USMA : Renard va-t-il laisser tomber l’USMA ?

USMA : Renard va-t-il laisser tomber l’USMA ?

L’éventuelle arrivée d’Hervé Renard, l’actuel entraîneur de l’USMA, à la tête de la sélection des Pharaons en remplacement à Hassan Shehata a été officiellement évoquée par les différents médias égyptiennes et reprise récemment par l’Equipe. Hier, des échos d’Egypte ont fait part d’un accord imminent avec le coach usmiste, pendant que d’autres parlent d’une piste écartée.

Quelques informations font en effet, état d’un accord définitif entre la Fédération égyptienne et le technicien français, alors que d’autres sources révèlent que la fédération égyptienne serait en contact très avancés avec Bob Bradley, l’ex-sélectionneur des Etats-Unis en Afrique du Sud, indiquant par là même que la piste Renard aurait été écartée. Cela étant, quel que soit le nom du nouveau sélectionneur d’Egypte, là n’est pas le problème. Le problème, c’est que malgré tout ce qui a été dit et écrit au sujet d’un éventuel départ d’Hervé Renard, ce dernier n’a même pas daigné s’expliquer.

Il a même méprisé tout son monde en déclarant lors de la dernière conférence de presse que «ce n’est pas le moment d’en parler», alors que le sujet était d’actualité. Et le plus curieux, c’est que la direction du club ne réagit pas. Elle ne dément pas l’information, et elle ne la confirme pas non plus, alors qu’il s’agit de l’entraîneur en chef de l’équipe première. Qu’est-ce que cela coûterait au coach usmiste de dire, «non je ne suis pas intéressé et je ne vais pas partir», ou, «oui, il y a une possibilité pour que je parte» ? Ou même à la direction du club de prendre une position claire à ce sujet ? Franchement, c’est très curieux. Ne pas prendre une position face de pareils cas laisse libre court à la spéculation, comme cette indiscrétion qui fait état que la direction du club aurait pris ses devants pour pallier à toute mauvaise surprise. Le remplaçant d’Hervé renard serait prêt, selon ces mêmes indiscrétions, si Renard décide, à n’importe quel moment, de faire ses valises.

Il a intégré hier le staff de l’équipe espoir

Belmellat officiellement de retour

Comme il nous l’avait annoncé lui-même il y a plus d’une semaine dans une interview qu’il nous avait accordée, Farid Belmellat est officiellement de retour à l’USMA. Il intégrera le staff technique des U21, la catégorie espoir créée cette saison pour permettre aux premières années senior d’avoir une autre chance de jouer dans l’anti-chambre de l’équipe première. L’équipe est dirigée par Bourzag et Zeghdoud et, désormais, le staff comptera un troisième membre, l’entraîneur des gardiens, Farid Belmellat. Son installation officielle s’est faite hier où l’ancien gardien des Rouge et Noir, après s’être réuni avec les autres membres du staff, a commencé officiellement son travail dans l’après-midi, à l’heure de la séance d’entraînement des U21, c’est-à-dire à 15h.

Il est à rappeler que Farid Belmellat avait occupé le poste d’entraîneur des gardiens de l’équipe senior en remplacement de Boukhalfa Branci, parti à l’époque à l’USM Blida. Il a quitté l’USMA il y a deux ans pour passer ses diplômes et participer à quelques stages de recyclage, et, aujourd’hui, il est de retour.

Agar, Meftah et Benyettou, le staff des U20

Quelques réaménagements ont eu lieu au niveau des différentes catégories jeunes après la création de la nouvelle catégorie des U21. Pour les U20, le nouveau staff technique est désormais composé d’Agar, qui fait son retour lui aussi, de Mahieddine Meftah, qui retrouve le banc et de Benyettou, l’entraîneur des gardiens. L’on constate toutefois, le départ pour le moins surprenant de l’entraîneur, Bousbia, qui a gagné haut la main le titre de la saison passée avec les juniors.

L’USMA ferme les portes

L’USMA est certainement le premier club professionnel en Algérie, le club le mieux structuré, qui s’est doté des moyens de sa politique, mais en matière de communication, peut mieux faire. On ne parle pas de ces conférences de presse où l’on n’apprend absolument rien et où la langue de bois règne en maître des lieux. Nous l’avions déjà souligné à maintes reprises, l’USMA communique très mal et ne facilite guère le travail des journalistes qui souffrent le martyre quand ils sont appelés à couvrir l’actualité du «premier club professionnel d’Algérie», comme c’était le cas durant toute la saison dernière où l’on avait interdit aux joueurs d’accorder des interviews en dehors des conférences de presse qui, à un moment, n’intéressaient plus personne au point où les journalistes ont réellement envisagé de les boycotter. Pour quelle raison ? On ne sait pas vraiment. En tout cas, si c’est pour améliorer les résultats de l’équipe, il n’est pas nécessaire de rappeler que l’USMA a dû lutter jusqu’à la dernière journée du championnat pour assurer son maintien, pendant que les autres clubs, ceux qui se sont comportés le plus normalement du monde avec la presse, ont gagné le titre de champion, se sont classés deuxième, troisième ou quatrième et ont gagné la Coupe d’Algérie. L’on se demande donc à quoi aura servi cette politique d’interdire aux joueurs de s’exprimer dans la presse si ce n’est juste pour rendre la vie difficile aux journalistes. Si au moins l’entraîneur accordait des interviews. Niet. Ni lui, ni les dirigeants, ni les joueurs. Et, cette saison, on a déjà annoncé la couleur. Les nouveaux joueurs ont été brieffés dans ce sens, ils ne doivent plus parler. Paradoxalement, le premier club professionnel en Algérie est le club le plus inaccessible aux médias. Ses supporters sont les moins informés en Algérie et ses responsables sont les plus méprisants envers le monde de la presse. Pourquoi interdire à un joueur de faire une interview et pourquoi priver les lecteurs, particulièrement les fans usmistes, d’entendre leurs favoris s’exprimer et de les empêcher de s’enquérir de leurs nouvelles ? On voudrait bien savoir de quel modèle on s’est  inspiré, mais force est de constater qu’aucun club au monde ne se comporte de la sorte. Une amende pour avoir accordé une interview, cela n’existe nulle part.

Tarek Ghoul : «C’est un recrutement pas trop réfléchi»

Tarek Ghoul, l’ancien latéral gauche des Rouge et Noir, qui sera présent ce soir au match de gala, donne son avis sur le recrutement de cette saison.

On suppose que vous suivez avec intérêt l’actualité de votre ancienne équipe…

Oui, tout à fait, et c’est normal que je sois au courant de tout ce qui s’y fait.

Que pensez-vous alors de ce nouveau visage de l’USMA ?

Vous me posez la question, mais je ne suis pas là pour critiquer. Je dois juste donner mon avis puisque vous me le demandez. Il y a certainement des personnes qui se sont occupées du recrutement. Comme on peut le constater, les meilleurs éléments du championnat sont là et on a presque renouvelé toute l’équipe. Mais pour voir si cela va marcher, il faut attendre le début de saison. Car cela pourrait marcher comme cela pourrait capoter. Ceux qui se sont occupés du recrutement la saison passée ont échoué et on les a écartés. Je ne voudrais pas que cela se reproduise.

On a le sentiment que vous n’êtes pas vraiment d’accord avec ce recrutement…

Si on regarde les noms, on peut dire qu’on a ramené les meilleurs joueurs du championnat, mais pas de grands joueurs. Dans le championnat algérien, il n’y a pas de grands joueurs. Je dirais que ce sont de bons joueurs, et deux ou trois d’entre eux sortent du lot, comme on dit. Mais le problème à mon avis ne réside pas dans les noms des joueurs, je viens de vous le dire, ils sont tous bons. Mais plutôt dans la manière avec laquelle on a procédé au recrutement. Je crois qu’on a commis quelques erreurs, notamment dans le renforcement de certains postes.

Expliquez-vous…

Il y a un déséquilibre à mon avis entre la défense et les autres compartiments. On a un peu négligé la défense qui n’a pas été suffisamment renforcée. Là il n’y a pas vraiment de bonnes doublures, contrairement au milieu et à l’attaque où on constate un grand encombrement.

En votre qualité de défenseur, donnez-nous justement votre avis sur ce recrutement en défense…

Je ne pense pas qu’on s’est suffisamment renforcé en défense, et j’ignore la raison. Certes, il y a de très bons défenseurs, mais ce n’est pas suffisant. Je parle en termes de nombre et de qualité. Pour jouer le titre, il vous faut une très bonne défense, de bonnes doublures dans tous les postes. Chercher toujours à se renforcer en attaque n’est pas souvent la bonne solution. Et puis, même pour les gardiens de but, il y a un problème.

Lequel ?

Le problème c’est que l’USMA a un seul gardien de but.

Mais il y a Mansouri et un troisième, Sahnoun, qui vient de rejoindre l’équipe…

Je sais, mais les deux gardiens que vous venez de citer n’ont pas l’expérience qu’il faut pour jouer les grandes compétitions. Ils ne peuvent même pas constituer une concurrence pour Zemmamouche. Il ne faut pas oublier que ce dernier est appelé souvent en équipe nationale. A-t-on pensé à cela ? Une équipe qui veut gagner des titres et jouer les premiers rôles à l’échelle continentale doit avoir deux bons gardiens au minimum, presque du même niveau. Cela a toujours été le cas à l’USMA.

Et concernant le milieu de terrain ?

Le plus grand souci réside ici, et à mon avis, c’est essentiellement à ce niveau qu’on n’a pas bien réfléchi.

Des explications ?

Oui. On a recruté beaucoup de joueurs qui évoluent dans l’entrejeu. Plus qu’il n’en faut. Quand vous avez six éléments qui jouent en milieux offensifs, vous  aurez certainement des problèmes à l’avenir et je ne sais pas vraiment comment l’entraîneur va gérer cela. On a ramené des joueurs qui étaient titulaires à part entière dans leurs clubs, s’ils vont faire des efforts pour accepter la concurrence et rester sur le banc, ils ne vont certainement pas tolérer se voir écartés de la liste des 18. C’est ce qui risque d’arriver, en effet, et je ne crois pas qu’on ait pensé à cela. Quand vous avez 6 milieux à vocation offensive, vous en alignez deux et vous pouvez mettre jusqu’à deux sur le banc. Les autres, c’est dans la tribune.

Certains disent que bien au contraire, cela constitue plus de solutions pour l’entraîneur…

Et plus de problème aussi. Franchement, je ne veux pas être à sa place.

Vous paraissez optimiste…

Je ne suis pas optimiste, bien au contraire, j’aimerais bien que ça marche. J’ai juste fait une analyse des choses, et quand on veut être objectif, on se doit d’être réaliste.