Accusé de corruption dans l’affaire Sonatrach II, Khelil parle et se contredit

Accusé de corruption dans l’affaire Sonatrach II, Khelil parle et se contredit

Etait-il malade au point de ne pas se présenter à la convocation du juge d’instruction ? L’ancien ministre, sur le coup d’un mandat d’arrêt international, donne à des journaux arabophones – El Khabar, Chourouk, El Bilad – des versions contradictoires. Il se dit, par ailleurs, prêt à se présenter devant la justice et répondre des actes d’accusation qui lui sont reprochés.

Il a accordé une interview à trois quotidiens arabophones, El Khabar, El Bilad et Echourouk pour essayer de se disculper. Donnant l’impression, à travers ses réponses, d’être serein, le principal accusé dans l’affaire Sonatrach 2 affirme qu’il est prêt à se présenter devant la justice algérienne et venir répondre à toutes les accusations.

«Je n’ai pas toutes les données concernant cette histoire de mandat d’arrêt international. Mais je suis surpris par les propos du Procureur de la République, qui demande de me présenter devant la justice pour répondre aux accusations concernant l’affaire Sonatrach 2. Je me demande pourquoi cette affaire a pris une telle ampleur sachant que je n’ai rien à me reprocher. Je confirme que je n’ai reçu qu’une seule convocation de la part du Procureur général d’Oran datée du 20 mai dernier. J’étais prêt à me présenter pour me défendre, mais mon état de santé ne me le permettait pas à ce moment-là. Cela dit, je suis disposé à collaborer pour éclairer cette histoire. Je dois préciser que je n’ai jamais fui le pays et que ma sortie du territoire national s’est déroulée le plus normalement du monde par l’aéroport international d’Alger», a-t-il affirmé. Concernant les griefs retenus contre lui, notamment la corruption et les pots de vin qu’il aurait reçus dans certains projets, Chakib Khelil nie tout en bloc. «Beaucoup a été dit dans cette affaire. Cela n’a aucun sens et toutes ces accusations ne reposent sur aucune preuve. Je peux vous assurer que les contrats, concernant aussi bien les travaux que les projets de base, ne sont guère du ressort d’un ministre. Ce n’est pas de mes prérogatives. J’étais le premier à exiger les appels d’offres pour encadrer l’opération d’octroi des contrats. J’ai œuvré pour plus de transparence dans la gestion de ces affaires. La gestion des contrats revient aux différents responsables», assure-t-il. A propos des accusations retenues contre lui, l’ex-ministre de l’Energie et des Mines estime que contrairement à ce que certains veulent lui faire endosser, il a toujours œuvré pour le bien du pays. «Je n’ai rien à me reprocher. J’ai toujours œuvré pour le bien du pays et préservé les intérêts de l’Algérie et l’affaire de British Petroleum en est une preuve. J’ai renégocié le contrat pour préserver les intérêts de l’Algérie. Concernant Brown & Root Condor, cette société a été créée avant mon arrivée à la tête du ministère de l’Energie. Concernant la vente des actions de la Sonatrach pour Anadarko et Duke Energy, il faut savoir que, contrairement à ce qui a été dit, l’Algérie était bénéficiaire et a récupéré 1,6 milliard de dollars», a-t-il assuré. Concernant ses relations avec Farid Bedjaoui, l’une des personnes concernées par le mandat d’arrêt international, il dira : «Je n’ai aucune relation avec lui. Il n’a jamais travaillé avec moi. Il travaille au profit de la société italienne Saipem et notre relation n’est ni plus ni moins que professionnelle. Je l’ai rencontré deux fois, mais je ne me souviens pas à quelle occasion». A la fin, Khelil a réaffirmé sa disponibilité de venir en Algérie pour répondre aux accusations dont il fait objet. «Pour l’instant, je n’ai pas reçu de convocation. Mais je suis disposé à venir et collaborer avec la justice pour éclairer cette affaire car je suis innocent», a-t-il conclu.

Malade ou pas malade ?

Dans les différentes interviews accordées par l’ancien ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, aux quotidiens El Bilad, Echourouk et El Khabar, on relève plusieurs contradictions. En effet, on peut lire dans El Bilad que l’état de santé de l’ancien ministre est excellent. «Je suis chez moi aux États-Unis, je vis normalement et je ne souffre d’aucun problème de santé», alors que dans El Khabar, il dit que son absence lors de la première convocation, le 20 mai dernier, est due à un problème de santé, qui ne lui permettait pas d’effectuer le voyage pour répondre à la convocation. Même son de cloche dans le quotidien Echourouk, Khelil confirme également avoir reçu une convocation le 20 mai dernier, mais il s’est appuyé sur un dossier médical et un certificat par lequel son médecin lui a interdit de voyager. En revanche, à la dernière question du journal Echourouk, Chakib Khelil affirme qu’il ne souffre d’aucun problème et que désormais il est complètement rétabli.

«Je n’ai qu’une seule nationalité… algérienne» !

Alors que tout le monde assure que Chakib Khelil possède la double nationalité, algéro-américaine, ce dernier affirme le contraire. «Je n’ai pas la nationalité américaine. Je n’en ai qu’une seule, l’algérienne et je me déplace avec le passeport algérien. Tout ce qui a été dit à ce sujet n’est que mensonge. Je vous rappelle que cette question m’a été déjà posée à la télévision algérienne et malgré le fait que cette question m’a surpris, j’ai répondu et j’ai tenu à éclairer les choses. Je le dis et je le répète, je n’ai pas la nationalité américaine.

Dj.O.