Vidéo: Un Projet du dessalement d’eau grâce aux énergies renouvelables !

Vidéo: Un Projet du dessalement d’eau grâce aux énergies renouvelables !

L’Unité de développement des équipements solaires (UDES) de Bou-Ismaïl disposera bientôt de sa propre station de dessalement de l’eau de mer fonctionnant exclusivement avec les énergies renouvelables.

Ce projet sera lancé dès cette année en partenariat avec la société Myah Tipasa qui gère l’usine de dessalement de Fouka. « Le partenariat entre l’UDES et Miyah Tipasa est le fruit d’une stratégie visant la fusion de la sphère de la recherche avec le monde socioéconomique. Ce projet s’inscrit dans le cadre de la politique de rationalisation de l’utilisation de l’énergie », souligne le professeur Noureddine Yassa, directeur du Centre de développement des énergies renouvelables (CDER). L’objectif de réalisation de cette station est de fournir des solutions et des alternatives pour réduire le coût énergétique dans le domaine du dessalement et de déminéralisation des eaux de mer et saumâtres. « Nous avons les compétences scientifiques pour y parvenir », affirme pour sa part le directeur de l’UDES.

L’Algérie a entamé dès 2005 un vaste programme visant à construire un réseau de 45 stations de dessalement, dont 13 de grandes capacités. D’ici à 2019, l’eau potable provenant de la mer atteindra 2,26 millions m3/j. « Le recours au dessalement de l’eau de mer est une nécessité stratégique pour nous, et ce compte tenu des aléas climatiques et du facteur démographique. Grâce à ce programme notamment, on est passé de 90 l/j par personne consommée en 2000 à 125 l/j actuellement », affirme le directeur de l’UDES.

Toutefois, produire de l’eau potable à partir des eaux de mer a un coût élevé, du fait que le système de dessalement est énergétivore. « La production d’un mètre cube d’eau nécessite en moyenne 0,70 dollar.

A titre illustratif, nous avons besoin de 4,2 kilowatts en énergie électrique pour produire un m3 d’eau et 20 mégawatts pour 120.000 m3 », souligne le directeur technique de Myah Tipasa. Ainsi, la facture moyenne d’électricité consommée par la station de Fouka peut s’élever à 120 millions de dinars. C’est donc au regard de tous ces paramètres que l’UDES s’est lancée dans un vaste programme qui n’inclut pas seulement l’introduction graduelle des énergies renouvelables comme source pour le fonctionnement des stations de dessalement, mais aussi d’autres projets visant la conception et la réalisation de prototypes dans le domaine de la distillation grâce à l’énergie solaire et dans le créneau de la réutilisation des eaux usées dans les secteurs agricole et industriel. « Nous avons réussi à créer des prototypes, notamment pour la distillation, qui peuvent être développés et adaptés à l’échelle industrielle », souligne le docteur Abbas, chef de la division froid et traitement des eaux par énergie renouvelable à l’UDES.

Les travaux de recherche de l’UDES ont également pour but la maîtrise des techniques et du process de fabrication de la membrane. Une pièce maîtresse dans le processus de dessalement. « Un projet de recherche entamé en 2014 se penche sur cette question. Il faut savoir que la membrane est une pièce excessivement onéreuse et dont la durée de vie ne dépasse pas en moyenne trois ans. C’est un défi pour nous, mais nous l’avons relevé », souligne le docteur Abbas. Quelques sociétés seulement de par le monde détiennent la technologie nécessaire pour fabriquer ces membranes.