Une semaine après la mort d’une femme, Gasmi Mama qui a succombé à ses brûlures dans la cité des Amandiers, à Oran, à 450 kms à l’ouest d’Alger, ce drame de la précarité fait une nouvelle victime. Le brigadier de police, qui a contracté des brûlures en voulant sauver cette femme, est décédé dans la soirée du vendredi 14 octobre.
Père de cinq enfants, Belhadj Djelloul Ahmed a rendu l’âme au CHU Oran à l’âge de 54 ans. Le policier avait contracté de graves brûlures après avoir porté secours à cette jeune maman qui s’était aspergé le corps d’essence avec son fils dans les bras avant d’enflammer un briquet.
La femme avait recouru à ce geste désespéré lorsqu’un huissier, accompagné par des policiers, s’était présenté à son domicile pour exécuter une décision de justice, ordonnant son expulsion d’un logement qu’elle avait acquis par voie « non réglementaire ».
La jeune femme décéda vendredi 7 octobre alors que son fils de 3 ans (photo) est toujours en traitement.
Dans la ville d’Oran, une trentaine de familles ont été expulsées de leurs logements suite à des décisions de justice prononcées entre 2010 et 2011.
Ces deux décès viennent s’ajoutent à d’autres morts par immolation qui ont endeuillé le pays depuis janvier 2011.
Depuis la mort, le 17 décembre 2010, de Mohamed Bouazizi, à l’origine de l’insurrection en Tunisie contre le président Ben Ali, l’Algérie enregistre plus d’une trentaine de tentatives de suicide par immolation. Au moins cinq personnes ont trouvé la mort suite à ces actes de désespoir.