Son procès aura lieu aujourd’hui: Que révélera El Para au juge?

Son procès aura lieu aujourd’hui: Que révélera El Para au juge?

Arrêté au mois de mars 2004, Abdarazzek El Para, de son vrai nom Amari Saïfi, né en avril 1966 à Guelma, est actuellement en prison. Son procès est attendu pour aujourd’hui.

Durant son incarcération, des révélations faites à son sujet s’avèrent explosives et constituent une véritable banque de renseignements qui en disent long sur la complicité de certains hauts responsables militaires maliens, mais pas seulement du gouvernement libyen durant cette période. Soutenu alors par des hommes occupants des postes clés, El Para jouissait d’une grande complicité qui lui a permis de s’épanouir à l’époque et d’entrer même en rivalité avec Hassan Hattab à qui il a exprimé son hostilité, refusant de partager le butin.

Il en fut de même avec Mokhtar Belmokhtar. Les nouvelles informations font état des opérations multiples de transactions d’armes et les deals entre lui et ses complices de l’ex-gouvernement libyen, notamment pour la libération de son gendre en échange de 300.000 euros et trois véhicules tout-terrain. L’un de ses bras droits révèle comment El Para l’avait chargé de négocier une des transactions d’armes avec un commandant malien, et comment s’est déroulée l’opération de l’enlèvement des touristes européens et notamment les différentes étapes de négociations entre El Para et ses sbires. Celui qui répond aux initiales de G.A.A alias Abou Djil qui a fait ses aveux, a également révélé ses missions sur l’axe Mauritanie, Mali et Niger. Originaire de Biskra, ce terroriste semble posséder toutes les pièces du puzzle pour compléter le profil d’El Para. Originaire de Guelma, ce dernier militait au sein du parti dissous en 1990.

Avant de rejoindre l’Armée nationale populaire où il a exercé le métier de soudeur. Il a obtenu le grade de caporal et fut muté à Laghouat. Durant son service au sein de l’ANP, il rencontre en 1988 Hassan Hattab. Les deux se sont étroitement liés. Après avoir retrouvé sa vie de civil, en désertant en 1991, en compagnie de plusieurs autres engagés, il rejoint le maquis1. Il a déclaré «avoir été chef des gardes du corps du ministre de la Défense, Khaled Nezzar, entre 1990 et 1993», il rejoint les rangs du GIA à Guelma, avant d’intégrer le Gspc.

El Para est depuis recherché. Il a, a son actif de nombreux actes terroristes dont des viols, assassinats, contrebande, trafics d’armes et de drogues pour ne citer que ces crimes. Le sort commence à prendre une tournure pas très favorable à El Para depuis l’enlèvement des 31 touristes européens en 2003, dont la moitié à été fort heureusement libérée par l’Armée nationale populaire dans un assaut spectaculaire. Seulement El Para avait réussi à prendre la fuite. Chef terroriste jusque-là du Gspc au Sud, El Para se dirige avec l’autre groupe de touristes, au moins 17 vers le nord du Mali. Pour la libération des otages Baba Ould Sidi Echeikh et Ayad Ag Ghali, le capitaine des services maliens Lamana tué par des terroristes et Bahanga offrent leurs services pour servir de négociateurs.

El Para revendique 20 millions d’euros avant de revoir cette somme à la baisse de 5 millions d’euros. Les médiateurs prendront une part de la somme et les victimes sont enfin libérées. Une année plus tard le 16 mars 2004, «à la suite d’affrontements avec l’armée tchadienne, El Para se retrouve avec un groupe d’une dizaine d’hommes et est arrêté par des membres du Mouvement pour la démocratie et la justice au Tchad (Mdjt) dans le Tibesti.

Le gouvernement algérien refuse de négocier avec le Mdjt. Celui-ci négociera avec la Libye et l’Allemagne. Ceux-ci le gardent plusieurs mois puis le remettent à la Libye».

Le 27 octobre 2004, la Libye extrade El Para vers l’Algérie. Il a toujours été jugé par contumace, malgré sa détention en Algérie, «car les procédures judiciaires engagées dans le cadre de cette affaire ont débuté avant que ce sinistre terroriste ne soit remis aux autorités algériennes. Que va révéler son prochain procès? Que cache l’itinéraire d’El Para? Celui-là même qui a fait de ses ex-collaborateurs des ennemis refusant même tout partage. Il s’est même engagé à provoquer des hostilités allant jusqu’à dresser des embuscades contre Mokhtar Belmokhtar et Hassan Hattab. Plusieurs alliés de ces deux chefs terroristes ont été abattus par les fidèles d’El Para avant qu’il n’émigre au Sud. L’énigme, El Para a été même pourchassé par les Américains avant d’être arrêté.

D’ailleurs, les Américains sont à l’origine de son arrestation. Ce sont ses complices arrêtés en sa compagnie qui détiennent une grande vérité sur El Para! Mais que pourra dire El Para de lui-même. Il reste un mystère aux yeux de beaucoup d’observateurs, néanmoins l’on s’attend à de fracassantes révélations.