les sept villages de la commune de Sidi Naâmane ont exprimé leur colère hier, mais annonçaient déjà d’autres rendez-vous avec la protesta.
Les citoyens de sept villages de la commune de Sidi Naâmane ont manifesté hier lundi leur colère devant le siège de la wilaya de Tizi Ouzou. Parallèlement à un grand rassemblement tenu sur les lieux depuis les premières heures de la matinée, les protestataires ont procédé à la fermeture de plusieurs axes routiers reliant leur commune à Draâ Ben Khedda et autres chefs-lieux.
Sur les lieux du sit-in, les villageois interrogés faisaient état de graves problèmes vécus dans leurs localités respectives. De grands villages, à l’instar de Zebouj Kara vivent dans le dénuement total depuis plusieurs années. Les protestataires réclamaient, en priorité, le revêtement des routes et l’alimentation régulière en eau potable. En effet, pour ces villageois, la misère est grande et surtout injustifiée. Leur commune, pourtant riche de ses plaines à la dense activité agricole, reste le parent pauvre de la wilaya de Tizi-Ouzou. Située aux frontières administratives de la wilaya de Boumerdès, Sidi Naâmane fait partie intégrante du triangle fertile de la Mitidja.
Ce contraste qui lie richesse de la terre et pauvreté des populations est une véritable bombe à retardement. Les élus locaux qui observent sans réagir ces actions de colère sporadiques, mais régulières, risquent à long terme de subir les conséquences néfastes. De l’avis des villageois, les autorités locales comme les élus locaux avaient tout le temps de faire quelque chose pour les sortir de leur misère lors de ce dernier mandat. Pis encore, les villages ont assisté à la répartition injuste des budgets.
La population locale à majorité activant dans l’agriculture vit un malaise qui ne cadre pas avec la dynamique économique que leur commune anime régulièrement dans la wilaya de Tizi Ouzou. Par ailleurs, notons que les actions de colère marquée souvent par la fermeture des routes sont quasiment quotidiennes à travers les communes. La semaine écoulée, la RN12, plus important axe routier au dense trafic a été fermé à la circulation par les citoyens du village Chamlal de Oued Aïssi.
Les villageois réclament encore, après plusieurs années, un arrêt de transport sécurisé pour leurs enfants. Situé à quelques mètres seulement de cette voie autoroutière au trafic automobile dense et rapide, les familles vivent constamment la peur au ventre à cause du danger qui pèse comme l’épée de Damoclès sur leurs enfants.
Des actions qui se succèdent encore alors que la campagne électorale bat son plein pour les 15 sièges de la wilaya de Tizi Ouzou au sein du Parlement. Ces actions de colère, ajoutent d’autres voix, sont un véritable baromètre indiquant le taux de participation à ces joutes. Toutefois, le rendez-vous le plus important et surtout le plus attendu par les populations locales est sans conteste celui des élections locales qui auront lieu en novembre prochain. En effet, à travers toutes les communes, la colère gronde.
Les élus locaux devront affronter une population déçue par le dernier mandat des maires. La majorité d’entre eux a échoué dans sa gestion et n’a pas tenu ses promesses données lors des dernières campagnes. La preuve de l’échec est incontestable. Au quotidien, les sièges des mairies, des daïras, des routes et autres choses «fermables» pour reprendre le jargon populaire en vogue actuellement, a subi les foudres des populations en colère. Enfin, à rappeler que les sept villages de la commune de Sidi Naâmane ont exprimé leur colère hier, mais annonçaient déjà d’autres rendez-vous avec la protesta. Les villageois ont promis de revenir à la charge si leur action n’a pas provoqué l’écho souhaité auprès des responsables concernés.