Ben Abada Mohamed, directeur de l’Environnement à Bouira: “Les P/APC sont les responsables de l’hygiène dans les communes”

Ben Abada Mohamed, directeur de l’Environnement à Bouira: “Les P/APC sont les responsables de l’hygiène dans les communes”

S’agissant des déchets inertes, à savoir les rejets produits par le secteur de la construction, il dira que ce problème devrait être résolu de manière quasi définitive.

“La wilaya de Bouira est en avance sur nombre de wilayas en matière de protection de l’environnement et de gestion des déchets ménagers”, c’est ce que soutient le directeur local de l’environnement, Mohamed Ben Abada. Ce responsable, lors d’un entretien accordé à Liberté, est revenu sur les principaux axes de sa politique environnementale. Ainsi et concernant les cinq centres d’enfouissement technique (CET) de la wilaya, à savoir ceux de Bouira, Bordj Okhris, Sour El-Ghozlane, Aïn Bessam et Ahnif, notre interlocuteur indiquera qu’“ils contribuent à traiter près de 70% des déchets ménagers des 31 communes concernées”, en ajoutant que “d’ici la fin de l’année, 33 communes seront concernées par ce dispositif, lequel permet d’absorber les détritus et préserver l’environnement direct du citoyen”. Le directeur de l’environnement de Bouira soulignera également que cette wilaya est “privilégiée” en matière environnementale. “Depuis plus de cinq ans, les pouvoirs publics ont mis le paquet afin d’offrir à cette wilaya des centres d’enfouissement de haute facture, à l’image de celui d’Ahnif, lequel est une véritable usine de traitement des déchets.” Toujours à propos de ces CET, ce responsable précisera qu’actuellement “ils reçoivent quotidiennement 59 t/jour de déchets, soit une moyenne de 0,60 kg/jour/habitant (…). Ces établissements travaillent sans relâche, avec des moyens humains et matériels importants, pour un traitement efficient des déchets et d’assainissement tant pour les opérateurs publics que privés”, a-t-il souligné. S’agissant des déchets inertes, à savoir les rejets produits par le secteur de la construction, M. Ben Abada informera que ce problème devrait être résolu de manière quasi définitive. “Nous venons de dénicher une grande assiette de terrain dans la commune d’El-Hachimia, laquelle aura pour vocation de contenir l’ensemble des déchets inertes de la wilaya, en sus de la décharge de Bir Ghbalou”, a-t-il fait savoir. Il précise : “Nous sommes actuellement en phase d’étude, mais si le projet devait aboutir, il mettrait un terme à ces déchets qui défigurent les paysages.” Cependant, tout n’est pas rose en matière d’environnement à Bouira, et ce responsable est le premier à l’admettre. Toutefois, il rejette la responsabilité sur les élus locaux. “Nous sommes une direction qui travaille de manière horizontale, nous sommes partie prenante dans toutes les commissions, mais il n’en demeure pas moins que les élus locaux, plus précisément les P/APC, sont les premiers responsables en matière d’hygiène dans leurs communes. Nous sommes là pour les accompagner uniquement”, a-t-il tenu à souligner. “Certains P/APC, et c’est malheureux de le dire, n’ont cure de l’hygiène de leur commune, alors que c’est dans leurs prérogatives. Nous enregistrons beaucoup de déperditions en matière de ramassage d’ordures et la faute incombe exclusivement aux APC”, a-t-il accusé. Notre interlocuteur a souligné le fait que le wali de Bouira a récemment donné instruction pour l’entame d’un travail d’anticipation avec les communes, en vue de les orienter et les inciter à signer des conventions avec l’établissement Ennadhif. Interrogé à propos de la gestion des déchets hospitaliers, le directeur de l’environnement de Bouira est catégorique : “Aucun établissement public hospitalier ne dispose d’un incinérateur de déchets, mais uniquement de brûleurs datant des années 1990.” Cet état de fait découle, selon lui, d’une circulaire du ministère de la Santé, de la Population et la Réforme hospitalière, laquelle impose la mise en place d’un incinérateur dans un espace dédié à l’extérieur de l’établissement hospitalier, ce qui bloque tout le projet.