A 23 ans, Essaid Belkalem a été convoqué pour la première fois en équipe nationale la semaine dernière. Après près de neuf mois d’absence, le capitaine de la JSK a donc attiré l’attention de Vahid Halilhodzic qui n’a pas tari d’éloges à son sujet lors de sa dernière conférence de presse.
Voulant avoir ses premières impressions après ce premier stage, Essaid Belkalem a répondu de façon très sincère à nos questions, avouant même qu’il a été surpris de voir son nom parmi la liste des convoqués, tellement il pense être loin de son niveau. Le défenseur des Canaris évoque aussi la difficile saison de la JSK, tout en lançant un appel aux fans kabyles, afin qu’ils viennent les soutenir en masse lors des prochaines journées.
– C’est votre premier stage avec l’équipe nationale, un premier commentaire ?
– J’estime que ce premier stage avec l’équipe A s’est très bien déroulé. Nous avons bien travaillé avec le coach et le reste de mes coéquipiers. Mr Halilhodzic a fait de son mieux pour nous mettre dans le bain avec à la fois un discours clair et précis. L’entraîneur nous a bien expliqué ce qu’il attendait de nous et je dirais que le message pour nous joueurs, particulièrement les nouveaux, a été très bien reçu.
– Durant toute votre jeune carrière, vous avez toujours joué dans les différentes catégories en équipe nationale, qu’est-ce qui change avec les A ?
– Il est vrai que j’ai longtemps été international. La dernière catégorie fut avec les espoirs, où j’étais le capitaine de cette équipe, mais bon, avec l’équipe A, c’est vraiment différent. Il y a non seulement le niveau qui est beaucoup plus élevé, mais il y a aussi le fait qu’on a aussi tout de suite le sentiment que les défis sont vraiment énormes et qu’on n’a pas droit à l’erreur, car tout un peuple et tout un pays nous attendent.
– Les enjeux sont quand même une CAN et une Coupe du monde, n’est-ce pas ?
– Tout à fait. C’est pour cette raison d’ailleurs que même durant un stage, on ressent cette pression. Le niveau et les rythmes des rencontres par rapport à ceux des espoirs sont vraiment plus élevés et c’est pour cette raison que nous, joueurs, sommes dans l’obligation de redoubler d’efforts pour être à la hauteur des attentes du coach et des gens qui attendent beaucoup de nous.
– Vahid Halilhodzic a déclaré lors de sa dernière conférence de presse que vous devriez suivre un programme spécifique au cours des prochaines semaines. En quoi consiste-t-il ?
– Vous savez, quand on reste longtemps sans jouer pour cause de blessure, le retour à la compétition est très difficile. Je sais donc qu’afin de retrouver mon niveau, je suis obligé de travailler sans relâche et j’en suis tout à fait conscient. Je le fais pour moi d’abord, et ensuite pour être en forme avec mon club, mais je sais pertinemment que suis encore loin de ma forme. D’ailleurs, le coach national, qui a tout de suite décelé mes défaillances sur le plan physique, a beaucoup insisté sur le fait que je me dois de travailler encore plus ce volet si je veux retrouver rapidement ma forme. Je tenterai donc d’appliquer à la lettre les consignes du sélectionneur.
– Sur certaines photos et images, nous avons vu Halilhodzic vous demander de faire des mouvements spécifiques…
– Tout à fait. Durant le stage, le coach m’a indiqué certains mouvements que je dois faire de façon répétée, même quand je suis seul. Le but de ces exercices, c’est de retrouver ma souplesse, ma mobilité et ma pointe de vitesse, car lorsqu’on reste longtemps blessé, on a tendance à perdre ça.
– Si Halilhodzic vous a préparé un programme spécifique, c’est certainement pour faire appel à vous lors du prochain stage ?
– D’abord, permettez-moi de vous préciser une chose. Franchement, je ne m’attendais pas du tout à être convoqué en équipe nationale, même pour un stage ne rassemblant que les joueurs locaux. Je reviens d’une longue blessure et ça ne fait pas longtemps que je suis revenu à la compétition. Donc, le fait que le coach national ait décidé de me convoquer, c’est pour moi une fierté et une grande satisfaction. Mais comme je vous l’ai déjà précisé, je suis encore loin de mon niveau.
– Mais vous ne m’avez toujours pas répondu ?
– Dire que le coach m’a préparé un programme afin que je sois convoqué au mois de mai serait très prétentieux de ma part. Je pense plutôt que les conseils et les consignes qui m’ont été données, c’est plutôt dans l’optique d’autres stages, mais pas forcément celui du mois mai, connaissant les enjeux des trois prochaines rencontres. Pour ce marathon, tous les joueurs se doivent d’être prêts à 100%, ce qui n’est pas mon cas pour l’instant. En tout cas, moi, je continue à travailler, et c’est Mr Halilhodzic qui décidera si je réponds ou pas à ses critères. Mais croyez-moi, le fait que je sois convoqué cette fois, c’est déjà pour moi une grande fierté.
– Le fait qu’Halilhodzic n’ait pas tari d’éloges sur vous doit vous faire plaisir ?
– C’est surtout une source de motivation pour moi, mais il faut que je garde les pieds sur terre et que je continue à bosser.
– Le coach a aussi affirmé que vous êtes très timide et que vous ne rigolez jamais ?
– Je vous avoue que j’ai été un peu étonné que cette phrase soit autant reprise dans les différents médias, car depuis tous mes coéquipiers me chambrent là-dessus. Mais pour répondre à votre question, je dirais de façon générale que je suis un gars assez souriant. J’étais dans un stage de l’équipe nationale suite à une première convocation et je me devais de faire preuve de sérieux. Je pense qu’on aura tout le temps de rigoler dans l’avenir.
– Vous avez dit que ce stage vous a été bénéfique, pouvez-vous être plus explicite ?
– J’avoue que l’entraîneur national est très communicatif. J’estime aussi qu’il fait preuve d’une grande compréhension avec ses joueurs. Ses consignes et ses conseils sont d’une grande utilité, car il ne se contente pas d’évoquer seulement l’aspect footballistique, mais il nous parle de tout, à l’image de l’hygiène de vie et tout ce qui va avec. A travers son discours, on voit tout de suite qu’il a un vécu avec des grands joueurs, car il nous apprend comment devenir de véritables professionnels, mais pas seulement sur le terrain, dans la tête aussi.
– Halilhodzic a affirmé que la paire Yahia-Bougherra a encore de beaux jours devant elle, un commentaire ?
– Antar et Bougherra sont de grands joueurs qui ont fait leurs preuves et qui ne sont plus à présenter. Ils sont toujours là et c’est normal qu’ils aient la confiance du coach national. Ajouter à cela le fait que changer un ou les deux éléments de la paire centrale, c’est très délicat, et je vous parle en connaissance de cause. Il faut que l’entente entre les deux joueurs soit parfaite, et cette complicité, on l’acquiert avec les matchs et non du jour au lendemain.
– Parlons un peu de la JSK. Les supporters comptent désormais se mobiliser pour vous soutenir en cette fin de saison délicate…
– J’espère vraiment que ça sera le cas. Vous ne pouvez pas imaginer à quel point c’est frustrant de rentrer jouer dans un stade vide. Vous vous sentez démobilisés. Mais bon, il faut aussi que chacun prenne ses responsabilités et se remette en question, car ce n’est quand même pas normal qu’on joue autant de rencontres durant la plus grande partie de la saison devant des tribunes vides. Donc, je souhaite sincèrement que nos supporters viennent nous encourager face à Saïda.
– L’équipe était complètement démobilisée au cours de ces dernières semaines, quelles en sont les raisons ?
– Vous savez, certains joueurs sont la cible de quelques médias et de supporters. Quand les choses vont mal, les rumeurs les plus folles circulent quant à la signature de X ou Y, d’un prêt-contrat dans d’autres clubs. D’autres sont en train de gérer la fin de saison afin de ne pas se blesser. Mais bon, ça n’empêche que pratiquement tout le groupe est conscient de la tâche qui nous attend en cette fin de saison, à savoir la sauvegarde du club.
– Vous, en tant que capitaine, vous devez certainement parler à vos coéquipiers ?
– Bien évidemment qu’on parle beaucoup. On se dit même que ce n’est pas normal que la grande JSK joue deux années de suite la relégation et doit attendre la fin de saison pour se maintenir. Nous savons aussi que nous avons raté tous nos objectifs. Il faut donc impérativement sauver le club, et pour cela, il faut se donner à fond sur le terrain, quitte à laisser une jambe.
– Vous demeurez donc optimiste pour la suite, malgré les difficultés ?
– On se doit de rester optimistes même si, comme vous venez de le mentionner, nous vivons une saison très difficile. Nous sommes des joueurs professionnels qui défendons les couleurs de la JSK et nous sommes également dans l’obligation de tout donner sur le terrain pour permettre à notre équipe de rester parmi l’élite.
A. H. A.