Sergueï Lavrov à Alger ,Alger et Moscou se concertent sur le Sahel et la Syrie

Sergueï Lavrov à Alger ,Alger et Moscou se concertent sur le Sahel et la Syrie

Dans un contexte régional spécifique avec ce qui se passe au Mali et en Syrie, l’Algérie reste un partenaire-clé pour les puissances étrangères afin de trouver des issus à ces conflits, sachant qu’Alger a ses propres positions à défendre dans ce cadre mais est tenue aussi de se soumettre à l’ordre international.

Après les Anglais, avec la première visite de David Cameron, Premier ministre britannique, en Algérie, c’est au tour des Russes avec le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov qui est arrivé hier à Alger, à l’invitation du ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci. Selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Bellani, cette visite qui

s’inscrit dans le cadre du dialogue politique régulier entre l’Algérie et la Russie, pérennisé par la déclaration conjointe signée par les chefs d’Etat des deux pays le 06 octobre 2010, vise à «consolider» les relations d’amitié et de coopération entre Alger et Moscou.

La même source ajoute que les entretiens qui auront lieu à cette occasion porteront sur l’examen des voies et moyens susceptibles de renforcer davantage la coopération bilatérale dans tous les domaines d’intérêt commun ainsi que sur l’échange de vues sur les questions politiques régionales et internationales, en particulier les derniers développements intervenus dans la région du Sahel et au Proche-Orient.

Selon des responsables russes, Lavrov évoquera avec les dirigeants algériens «la situation au Mali et le règlement de la crise au Proche-Orient», sachant qu’entre Alger et Moscou il y a une convergence sur le règlement de ces conflits même si pour le Mali, la France a décroché l’accord de l’ONU en favorisant la solution militaire. Une solution pleine d’enjeux, notamment sécuritaires sur l’Algérie. Pour le cas de la Syrie, la situation est différente avec déjà les enjeux géostratégiques. D’ailleurs, la première mission menée par Kofi Annan a échoué et celle du diplomate algérien, Lakhdar Brahimi n’avance pas. Pour rappel, l’émissaire de l’ONU et représentant de la Ligue arabe a été reçu par le président Bouteflika, il y a cinq jours. A l’issue de cette audience, Brahimi a affirmé que «la situation en Syrie est mauvaise et empire» soulignant qu’il poursuivra sa mission «en dépit des difficultés» auxquelles il est confronté.Pour l’envoyé spécial de l’ONU, «la situation en Syrie, comme je ne cesse de le répéter, est mauvaise et empire» ajoutant que son seul et principal souci est que «le peuple syrien re- trouve sécurité et stabilité».

S’agissant de la position du Président Bouteflika, il dira que ce dernier qui «connaît parfaitement la Syrie a souhaité voir une sortie de crise imminente et le peuple syrien régler ses problèmes au mieux de l’intérêt national et de manière à préserver sa souveraineté et son intégrité territoriale». «Je suis attentif aux conseils fraternels du président de la République, à travers lesquels il a souhaité voir le peuple syrien retrouver bien-être, sécurité et stabilité» a-t-il précisé avant d’indiquer qu’il a présenté au Président Bouteflika, «un exposé sur la situation et les derniers développements en Syrie» entre autres thèmes.Ainsi, on peut dire qu’Alger et Moscou partagent l’avis qui dit que la guerre en Syrie devrait être réglée par les Syriens eux- mêmes sans aucun préalable.

Pour ce qui est du conflit ma-lien , le président de la Douma (chambre basse du Parlement russe) Sergueï Narychkine, en visite à Paris, a déclaré mercredi dernier que son pays était favorable à un déploiement rapide d’«un contingent international au Mali». «Nous comprenons bien à quel point la situation est dramatique. A une certaine époque, la Russie a été confrontée elle aussi au problème du terrorisme» ajoute le même responsable. Selon certains observateurs, Alger et Moscou vont se concertés «en prévision d’une réunion dans le cadre des Nations unies sur le Mali, la Syrie et l’Iran».

Nacera Chennafi