Suite à la propagande de l’Union des étudiants juifs de France, Les Franco-Algériens écrivent au recteur de l’université de Tlemcen

Suite à la propagande de l’Union des étudiants juifs de France, Les Franco-Algériens écrivent au recteur de l’université de Tlemcen

Dans une lettre ouverte adressée la veille du nouvel An au recteur de l’université de Tlemcen dont nous détenons une copie, l’association des Franco-Algériens libres (Afal) se dit consternée par la déclaration rendue publique par l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) juste après la visite de deux jours effectuée en Algérie au mois de décembre dernier par le chef d’Etat français François Hollande. Jonathan Hayoun, le président de ladite union, faut-il le souligner, faisait partie des invités de François Hollande lors de sa visite à Tlemcen le 20 décembre 2012.

«C’est avec consternation et une grande irritation que nous venons d’apprendre, par le biais d’une déclaration publique, que l’association communautaire de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), a été reçue en grande pompe par votre université, lors de la récente visite du président François Hollande à Tlemcen, et qu’une tribune de propagande de son idéologie lui a été offerte, au sein du public universitaire.

Nous ne pouvons que supposer que cela résulte d’une totale méconnaissance, par vous, de la nature de cette association et voulons, en conséquence, attirer votre attention, sur le fait que l’UEJF n’est pas une organisation de jeunes étudiants français cherchant simplement à nouer des relations culturelles ou scientifiques avec des étudiants d’autres nations.

C’est une association engagée idéologiquement, qui a coordonné la publication d’un ouvrage hautement idéologique intitulé Le sionisme expliqué à nos potes -Ed. de la Martinière, 2003- Bien qu’ayant revu sa décision, il ne vous a certainement pas échappé que l’ONU, à travers sa résolution 3379, assimilait le sionisme au racisme.

Suite à la dernière agression militaire contre la population de Ghaza, l’écrivain Jacob Cohen, dans un article intitulé Le sionisme et sa démence meurtrière, apporte un éclairage instructif sur cette idéologie.»

Les rédacteurs de cette missive précisent : « Antérieurement, le mouvement BDS –Boycott désinvestissement sanctionsmarocain, l’Association des travailleurs marocains en France (ATMF) et l’Union juive française pour la paix (UJFP) s’étaient déjà insurgées contre la tenue de la conférence nationale de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) au Maroc du 26 au 30 mai 2011, et n’ont pas manqué de protester auprès des autorités marocaines.»

L’association des Franco-Algériens rappellent que l’UEJF a été dénoncée par Rupert Colville, porte parole du Haut commissariat de l’ONU pour les droits de l’Homme, et interdit d’accès à la conférence «Durban II» contre le racisme à Genève, en avril 2009.

Elle revendique une représentation communautariste et milite pour l’Etat d’Israël en toutes circonstances, comme vous pouvez le constater en consultant son site, alors même que cet Etat a eu le triste privilège de faire l’objet de 85% des condamnations prononcées aux Nations unies, rien qu’en 2012.»

Pour les signataires de ladite lettre «L’UEJF soutient Israël, au moment où Tsahal commet des crimes de guerre (voire des crimes contre l’humanité) contre la population civile de Ghaza (rapports de R. Goldstone et R. Falk).

Cette organisation ne dit pas un mot sur le siège de Ghaza, la colonisation galopante des territoires palestiniens, la judaïsation de la ville de Jérusalem (El-Qods), le système d’apartheid et d’épuration ethnique israélien, l’attaque des flottilles humanitaires par l’armée israélienne dans les eaux internationales… etc.

L’UEJF qui ne trouve rien à dire à la nomination d’A. Libermann, ministre d’extrême droite israélien, s’est attachée à dénigrer les candidates à l’Elysée Eva Joly (EELV) et Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière), après qu’elles aient décrit Ghaza comme «un camp de concentration à ciel ouvert»

L’UEJF expliquent-ils «s’est aussi attaquée à Daniel Mermet, animateur et producteur de l’émission quotidienne «Làbas si j’y suis» sur les ondes de France Inter, en mai 2002,sous prétexte d’incitation à la haine raciale car il évoquait la situation de la population palestinienne.

Ce dernier a été relaxé par la 17e chambre correctionnelle du Tribunal de Paris. En novembre 2003, l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) a demandé, sans succès, à l’université de Nanterre- Paris X d’interdire une association étudiante sur le campus, l’Association générale des étudiants de Nanterre (Agen) qu’elle accusait d’être à l’origine d’incidents, là encore, du fait de son soutien à la cause palestinienne.

L’UEJF n’a pas hésité à stigmatiser le professeur Christophe Oberlin, solidaire du peuple palestinien, en l’accusant d’inciter ses étudiants à prendre des positions «haineuses », et en demandant à l’université Paris VII de le sanctionner, car il s’était permis d’évoquer la mort de civils, à Ghaza, dans une question d’examen de médecine humanitaire. l’UEJF a salué la décision du recteur d’académie de Toulouse d’ interdire le meeting «Palestine vaincra» prévu à l’université Toulouse-Le Mirail, en décembre 2012…»

Il faut savoir que l’UEJF a dénoncé la dernière pétition des 62 footballeurs professionnels s’opposant à la tenue de l’Euro 2013 des moins de 21 ans en Israël en juin prochain et elle a soutenu le journal Charlie Hebdo dans son élan islamophobe, sous prétexte de droit à la liberté d’expression – droit à dimension variable, puisqu’elle n’a de cesse que de tenter d’interdire toute expression sur la Palestine.

«Voilà, Monsieur le recteur quelque unes des prouesses de cette organisation qui par ailleurs déclare, par la bouche de son président, qu’elle se rendra prochainement dans votre université afin de promouvoir «la paix des mémoires» et organiser le dialogue avec les jeunes algériens, sans faire aucune allusion au décret Crémieux (décret n°136 qui accorde d’office en 1870 la citoyenneté française aux juifs d’Algérie).

Au vu de ces quelques faits avérés, vous ne pouvez accepter d’être utilisé comme simple outil de promotion de la politique israélienne et de son idéologie meurtrière, sous prétexte d’instauration d’un pseudo dialogue. Il est de votre responsabilité d’apporter un démenti à la déclaration publique de cette organisation, à défaut de quoi, vous vous exposez à une posture d’encouragement à la politique criminelle menée par Israël contre le peuple palestinien.

Il est plus que nécessaire d’informer les personnels et les étudiants des universités que vous dirigez, des motivations de cette association qui milite contre l’expression démocratique en France et qui prétend manifester pour les libertés publiques ailleurs, mais n’a d’autre but que la promotion de la politique coloniale israélienne».

Les rédacteurs de cette lettre ouverte précisent encore : «Parce que nous sommes des Franco-Algériens responsables, sensibles aux valeurs des droits de l’Homme et notamment attachés à l’indépendance de l’Algérie, nous vous demandons de mettre fin à la machination organisée par l’association communautariste «Union des étudiants juifs de France», en cessant toute collaboration avec cette dernière, et en apportant les informations nécessaires pour éclairer le public, particulièrement estudiantin, des vraies motivations de cette association.»

«Convaincus que votre attention sera attirée par notre indignation et que vous apporterez les réponses nécessaires, dans l’intérêt de l’université algérienne, recevez, Monsieur le Recteur, l’expression de nos salutations anticolonialistes.»

De Paris, Hadj Hamiani

Le rectorat de l’université de Tlemcen réagit Nous avons pris connaissance de la déclaration de l’UEJF sur son site web. Nous considérons cette déclaration comme une des manifestations d’une rhétorique liée à leur propagande et nous ne souhaitons pas répondre sur le même registre à de telles allégations. Néanmoins,nous tenons à préciser que la composition de la délégation qui accompagnait le président français François Hollande relevait des autorités françaises.

A cet effet, il est clair que c’est une délégation dans sa globalité qui a été reçue et non des individus. La présence du président de ladite association dans l’auditorium de l’université avec toute la délégation française et le fait qu’il ait pu croiser d’autres invités ne permettent sûrement pas de dire qu’il ait eu des discussions avec nos étudiants. Cet individu n’a jamais été reçu officiellement par notre université et n’a eu aucun contact avec ses responsables.

Le vice-recteur des relations extérieures Université Aboubekr-Belkaid de Tlemcen.