Le départ à la retraite de la femme travailleuse à l’âge de 55 ans constitue “un avantage facultatif” qui ne peut intervenir qu’à la demande de cette dernière.
Moins de deux mois après avoir notifié aux responsables des administrations et du secteur économique public que le départ à la retraite obligatoire à l’âge de 60 ans concerne aussi bien les hommes que les femmes, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, se rétracte au sujet de l’âge légal pour la mise à la retraite du personnel féminin. Dans une instruction envoyée, le 4 septembre dernier, aux membres du gouvernement, M. Sellal modifie les termes de la circulaire n°236 du 27 juillet 2013, en informant que le “départ à la retraite de la femme travailleuse à l’âge de 55 ans constitue un avantage facultatif qui ne peut intervenir qu’à sa demande, et ce, conformément à l’article 6 de la loi n°83-12 du
2 juillet relative à la retraite”. Selon le secrétaire général de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi-Saïd, l’organisation syndicale a contribué à faire reculer le Premier ministre à ce sujet : le contenu de la nouvelle circulaire portant mise en œuvre des dispositions relatives au départ à la retraite est le résultat de “l’intervention” de l’UGTA.
D’ailleurs, dans un communiqué adressé à ses différentes structures, fédérations et unions de wilaya, ce syndicat reprend les mêmes termes de la nouvelle circulaire, en signalant que le départ à la retraite de la femme travailleuse à l’âge de
55 ans constitue “un avantage facultatif” qui ne peut intervenir qu’à la demande de cette dernière.
En juillet dernier, pour rappel, le Premier ministre avait instruit, à travers la circulaire n°236, l’équipe gouvernementale à l’effet de procéder à la libération des postes d’encadrement au sein des administrations, des entreprises et organismes publics dont les titulaires dépassent l’âge réglementaire et dont la présence n’est pas requise. Le but étant de veiller à leur pourvoi par des jeunes cadres possédant les qualifications et les qualités requises. Dans cette circulaire, M. Sellal avait également annoncé la mise à la retraite d’office à l’âge de 60 ans des travailleurs, tous sexes confondus. L’instruction de M. Sellal devait alors toucher un million de salariés et avait suscité, à ce moment-là, certains commentaires, sur la volonté de l’État de rajeunir ses effectifs et de contribuer, en même temps, à réduire le chômage qui affecte les diplômés. Des confrères avaient, en outre, mis en exergue le problème, qui reste posé à ce jour, de la succession de ces commis de l’État et de ces hauts cadres en charge de dossiers stratégiques et qui maîtrisent leur sujet au sein des ministères et dans le corps diplomatique. Non sans préciser que leurs propos concernaient ces personnels compétents et maîtrisant leurs sujets, qui étaient inquiets par l’instruction du 27 juillet 2013. Près de deux mois après, les questions de fond sont toujours posées concernant le remplacement des personnels spécialisés et d’encadrement, en âge de prendre leur retraite. Pourtant, avec la rentrée sociale, l’élément nouveau réside dans la tenue prochaine de la tripartite gouvernement-patronat-UGTA. Une rencontre qui privilégie la “paix économique” et où l’organisation de Sidi-Saïd devra apporter un plus par rapport aux autres syndicats dits autonomes, qui y participeront pour la première fois, même à titre d’observateurs. À la veille de ce rendez-vous, l’“intervention” de l’UGTA auprès d’Abdelmalek Sellal répond-elle à une promesse qu’elle a faite ou au souci de se distinguer des autres partenaires syndicaux ? Les deux, mais il est bon de savoir également que le système national de retraite, actuellement en vigueur, prévoit déjà “certaines facilitations” et “certaines dérogations ou bonifications”, pour des catégories particulières (femmes, moudjahidine, travailleurs occupés dans des emplois comportant des nuisances).
H. A