Pour lui, sa candidature se veut surtout un message de foi pour la nécessité d’un changement politique.
Soufiane Djilali a, finalement, accepté la demande des militants de son parti de se porter candidat à la prochaine présidentielle, prévue en avril 2014. Après quelques semaines de réflexion, le président de Jil Jadid se lance, désormais, dans l’arène de la présidentielle et promet qu’il ne sera pas un lièvre.
“Je suis vétérinaire de formation et, de par mon travail, je suis censé soigner les animaux dont les lièvres”, a-t-il ironisé, avant d’ajouter qu’“il n’a jamais été question ni pour Jil Jadid ni pour moi-même de participer à des élections juste pour faire de la figuration” ou “pour apporter le change dans une quelconque mise en scène opérée par un système moribond qui aujourd’hui est en train de détruire, en toute conscience, notre pays”. La candidature du patron de Jil Jadid est motivée par le souci de rendre au peuple la parole et aussi la foi “en la nécessité d’un changement profond pour reconstruire l’espoir d’un pays à la dérive”. Sur ce sujet, M. Djilali pense qu’“il y a une année, le décor semblait planté pour la perpétuation du clan au pouvoir, le système ayant tout anticipé, tout programmé, tout planifié, tout verrouillé” dans la perspective de perdurer. Ces manœuvres du pouvoir, et de l’avis de Soufiane Djilali, se sont concrétisées par la mise sur pied “d’une APN sur mesure”, et aussi, par “la liquidation des potentiels concurrents à commencer par ceux-là-mêmes qui lui avaient servi de ‘souteneurs’ durant 3 mandats”. Tous ces agissements ont pour objectif “un 4e mandat pour Bouteflika”. Pour rappel, Soufiane Djilali avait pris part à des initiatives qui appelaient, grosso modo, à barrer la route à un autre mandat pour Bouteflika et aussi à la révision constitutionnelle. Mais dès lors que Jil Jadid a présenté son propre candidat qui a décidé de faire cavalier seul à la présidentielle, il ne compte pas, pour autant, se séparer de ses amis, car “le contact est toujours là”. d’ailleurs, faut-il le souligner, Abdelaziz Rahabi était présent, hier, lors de l’annonce officielle de sa candidature. Le général à la retraite, Mohand-Tahar Yalla et Karim Younès ont été conviés, eux aussi, à la cérémonie. “Les voix de l’opposition étaient esseulées. Les partis étaient divisés, perdus dans une quête inefficace d’un espace politique vital”, analyse M. Djilali, qui ajoute que “le peuple, depuis longtemps, était tenu éloigné de la scène politique tant par le pouvoir que par une partie de l’opposition”. À propos de cette “partie de l’opposition”, Soufiane Djilali estime qu’elle a, de tout temps, “flatté la pente naturelle de l’abstention et de la démission collective par l’encouragement du boycott absurde et coûteux pour la démocratie”. En ajoutant que les partisans du boycott doivent rendre des comptes. Quant aux chances d’une élection libre et transparente, Soufiane Djilali n’y va pas par quatre chemins pour dire que “le chef de l’État a fait main basse sur l’administration, l’argent, les services de répression” qu’ils lui seront des appuis pour se maintenir, avec en prime, “les bonnes relations” que le clan de Bouteflika entretient avec les puissances étrangères “qu’il servait et qu’il sert toujours avec zèle”. Soufiane Djilali, qui a présenté, hier, les grandes lignes de son programme, a souligné que “l’Algérie a besoin maintenant d’une nouvelle génération au pouvoir pour mieux la conduire.” et de conclure en appelant les citoyens à s’impliquer, à réagir et à contribuer. “Ne soyez pas passifs, n’attendez pas que la réussite vienne d’ailleurs, elle est entre vos mains”, a-t-il recommandé dans son appel.
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