L’expression des tout-petits passe par les cris et les pleurs. Faut-il laisser couler les larmes ? Au contraire, devez-vous les consoler dès les premiers sanglots ? Pour savoir comment répondre, une seule solution : écouter votre bébé !
Il y a peu, la « tendance » était à laisser pleurer les bébés. Aujourd’hui, elle s’est inversée au point que nombre de parents se précipitent au moindre cri de leur tout-petit. L’important est de savoir que les pleurs sont un moyen, pour le bébé, d’exprimer ses tracas. Il est donc aussi absurde de les étouffer qu’il serait aberrant de laisser pleurer un enfant sans réagir.
Il y a mille et une raisons pour lesquelles un petit peut pleurer. La faim, bien sûr, la fatigue, la douleur mais aussi la frustration, la peur, etc.
Propose-t-on à manger à quelqu’un qui nous dit qu’il est exténué ? C’est ce que nous faisons parfois quand nous proposons le sein ou un biberon à un enfant qui hurle de fatigue.
Ecouter les pleurs
Bébé : donnez lui le droit de pleurerAvant de répondre à une interrogation, le bon sens nous impose d’écouter la question. Il en va exactement de même avec les pleurs de nos enfants : la première chose à faire est de les écouter.
N’ayez crainte, les cris de faim sont rapidement identifiables : l’enfant hurle alors comme si une horde de loups se déchainaient dans son ventre…
C’est en prenant la liberté d’écouter les divers cris et pleurs qu’on en décèle bientôt les différentes tonalités, musiques, rythmes, etc. qui nous traduisent les propos de l’enfant.
Pleure-t-il de douleur ? Peut-être qu’elle est en colère ? Il est triste ? Est-ce qu’elle a peur ? Demande-t-il qu’on s’occupe de lui ?… Ces questions, et toutes celles qui nous viennent à l’esprit lorsque nous écoutons l’enfant, nous devons nous les poser. Nous pouvons même les lui poser : « tu as froid ? viens te réchauffer » peut-on dire au nouveau-né qu’on prend dans nos bras.
Ecouter l’écho des pleurs chez nous-même
Et puis, écouter les pleurs de son enfant c’est aussi écouter leur écho en nous : Jeanne ne supportait pas les pleurs de Nino, son fils. Ils ravivaient la blessure d’avoir, petite, pleuré sans consolation. En bondissant au moindre pleur de Nino, elle tentait en quelque sorte « réparer » sa propre souffrance passée… Tesa, elle, donnait le sein en réponse à tous les cris de sa fille Claire, tant elle craignait d’être une « mauvaise mère »… Distinguer ce qui vient de notre propre histoire de ce qui vient de l’enfant permet d’entendre, réellement, ce qu’il demande, raconte, appelle, interroge, affirme…
Bienvenue parmi les humains
Et puis, parfois, on ne comprend pas. C’est normal. C’est même bon signe ; preuve qu’on est humain et non tout puissant ou omniscient. Alors, nous pouvons reconnaître devant notre enfant que nous ne comprenons pas et qu’il a sûrement une très bonne raison de pleurer. Parce que, le petit enfant – et a fortiori le nouveau-né – fait corps avec les évènements qu’il vit. On l’aidera beaucoup en lui nommant ce qui lui arrive, en témoignant de notre sympathie, en reconnaissant qu’il traverse une épreuve, etc. Nommer humanise l’expérience, lui donne un sens et aide à mobiliser en soi les ressources nécessaires à la surmonter. Et, surmonter une épreuve c’est grandir… et c’est très gratifiant.
Geneviève Hervier