Un sondage réalisé à l’initiative du Rassemblement action jeunesse (RAJ), révèle la faible participation de la jeunesse algérienne à la vie politique en dépit «d’un certain éveil citoyen chez les jeunes», commente M. Abdelouahab Fersaoui, président du RAJ.
Le mouvement associatif justifie la réalisation du sondage sur la jeunesse algérienne et politique, réalisé par le bureau d’études Ecotechnics à travers une série de questions relatives notamment au devenir de la jeunesse algérienne après 50 ans d’indépendance. Les représentants du RAJ expliqueront qu’il s’agit aussi de savoir si l’élite politique a réellement donné un intérêt particulier à la jeunesse. «Nous avons aussi souhaité voir l’impact des élections législatives du 10 mai sur la population juvénile et le degré de son implication et de sa présence dans ces élections,» a expliqué M. Fersaoui. Le sondage en question a été réalisé selon ses initiateurs en deux parties qui consistent à suivre sur le terrain la présence des jeunes dans les élections depuis le début de la campagne jusqu’au jour du scrutin et à réaliser le sondage sur le terrain par la suite. Selon le RAJ, cette étude est la première du genre et servira comme base de données «pour planifier et tracer des perspectives concernant les questions liées à la jeunesse». Ceci, alors que l’échantillon représentatif a été dispersé dans neuf régions du pays et 30 wilayas. Les résultats du sondage révèlent que la moitié des jeunes ont suivi la campagne électorale des dernières législatives, alors que le taux de suivi de la campagne va d’un minimum de 44% dans le nord-est du pays à un maximum de 67 % dans le sud-ouest. Ceci alors que les taux sont beaucoup plus importants dans les Hauts-Plateaux et le sud du pays. Pour ce qui est du vote des jeunes, ils sont 38,9% âgés de 18 à 35 ans à déclarer avoir voté aux législatives alors que le taux va crescendo selon l’âge, révèle le sondage. Interrogés sur les raisons ou les motifs ayant motivé leur participation, ils sont 29,8% à dire que c’est un devoir, 16,4% espèrent un changement et 12,9% l’ont fait pour le cachet du votant. Les jeunes sondés sont par ailleurs 19% à ne pas avoir voté et justifient leur décision par le manque de confiance en les députés, 12,4% parce qu’ils ne sont pas convaincus par les députés et 17,9% parce qu’ils n’ont pas de carte d’électeur. Les résultats du sondage démontrent aussi que les jeunes qui pensent que les élections législatives ont été truquées sont une minorité et représentent 24% des personnes sondées. Le RAJ commente aussi les résultats du sondage en expliquant que du fait que la majorité des jeunes ne votent pas, «il n’est pas étonnant de trouver qu’une proportion importante d’entre eux n’attend rien du nouveau Parlement, ils sont d’ailleurs 39% à le penser. Le RAJ compte aussi organiser prochainement des rencontres avec des politologues et des sociologues. «Nous allons mettre ce document à la disposition des associations, partis politiques, autorités publiques et institutions de l’Etat», ont expliqué des militants du RAJ. Ils comptent aussi, selon leurs déclarations «renforcer et multiplier les campagnes de sensibilisation des jeunes sur les questions liées à la citoyenneté».
F.-Z. B.