Affaire du port d’Alger Le dossier Digimex bientôt devant les juges

Affaire du port d’Alger Le dossier Digimex bientôt devant les juges

L’autre procès de l’affaire Digimex où sont cités des cadres du port d’Alger est programmé dans les prochains jours, a-t-on appris de source judiciaire sûre. Les mis en cause, entendus par le juge instructeur près le tribunal de Sidi M’hamed en janvier dernier, sont poursuivis pour «exploitation illégale d’un matériel de pesée et de manutention».

Selon une source proche du dossier, l’affaire fait suite «à des investigations approfondies» qui ont abouti à la découverte d’un préjudice de onze milliards de centimes causé à l’entreprise portuaire et au Trésor public.

Le déficit est dû, ajoute-ton de même source, «au soutien d’une activité commerciale illicite à l’intérieur de l’enceinte portuaire». Les enquêteurs de la police judiciaire qualifient les actes des mis en cause de «dilapidation de deniers publics et de mauvaise gestion». Ils évoquent également la «complicité de silence soit par intérêt, soit par négligence, ayant favorisé une activité illicite à l’intérieur de l’enceinte portuaire».

En effet, le scandale porte sur l’utilisation d’une partie d’un matériel de pesée et de manutention installé au niveau d’un quai du port d’Alger. Il s’agit d’un Vigan, d’une benne preneuse et d’un pont-bascule appartenant à Zidoune Youcef, gérant de la Sarl Digimex, censée être mise en liquidation judiciaire en «vertu d’un jugement datant de l’année 2005».

Or, le matériel «fut exploité de façon illégale pendant six ans, jusqu’au mois de février 2011 par l’Office national des aliments de bétail (ONAB) sur la base d’une convention conclue avec une société dénommée Sarl Général Distribution (SGD)», ayant son siège, selon la même source, au boulevard Saïd-Hamdine, à Hydra, dans la wilaya d’Alger.

Selon l’accusation, les investigations menées par les éléments de la police judiciaire relevant du port d’Alger ont fait ressortir que l’entreprise portuaire «n’a jamais délivré d’autorisation portant exploitation à la SGD et qu’aucune prolongation du contrat passé avec Digimex n’a été accordée».

Parmi les personnes auditionnées par le juge instructeur, on évoque le directeur de l’exploration et de la réglementation, le chef du service des domaines et les gérants de la société SGD et de la Sarl Digimex».

Pour rappel, cette entreprise privée n’est pas à ses premiers démêlés avec la justice. En 2005, ses responsables ont été poursuivis et condamnés par la justice dans l’affaire de l’agence Badr de Birkhadem. Il s’agissait d’une affaire liée au «jeu de croisement de traites creuses, fausses et impayées, de dépassement de lignes d’escompte et de crédits illimités».

A. B.