Le nouveau médiateur international pour la Syrie a estimé ce lundi qu’il avait « une mission très difficile » à mener mais qu’il n’avait « pas le droit » de la refuser.
«Je réalise que c’est une mission très difficile, mais je pense que je n’ai pas le droit de refuser d’apporter une aide au peuple syrien », a-t-il déclaré au Caire à l’issue d’une rencontre avec le chef de la Ligue arabe Nabil El-Arabi. M. Brahimi a ajouté devant la presse qu’il comptait se rendre en Syrie « dans les prochains jours » pour « y rencontrer des responsables et des gens de la société civile, (…) dans la capitale et à l’extérieur ».
Il a déclaré « espérer » rencontrer le président Bachar al-Assad, mais a ajouté qu’à ce stade il « ne savait pas »si cela serait possible. « Je suis au seul service du peuple syrien (…). Je pense que les Nations Unies et la Ligue arabe n’ont pas d’autre intérêt que celui du peuple syrien », a-t-il poursuivi, en référence aux deux institutions qui l’ont mandaté. M. El-Arabi a pour sa part affirmé que la mission de paix de M. Brahimi était « presque impossible », tout en se déclarant confiant sur la capacité de l’émissaire international de la mener. Dans l’agenda de Lakhdar Brahimi, une rencontre avec le chef de la diplomatie égyptienne Mohammed Kamel Amr. Il doit aussi discuter avec des membres de l’opposition syrienne, selon son porte-parole Ahmad Fawzi. La date de sa visite en Syrie sera fixée, selon M. Fawzi, une fois les derniers détails finalisés et le programme des rencontres en Syrie établi. Depuis sa nomination, M. Brahimi n’a cessé de répéter que l’avenir de la Syrie serait «déterminé par son peuple et par personne d’autre». Il a tenu à ne pas soulever trop d’espoirs et demandé le «soutien de la communauté internationale». Si tous les pays soutiennent ses efforts, ils ne s’accordent pas sur les moyens de parvenir à un règlement. Pékin et Moscou ont bloqué au Conseil de sécurité de l’ONU trois résolutions condamnant le pouvoir. Kofi Annan avait démissionné le 2 août dernier en admettant l’échec de plusieurs mois d’efforts, qu’il a attribué à un manque de soutien de la communauté internationale divisée entre Russes, Chinois et Iraniens, alliés du régime, et Occidentaux, Arabes et Turcs, partisans d’un départ de M. Assad. Par ailleurs, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir Abdollahian s’est rendu au Caire pour participer à la première réunion d’un «groupe de contact» sur la Syrie dont M. Morsi a proposé en août la création, selon plusieurs responsables iraniens. Ce groupe, dont la mise en place n’a jamais été annoncée officiellement, doit comprendre outre l’Egypte et l’Iran, l’Arabie saoudite et la Turquie. Pourtant, Damas avait affirmé vendredi dernier que M. Morsi avait «signé l’arrêt de mort» de ce groupe par ses appels à un changement de régime.