Talaie El Hourriyet: Le bureau politique dresse un sombre tableau de la situation du pays

Talaie El Hourriyet: Le bureau politique dresse un sombre tableau de la situation du pays

Écrit par Rachid Bouarroudj

Le bureau politique de Talaie El Hourriyet a tenu sa réunion mensuelle ordinaire, hier, sous la présidence de Ali Benflis, président du parti. Si, sur le plan organique, le bureau politique a procédé à l’évaluation de la préparation de la 6e session ordinaire du comité central du parti,

qui aura lieu le 10 novembre prochain, ce fut surtout une occasion pour lui de revenir sur les faits marquants de l’actualité nationale, dressant un tableau des plus sombres. Dans son évaluation de la situation politique, économique et sociale du pays, le bureau politique de Talaie El Hourriyet dit s’inquiéter, dans le chapitre politique, de « l’exacerbation de la lutte entre différents centres de décision du pouvoir en place », provoquant, selon lui, « l’accélération de la dégénérescence de ce qui reste du peu de crédibilité et de stabilité des institutions de la République ». Pour preuve, cite-t-il, « la crise inédite survenue au sein de l’Assemblée nationale, significative de l’exacerbation de cette lutte, avec comme ligne de mire l’échéance présidentielle et comme enjeu, le contrôle du pouvoir, après 2019 ». Aux yeux de Ali Benflis, la crise qui a secoué l’Assemblée nationale trouve ses motivations dans l’agenda présidentiel à venir, à mille lieues des règles démocratiques et surtout des préoccupations des citoyens pour lesquelles « les représentants du peuple » ont été élus. Il va plus loin en pensant que « la lutte qui se déroulait au sein du sérail du pouvoir politique a débordé les enceintes de celui-ci pour s’étaler en plein jour », car, « présentée comme une crise institutionnelle, il s’agit fondamentalement d’une crise politique qui renvoie à l’échéance électorale ».

« Le risque de déstabilisation des institutions et par là même du pays ne peut être le fait des partis de l’opposition qui multiplient les appels et les initiatives convergeant vers la proposition d’un dialogue inclusif pour une sortie de crise, mais bien le fait du pouvoir politique en place qui continue à nier l’existence même de la crise et met en péril la stabilité et la sécurité nationales », estime Talaie El Hourriyet, qui, faut-il le rappeler, n’a aucun député à l’Assemblée pour avoir décidé de boycotter le scrutin législatif. Le parti d’Ali Benflis décrit l’éviction de l’ancien président de l’APN Saïd Bouhadja comme « un coup de force institutionnel » mené par la « majorité parlementaire » en violation de la Loi fondamentale que cette même « majorité parlementaire » avait fait adopter par un coup de force constitutionnel en 2016 ; non sans saluer « l’attitude responsable et légaliste de l’opposition parlementaire tout au long de cette crise » ; sans autre commentaire, notamment sur la décision du FFS de suspendre ses activités parlementaires. Une activité dominée par ailleurs par le projet de loi de finances pour 2019 que l’Assemblée examinera dès aujourd’hui. Un PLF qui procède, pour le parti de Benflis, « d’une attitude dommageable qui consiste à passer le cap de l’échéance présidentielle et à renvoyer les véritables problèmes qui ne pourront que s’aggraver à l’après-2019 ».

Sur le plan économique aussi, Talaie El Hourryet pense que « rien n’est fait pour relancer la croissance par des investissements productifs ». « Les flux d’IDE baissent, les investisseurs étrangers étant dissuadés par un climat d’affaires difficile, l’instabilité juridique, le risque politique et la corruption. Ce même climat des affaires dissuade les investisseurs nationaux qui de plus souffrent d’une discrimination sur la base de leur attitude vis-à vis du pouvoir politique en place ».