza n’a pas manqué de revenir sur la mésaventure du Caire et le calvaire qu’on vécu les Verts en terre égyptienne avant, pendant et après le match du Caire. «Nous avons vécu l’enfer et c’est très grave ce qui s’est passé là-bas. Notre bus a été caillassé dès notre arrivée. La première pierre qui a traversé une des vitres du bus est tombée devant moi. Heureusement que j’ai eu le réflexe de me mettre à plat ventre. Il y avait du sang partout, nous avons évité une véritable catastrophe. Figurez-vous qu’il n’y avait qu’une seule voiture de police qui nous escortait. Mais bon, nous avons perdu ce match, mais justice a été rendue au Soudan. Nous avons arraché notre qualification avec nos tripes, une qualification que nous méritons amplement». Il a tenu également à indiquer qu’il se plaît énormément à Blackpool où il se sent très à l’aise. «C’est une petite ville paisible et charmante. Je m’y sens bien dans ma peau. Parfois je sors dîner avec des amis, mais le plus clair de mon temps, je le passe chez moi. Je fais ma prière tranquillement, et tout le monde ici me témoigne du respect. Je m’entends très bien avec mon entraîneur qui est un homme très ambitieux, qui veut faire accéder Blackpool en Premier League», a conclu Bouazza.
B. M.