Bezzaz, comme tous les pros algériens, a repris du service avec son club. Vendredi, le jour de l’Aïd, il a réalisé une belle prestation avec son équipe, Strasbourg, à Dijon. Le match s’est soldé par un score de parité de zéro partout. L’ailier gauche des Verts compte rééditer la même performance ce mardi en accueillant les Corses de Bastia, sans ses Algériens, Meniri, Harek et Arrache… Malgré un emploi du temps chargé, l’enfant de Grarem revit toujours et encore ces moments de rare joie qu’a engendrés une qualification au Mondial, obtenue dans de pénibles conditions. Il revient dans cet entretien qu’il a bien voulu nous accorder sur la belle épopée « verte ».
Comment avez-vous vécu cette semaine qui a suivi l’euphorie de la qualification ?
Extraordinaire. Même si le boulot exige de nous plus de concentration, je vous avoue que je revis toujours ces bons moments qu’on a passés, notamment à Khartoum et à notre retour à Alger. Mais comme il faut bien remettre les pieds sur terre,je me suis replongé dans le train-train quotidien avec toujours la même hargne que j’ai en sélection.Vendredi, j’ai joué contre Dijon, et mardi, on s’apprête à accueillir Bastia.
Mais le fait d’être Mondialiste a changé votre vie, non ?
Absolument ! On est mieux considérés. Que ce soient joueurs,entraîneur ou président, tout lemonde me voit d’un autre œil. C’est le cas pour chaque Mondialiste.C’est génial.
Avant de parler de votre actualité, on aimerait revenir avec
vous un peu en arrière, précisé-ment quand vous étiez en Egypte…
C’est une période qu’on aimerait bien zapper de nos mémoires, mais pas de soucis, allez y…
Que diriez-vous sur le calvaire de l’Egypte ?
C’était dur, on s’est déplacés au Caire pour jouer un match de foot et défendre du même coup nos chances pour la qualification, mais jouer sous une pluie de pierres n’était pas chose facile. Malgré cela, on a tenu le coup jusqu’à la dernière minute, où il y a eu ce but assassin qui nous a obligés à aller aux prolongations à Khartoum. Dieu merci, on a montré ce qu’on avait dans le ventre.
On a vu des guerriers au Soudan. Serait-ce le calvaire du Caire qui est à l’origine de cette détermination ?
C’est clair ! On avait fait un joli parcours depuis le début des éliminatoires, et l’occasion était venue à
Oum dourman pour que nous prouvions que c’est nous les meilleurs.Ajoutez à cela un public en or qui est venu en masse pour nous soutenir.On n’avait pas le droit de passer à côté ce jour-là. On était à 1000% sur le terrain pour gagner et c’est ce que fut, puisque aujourd’hui on savoure encore notre qualification au Mondial.
Autant dire que la rage de vaincre est la marque de fabriquedes Verts…
Notre force, c’est le groupe. On a un bon groupe uni. On a envie de progresser dans le bon sens, et c’est ce qui fait la différence. Cette rage de vaincre continuera à booster les Algériens pour faire bonne figure dans chaque compétition.
Le retour en Algérie avec la qualif’ était grandiose, n’est-ce pas ?
C’était merveilleux. Des moments très forts qu’on n’oubliera pas de sitôt. Voir toute l’Algérie sor-tir pour nous voir est trop génial.C’était un moment intense que je n’oublierai jamais. On a ramené la qualification pour la Coupe du monde. On s’est fait plaisir et on a fait plaisir à tous les Algériens et c’est ce qui compte le plus.
Racontez-nous votre rencontre avec le premier magistrat dupays ?
C’était super sympa de rencont-rer le président de la République, M.Bouteflika. J’avais chaud au cœur. Je
pense que c’est le début d’une belle histoire. On est fiers de s’être qualifiés. Je pense que cette qualification est la fierté de toute l’Algérie.
Revenons à l’actualité de Yacine. Yaurait-il des contacts en cette période ?
Pour le moment, il n’y a pas de contacts,mais je suis persuadé qu’après un bon par-cours lors de la CAN,les contacts fuseront de partout. Ce qui est certain, on est appelés à faire une bonne CAN pour préparer le Mondial. En ce qui me concerne, je frapperai un bon coup dans cette coupe d’Afrique.
Comment ça se passe à Strasbourg après avoir décroché le statut de Mondialiste ?
Très bien. Il faut savoir que depuis le Ramadhan, je suis titulaire et je continue à l’être. Le statut de Mondialiste permet d’avoir une cote plus élevée. C’est ce qui m’arrive et c’est ce qui arrive à mes camarades de l’EN. Cela dit, ce n’est pas fini. Ce n’est que le début d’une très belle aventure.
Mardi, vous allez affronter
Bastia, un club qui a renvoyé des Algériens. Du racisme pur et dur…
J’ai lu sur les journaux ce qui s’est passé. C’est malheureux de voir des joueurs renvoyés…Mardi, on affrontera l’équipe de Bastia comme tous les autres rendez-vous avec la détermination de se donner à fond.
Comme tout le monde le sait, votre agent FIFA est Boula. Lors d’une conférence de presse animée dernière-ment par Hannachi, ce der-nier a parlé de votre transfert et de votre manager…
Franchement, je connais Boula depuis l’âge de 17 ans. C’est un homme respectueux et responsable.En ce qui concerne mon transfert, je vais vous le raconter. En cette période là, j’étais à Ajaccio. Comme j’é-tais blessé, ce club m’a donné à Valenciennes sans argent. Ce qui veut dire qu’il n’y a pas eu de transfert. Donc pas d’argent pour la JSK.Je tiens donc à souligner que Boulaest un homme de parole.
A. Z.