Trafic de stupéfiants dans une cité universitaire à Alger : 3 étudiants lourdement condamnés

Trafic de stupéfiants dans une cité universitaire à Alger : 3 étudiants lourdement condamnés

Le tribunal criminel de première instance de Dar El-Beïda a condamné ce lundi trois étudiants à 7 ans de prison ferme et une amende de 700 000 dinars algériens. Les accusés, tous résidents de la cité universitaire d’Ouled Fayet 2 dans la capitale, sont impliqués dans une affaire de trafic de stupéfiants.

Les mis en cause sont accusés d’avoir cultivé des « champignons hallucinogènes » au sein même de leur résidence universitaire. Ils commercialisaient ensuite leur production auprès de toxicomanes pour des sommes pouvant atteindre 3 millions de centimes.

Le verdict intervient après que le ministère public ait requis la réclusion criminelle à perpétuité pour culture de substances classées comme stupéfiants et détention de stupéfiants à des fins de commercialisation illégale.

Les investigations préliminaires ont permis la saisie d’une enveloppe postale contenant un petit sachet de poudre blanche, suspectée d’être une substance stupéfiante solide d’environ 5 grammes, réceptionnée par le principal accusé « H. Ahmed Khalil ».

La perquisition de sa chambre universitaire à Ouled Fayet a également permis de découvrir des stupéfiants, quatre plaques de substrat en fibre de coco destinées à la culture, un sac contenant environ 500 grammes de graines de maïs, ainsi qu’une balance électronique contenant du Peganum Harmala.

Les dessous de l’affaire

L’affaire a débuté suite à des informations reçues par la police judiciaire d’Alger concernant une importation de stupéfiants via les services postaux. Le 14 avril 2024, « H. Ahmed Khalil », étudiant en Master 2 d’éducation physique et sportive à l’École supérieure des Professeurs, a été arrêté près du bureau de poste d’Ouled Fayet, après avoir récupéré un colis postal contenant une petite quantité de poudre blanche suspecte, estimée à environ 5 grammes.

Les deux autres étudiants impliqués dans l’affaire répondent aux noms de « S.S. Abderaouf », originaire de la wilaya de Guelma et également étudiant en Master 2 d’éducation physique et sportive, et « F. Bilal », vétérinaire originaire de la région de Hadjout.

Il faut dire que les faits sont particulièrement graves. En effet, les accusés avaient transformé leur chambre en résidence universitaire en véritable laboratoire et jardin expérimental pour la culture de substances classées comme stupéfiants.

Le principal accusé a reconnu les faits

Le principal accusé, « H. Ahmed Khalil », a avoué aux enquêteurs être un consommateur habituel de différents types de stupéfiants. En 2023, il a fait la connaissance de « B. Bilal. », un vétérinaire connu pour le trafic de kétamine et expert en commerce électronique, qui se procurait la drogue via internet.

Il a également reconnu avoir déjà vendu de la kétamine préparée par « F. Bilal ». Il a confirmé que la poudre blanche saisie en sa possession, reçue par voie postale, lui appartenait. « F. Bilal » l’avait aidé à la commander en ligne, disposant de toutes ses informations personnelles.

Concernant la culture de stupéfiants, l’accusé a révélé avoir débuté en 2020, consommant des champignons hallucinogènes dans sa chambre universitaire. Le processus de culture consistait à placer les spores dans un bocal en verre avec des graines bouillies, stériliser et sceller hermétiquement le contenant, laisser incuber pendant environ un mois et enfin transférer dans un substrat spécial pour la croissance.

Les champignons étaient vendus entre 1 et 3 millions de centimes selon leur poids. L’autre accusé, « S.S. Abderaouf », a également reçu des spores et appris la technique de culture, qu’il a mise en pratique dans sa résidence universitaire pour la revente.

En 2024, « H. Ahmed Khalil » a repris la culture avec « S.S. Abderaouf », vendant leur production à plusieurs reprises pour des sommes importantes. Le suspect « S.Salah » a confirmé être consommateur et a corroboré les déclarations concernant la culture dans les chambres universitaires d’Ouled Fayet. Il a précisé que les champignons étaient consommés ensemble et que le surplus était vendu par « H. Ahmed Khalil » à des acheteurs non identifiés.