Tipaza: ouverture du premier atelier de conservation et de restauration des mosaïques antiques

Tipaza: ouverture du premier atelier de conservation et de restauration des mosaïques antiques

Le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, a  affirmé, dimanche à Tipasa, que les musées et les sites archéologiques  «n’auront plus désormais à recourir au transfert de morceaux de mosaïque à  l’étranger pour leur restauration», et ce, «après l’ouverture du premier atelier de conservation et restauration des mosaïques antiques qui dispose d’une expérience algérienne avérée en la matière». S’exprimant à l’ouverture officielle de l’atelier de conservation et  de restauration de la mosaïque antique dont le siège sera situé à la villa  Angelvy (Tipasa), le ministre a indiqué que «la formation dont ont  bénéficié les huit archéologues algériens, avec le soutien de la Fondation  américaine, Getty’, leur permettra d’être au service des musées et des sites archéologiques qui nécessitent un traitement d’urgence à ses pièces en mosaïque à travers le pays».

«L’Algérie occupe la deuxième place dans la Méditerranée en termes de réserve en mosaïques à travers les wilayas du pays, notamment à l’est avec une superficie de 4500 m²», a mis en avant M. Mihoubi, estimant que «cet atelier sera  ‘‘la clinique privée’’ qui traitera ces réserves».

Dans le même sillage, il a fait savoir que «son département ministériel envisage d’ouvrir un deuxième atelier dans une wilaya de l’Est qui abrite les sites de Djemila et Timgad», ce qui met en exergue, selon le ministre,  «l’adhésion» de l’Algérie au programme de conservation du patrimoine  matériel et immatériel, citant, à titre d’exemple, le musée de Timgad qui a  été rouvert au grand public et aux spécialistes après 25 ans de fermeture».

Pour sa part, le directeur général de l’Office de gestion et d’exploitation des biens culturels (OGEBC), Abdelouahab Zekaghe, a précisé à  l’APS que «cette session de formation mise sur l’élaboration d’un cadre  juridique à même d’assurer la stabilité professionnelle et de recherche  pour les archéologues formés et la restauration des espaces mosaïques  conservés aux musées depuis 1930».

Il a indiqué, dans un même contexte, que l’Algérie avait contribué grandement à la redynamisation de cette formation spécialisée en  finançant 90% des frais de formation, alors que la fondation américaine Getty a assuré les encadreurs spécialisés et pris en charge des stages à  l’étranger.

De son côté, le responsable de l’atelier de préservation et de restauration au niveau de l’ancien musée d’Arles, Patrick Blanc, a indiqué que  l’atelier ouvert en Algérie s’inscrivait dans le cadre d’un programme «à dimension méditerranéenne», qui englobe toutes les régions de la  Méditerranée qui regorge de mosaïques antiques, ajoutant que l’objectif de la formation dont ont bénéficié les 8 archéologues algériens et ceux venant du Liban et d’Egypte, était «le suivi du développement, de la rénovation et de l’élargissement des musées», de façon à ce que le  transfert de la mosaïque soit fait minutieusement, lui garantissant une  longue vie.

M. Blanc a salué, en outre, l’atelier, «le premier du genre en Algérie»,  disant que le ministère de la Culture et ses institutions avait mis à la disposition des chercheurs une base de données importantes et des équipements permettant au groupe de stagiaires de travailler sur les  modèles de mosaïques, conformément aux techniques mondialement connues.

Pour sa part, la directrice de la fondation Getty», Mme Feinstein, a  indiqué que l’atelier de l’Algérie est «une consécration» du travail mené  par l’entreprise qui date de plus de 10 ans dans la région de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, se félicitant de la formation dont a bénéficié  cette promotion de jeunes en 2016-2017.

De leur côté, les deux chercheurs en Archéologie, l’Algérien Rihan Fethi  et la Libanaise Rouba Al-Khouri, ont mis en exergue que les sessions de  formations au niveau du musée d’Arles (France) et le travail de terrain  sur le site archéologique de la région de Djebil, puis Tipasa, leur avaient permis de connaître les différentes techniques de restauration et de maintenance de la mosaïque antique et d’acquérir les différentes connaissances sur la documentation, la photographie et le nettoyage de ces mosaïques.