Un havre de paix à 550 m d’altitude Aït Imghour : là où tadjmaât est toujours en vigueur

Un havre de paix à 550 m d’altitude Aït Imghour : là où tadjmaât est toujours en vigueur

75e-tizi-ouzou-kabylie.jpgSituée à environ 35 km de la ville de Tizi Ouzou, le village Aït Imghour relevant de la commune de Mechtras, est un village type de Kabylie.

Aït Imghour est perché sur une grande colline dominant à l’est la ville de Mechtras et à l’ouest, la grande ville de Boghni. Au nord, on peut voir à l’horizon la région d’Aït Abdelmoumène relevant de la commune de Tizi N’tleta, Sidi Ali Moussa, daïra de Maâthkas.

Le village de la commune de Mechtras, à quelque 35 kilomètres de la ville des Genêts, compte 6 000 habitants répartis sur cinq grands quartiers : Aït Amar, Aït Bouhamsi, Cheurfa, Tigmi et El-Djama Bougni. Nous nous sommes rendus dans ce village, à 550 mètres d’altitude, accompagnés d’un villageois qui nous a servi de «guide».

La route est en bon état et ces abords sont propres. Les caniveaux existants ne servent pas de décharges aux différents déchets des usagers. On remarque très vite que l’environnement est respecté. Un constat qui renseigne sur la régularité de la collecte des ordures et des détritus et sur le civisme des habitants. Un bon point pour le comité de village et les autorités locales, quand on sait qu’à peine quelques kilomètres de là, c’est un autre décor qui s’offre aux yeux. Les abords de la route regorgent d’ordures, d’emballages et de canettes.

C’est à croire que les citoyens n’ont aucun respect pour le milieu et que les autorités n’existent pas. Les communes de Mechtras, de Boghni, de Tizi N’tléta, de Souk El-Ténine et de Maâthkas sont pointées du doigt pour leur environnement pollué, le parent pauvre de ces localités. L’état des infrastructures de ce village renseigne, on ne peut mieux, sur les difficultés que rencontrent ces habitants. Hormis l’école primaire du village et le bureau de poste dont on dit beaucoup de bien, le reste laisse à désirer. Le dispensaire, le seul de tout le village, n’est pas suffisamment équipé et on n’y trouve qu’un simple infirmier.

C’est dire que pour se soigner, quand on habite Aït Imghour, on est contraint de se rendre à Boghni ou de se rabattre sur les médecins privés de Mechtras.

Là aussi, la couverture sanitaire est à peu de chose près la même. Le chef-lieu communal n’est pas doté d’une polyclinique et encore moins d’un hôpital. Une doléance d’ailleurs soulevée par les citoyens et les autorités locales.

Dans ce village où jusqu’à nos jours l’on continue à se servir de gaz butane conditionné pour cuisiner et se chauffer, le gaz naturel fera bientôt son apparition dans les ménages. Des travaux de raccordement ont été lancés tout récemment au grand bonheur des habitants.