De par leur parcours et leur statut politique, Benflis, Ouyahia et Belkhadem refuseront de jouer le rôle des lièvres de la présidentielle 2014.
Alors que la présidentielle 2014 approche à grands pas, les candidatures des grosses pointures de la scène politique se font rares. Il en est ainsi de Benflis, Ouyahia et Belkhadem qui étaient visibles il y a quelques mois dans les médias et au titre desquels certains militants avaient même ouvert des pages sur Facebook pour chercher des soutiens à leurs candidatures à la prochaine échéance électorale, se sont brusquement plongés dans un silence. Ces derniers refusent de servir de lièvres dans une élection jouée d’avance.
Leur silence à la fois politique et médiatique, intervient après les récents évènements qui ont secoué la scène politique: l’élection de Amar Saâdani à la tête du FLN et la restructuration au DRS. Ces deux événements qui sont liés directement à l’élection présidentielle 2014, ont visiblement perturbé leurs intentions et stoppé toute ambition de leur part pour se présenter comme candidat à l’élection présidentielle que certains affirment qu’elle est jouée d’avance. Et pourtant, rien n’a été décidé et le Président Bouteflika n’a pas encore affiché ses intentions de se représenter pour un 4e mandat. Pour Ouyahia, Benflis et Belkhadem, l’ambition d’accéder à la magistrature suprême n’a jamais été cachée. Mais il était hors de question pour eux de se présenter face au candidat Bouteflika, sachant d’avance qu’ils n’auront aucune chance de l’emporter. L’ex-candidat à l’élection présidentielle en 2004, Ali Benflis l’a appris à ses dépens puisqu’il s’est fait laminer par le candidat Bouteflika. Benflis avait fait l’impasse sur l’élection de 2009, pour justement se consacrer à l’élection de 2014 pensant que le candidat Bouteflika n’allait pas se présenter à cette élection. Après avoir perdu toute chance de récupérer le FLN, Benflis ne souhaite pas s’aventurer encore une fois dans une bataille électorale dont il sortira une nouvelle fois vaincu. L’ancien SG du FLN sait pertinemment que sans la machine électorale de l’ex-parti unique, il est très difficile voire impossible de gagner une élection quelle que soit son importance.
Pour sa part, Ahmed Ouyahia, qui est resté silencieux depuis son départ du gouvernement et du parti, attend tranquillement son tour. De par son éducation politique, Ouyahia ne s’aventure jamais en eaux troubles. Ouyahia qui ne s’est jamais exprimé ouvertement sur ses intentions présidentielles, avait déclaré en parfait observateur de la politique française, lors d’une émission de télévision que «la présidentielle était la rencontre d’un homme et de son destin», allusion faite à une réponse donnée dans le même contexte par l’ancien président français Valéry Giscard d’Estaing.
L’ancien Premier ministre Ouyahia qui est une grosse pointure de la politique nationale, ne s’est pas exprimé depuis des mois. Ses sorties privées sont suivies comme le lait sur le feu. Et sa dernière sortie remonte au mois de mai dernier à Oran, où il était venu présenter ses condoléances au président du groupe parlementaire du RND, Miloud Chorfi qui a perdu son frère aîné. Sur place, l’ancien Premier ministre a refusé de faire des déclarations. Ouyahia, qui est un véritable commis de l’Etat, sait pertinemment que son destin est lié avec le temps. Son jeune âge joue en faveur de son parcours politique dans les présidentielles.
Pour sa part, Abdelaziz Belkhadem, l’ex chef de gouvernement et ex-SG du FLN considéré lui aussi comme une grosse pointure de la classe politique, l’aventure de la présidentielle est possible, mais à condition que le Président Bouteflika ne se représente pas. Depuis l’élection de Saâdani à la tête du FLN, Belkhadem s’est muré dans un silence politique inquiétant. Refusant à la fois de s’exprimer sur l’élection de Saâdani, (même s’il lui a apporté son soutien politique) et de parler de ses ambitions politiques futures.
Enfin, l’un des favoris de l’élection présidentielle de 1999, Mouloud Hamrouche, s’est également muré dans un silence inquiétant, lui qui avait fait l’impasse sur les deux précédentes présidentielles de 2004 et 2009. Contrairement aux trois candidats pressentis comme Benflis, Ouyahia et Belkhadem, Hamrouche avait reçu le soutien d’une formation assez conséquente pour lui apporter une aide politique: le FFS. Mais avec le plus vieux parti de l’opposition, Hamrouche ex-cadre du FLN, est sûr de ne pas arriver à El Mouradia. C’est pourquoi l’ex-chef de gouvernement a décidé de rester observateur sans pour autant quitter totalement la politique et son équation variable, la présidentielle