Aussitôt la démission de Rabah Saâdane entérinée par la FAF, on a chargé le sélectionneur des A’, Abdelhak Benchikha, d’assurer l’intérim, vu qu’il y a une échéance immédiate, celle de préparer le déplacement le mois prochain à Bangui pour y affronter la République centrafricaine.
Si dans un premier temps, on n’évoquera qu’un intérim pour Benchikha, en attendant que la FAF mette la main sur un entraîneur étranger d’envergure (c’est ce qui se dit du côté de Dély Ibrahim), on peut imaginer que, discrètement, l’ancien coach champion en Tunisie avec le Club Africain rêverait d’aller au-delà de l’intérim, en repoussant les offres qui lui ont été faites notamment par le vieux club tunisois qui était prêt à lui dérouler le tapis rouge pour le récupérer, mais Abdelhak Benchikha savait que l’occasion de franchir un palier en sélection nationale était imminent avec les rumeurs d’un départ de Saâdane, devenues persistantes ces derniers mois.
Maintenant que l’occasion se présente à lui, nul doute que Benchikha fera tout son possible pour démontrer qu’il mériterait mieux que le rôle d’un éphémère intérimaire. Afin d’y parvenir, il viendra avec des méthodes différentes de celles de Rabah Saâdane qui était réputé pour sa tolérance avec les joueurs.
Bousculera-t-il les habitudes du groupe?
Le fait que son nom ait été cité comme probable successeur de Rabah Saâdane depuis plusieurs mois, Abdelhak Benchikha doit être mentalement prêt à assurer cette lourde mission. Néanmoins, c’est sûr, sa méthode sera différente de celle de son prédécesseur. En effet, Benchikha n’a pas besoin d’être informé par les adjoints de Saâdane, voire le manager général, Hafid Tasfaout, dont on n’ignore pas les liens très rapprochés avec lui (Benchikha et Tasfaout analysaient pendant la CAN les matches de l’EN pour la chaîne Nessma), sur la mentalité du groupe.
Il connaît tout de ce dernier, ce qui fait que dans sa tête il sait quelle est la meilleure approche qui lui permettrait de s’attirer la sympathie d’un groupe où certains agissent en sénateurs en faisant fi parfois des règles élémentaires de discipline. Pêle-mêle, on citera les sorties pendant les stages.
Saâdane qui ne l’ignorait pas, afin d’éviter de croiser un joueur pendant la sieste, ne descendait de sa chambre qu’une fois que son adjoint lui assurait qu’il ne risquait pas de se retrouver nez à nez avec l’un de ses joueurs. Que dire de ses managers qui avaient accès au lieu de résidence de l’EN lors des stages en France pour discuter transferts sans qu’ils en soient dérangés par personne. Aussi, des joueurs qui ne se souciaient que de leurs performances individuelles au détriment de celles de l’équipe en critiquant le système de jeu préconisé par l’entraîneur national, cela sera-t-il toléré par Abdelhak Benchikha ? Certes, en assurant un intérim d’un match, il ne prendra pas le risque de frapper d’emblée en rappelant à ses joueurs certaines vertus perdues ces dernières années.
Toujours est-il que Benchikha, qui est réputé pour son intransigeance pour tout ce qui a trait à la discipline, bafouera-t-il ses principes qui ont fait de lui un entraîneur respecté. C’est d’ailleurs cette réputation de coach dur qui motiva Mohamed Raouraoua à lui confier les clés de l’EN.
Le président de la FAF, auquel Rabah Saâdane demandait son intervention à chaque fois qu’un problème disciplinaire surgissait dans l’équipe, sait ce qu’il en sera avec Benchikha, avec le courage qu’on lui connaît, il le réglera à son niveau sans solliciter son intervention.
Puisera-t-il du produit local ?
L’autre nouveauté qui se produirait avec l’avènement de Benchikha, la possible résurrection du joueur local, lui, qui entraîne une sélection A’ formée essentiellement de joueurs du cru, cochera des noms de joueurs du championnat national c’est sûr dans sa première liste.
Toutefois, quel sera leur nombre, c’est la question qu’on se pose même si le délai court pour le prochain match à Bangui lui imposerait de ne pas chambouler un effectif, mais ce qui est certain avec lui, on ne reverra pas un Chakouri qu’on n’imaginait pas voir un jour enfiler le survêtement de l’EN qu’il arborait fièrement à Blida. C’est le seul souvenir qu’il va garder de sa sélection sujette à discussions, car des éléments du championnat national méritaient autant que lui cet honneur, mais malheureusement, Rabah Saâdane voyait les choses autrement !