Syrie:Brahimi de nouveau dans la région

Syrie:Brahimi de nouveau dans la région

Le médiateur international pour la Syrie va s’efforcer d’obtenir une baisse des hostilités en prélude à un dialogue politique.

Lakhdar Brahimi «va retourner dans la région cette semaine pour continuer son travail et nous espérons qu’ensuite nous pourrons progresser vers une réduction de la violence qui doit être notre priorité», a déclaré à la presse le vice-secrétaire général de l’ONU Jan Eliasson. Il a envisagé un scénario positif selon lequel le gouvernement syrien accepterait de cesser les bombardements contre sa population.

Cette «désescalade» pourrait alors être «suivie d’une réduction de la violence par l’autre camp», et d’un cessez-le-feu «dans le meilleur des cas». Ce qui, a-t-il souligné, «améliorerait les chances d’avancer sur le plan politique» entre Damas et l’opposition syrienne. En recevant lundi dernier en marge de l’Assemblée générale de l’ONU le ministre syrien des affaires étrangères Walid Mouallem, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a insisté sur la nécessité de cesser les bombardements aériens et d’artillerie contre les civils. Mais M. Mouallem s’est contenté «d’écouter attentivement et de promettre de transmettre (le message) aux dirigeants syriens» à Damas, a reconnu M. Eliasson. A côté du scénario optimiste, a-t-il admis, l’autre scénario voit le deux camps continuer à miser sur une «une solution militaire». «Je ne peux pas dire quelle option est la plus probable», a-t-il ajouté. Interrogé sur l’initiative prise par le président égyptien Mohamed Morsi d’organiser une réunion sur la Syrie regroupant l’Iran et l’Arabie saoudite, M. Eliasson a expliqué que «M. Brahimi travaillera depuis le Caire à partir de la semaine prochaine pour être plus proche de la région et travailler étroitement avec ses collègues égyptiens». M. Brahimi avait annoncé récemment son intention d’ouvrir un bureau pour sa mission au Caire, en plus de celui de Damas qui est dirigé par Mokhtar Lamani, et de retourner dans la région après des consultations en marge de l’Assemblée générale de l’ONU. Il s’était rendu pour la première fois à Damas à la mi-septembre écoulé pour rencontrer le président Bachar El Assad, sans obtenir aucune concession de sa part. Par ailleurs, la Russie a demandé hier mardi, aux pays occidentaux et du Moyen-Orient de «ne pas chercher de prétexte» pour une intervention militaire en Syrie et appelé Damas et Ankara à la «retenue», après un incident à la frontière entre les deux pays. «Lors de nos contacts avec nos partenaires de l’Otan et dans la région (…), nous les appelons à ne pas chercher de prétexte pour mettre en œuvre un scénario impliquant la force ou lancer des initiatives sur des couloirs humanitaires ou des zones tampons», a déclaré mardi le vice-ministre russe des Affaires étrangères Guennadi Gatilov, dans une interview à l’agence Interfax. «Nous estimons que les autorités syriennes et turques doivent faire preuve dans cette situation d’un maximum de retenue, en tenant compte de la hausse du nombre de radicaux dans l’opposition syrienne, qui peuvent provoquer à dessein des conflits aux frontières», a-t-il déclaré.

R. I. / Agences

Carnage à Alep

Au moins 40 personnes en majorité des militaires ont été tuées et 90 blessées dans la série d’attentats qui a secoué ce mercredi le centre d’Alep, la grande métropole du nord de la Syrie, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). «La plupart des morts et des blessés sont des membres des forces gouvernementales. Les explosions ont visé un club d’officiers et des barrages de l’armée régulière», a indiqué l’ONG, en citant des sources médicales. Selon les autorités locales, 27 personnes ont péri dans les attentats. Deux voitures ont d’abord explosé à une minute d’intervalle dans deux rues proches du club des officiers donnant sur la célèbre place Saadallah al-Jabiri, a affirmé une source militaire à l’AFP. Une troisième a explosé à 150 mètres de la place, à l’entrée de la vieille ville, théâtre d’âpres combats ce week end. Tous les bâtiments gouvernementaux ont été fermés. La télévision officielle al-Ikhbariya a montré au moins deux immeubles totalement détruits sur la place et des corps ensanglantés recouverts de débris et de poussière évacués. «Il y encore des gens vivants sous les décombres», hurlent des hommes.