Dans la wilaya de Tizi Ouzou, il faut seulement un mois au candidat pour obtenir le permis de conduire. En France, en revanche, il faut au candidat un an de formation pour pouvoir circuler sur les routes.
C’est ce qu’a déclaré au Jeune Indépendant un directeur d’une auto-école et formateur de jeunes hommes et jeunes filles à la maîtrise du véhicule, lequel a préféré parler sous couvert de l’anonymat.
Notre interlocuteur, qui souhaite de profondes réformes concernant la formation des élèves candidats à l’obtention du permis de conduire, a souligné qu’il existe seulement 11 examinateurs pour le permis de conduire au niveau de toute la wilaya, alors que les auto-écoles comptent plus de 300 candidats.
Dans pareil cas, l’examinateur ne peut, en aucun cas, contrôler comme il se doit les aptitudes exactes du candidat. Notre interlocuteur indique également que le laps de temps entre deux épreuves d’examen est de 15 jours seulement.
Selon la réglementation en vigueur, le candidat doit subir trois épreuves. La première a trait à la connaissance du code de la route, la deuxième a trait aux manœuvres connues sous l’appellation de « créneau » et enfin la troisième à la circulation.
Même si le candidat est très doué et qu’il réussit son test dès le premier coup d’essai, il lui faudrait 45 jours pour obtenir son permis de conduire.
En fait, beaucoup de candidats subissent l’examen oral (code de la route) peu de temps après avoir déposé leurs dossiers à l’auto-école, et ils réussissent à chaque test. Y aurait-il corruption ? Notre interlocuteur déclare que tout laisse penser que c’est là la triste réalité, même s’il reconnaît qu’il est difficile de fournir les preuves de cette pratique immorale.
En revanche, il indique que vu leur nombre restreint, les examinateurs sont contraints de faire passer en moyenne 120 candidats par jour chacun, ce qui ne facilite guère les choses, d’où le nombre important d’accidents de la route. Si les services de sécurité mettent en avant l’ivresse du conducteur comme premier facteur responsable des accidents, notre interlocuteur évoque l’incompétence de celui-ci.
« Nos conducteurs ne sont pas suffisamment formés », insiste-t-il, d’où son appel aux autorités compétentes d’aller au plus vite vers des réformes concernant le permis de conduire.