Tous les habitants des bidonvilles seront relogés dans des appartements décents avant la fin de l’année prochaine. Selon le ministre de l’Habitat, Abdelmadjid Tebboune, «les pouvoirs publics sont déterminés à résorber l’habitat insalubre et d’en finir définitivement avec les bidonvilles à l’horizon 2016, à travers le pays».
Une déclaration qui devrait rassurer des milliers d’Algériens mal logés, qui attendent impatiemment un toit, dans le cadre des programmes de logements initiés par l’Etat. Le gouvernement qui fait de la crise du logement l’une de ses principales priorités semble déterminé. Cela puisque le Premier ministre, lui aussi, a réitéré cette promesse à plusieurs reprises, en s’engageant à en finir avec la crise du logement à la fin du quinquennat en cours.
S’exprimant depuis la wilaya de Ghardaïa, où il a effectué une visite de travail, le ministre de l’Habitat a indiqué que cet engagement de l’Etat pour l’éradication de l’habitat précaire et des bidonvilles dans le pays est «visible» dans les différentes agglomérations, à travers différentes opérations de recasement des habitants de ces lieux insalubres et la récupération du foncier pour la réalisation de projets d’utilité publique ou des espaces verts et récréatifs.
«La poursuite de l’opération de traitement et d’élimination définitives du problème des bidonvilles dans nos agglomérations, particulièrement les grandes villes telles que Oran, Annaba, Alger et Constantine, permettra de déclarer, dans les délais fixés, l’Algérie comme un pays sans bidonvilles», a-t-il ajouté. Se voulant rassurant, le ministre de l’Habitat affirmera, par ailleurs, que tous les projets du secteur de l’habitat sont concrétisés sur le terrain, malgré la baisse du prix du pétrole.
«Aujourd’hui, la politique que nous menons concourt à l’amélioration sensible des conditions de vie des Algériens et de leur environnement dans les différentes villes, et même les localités les plus reculées», a-t-il soutenu, signalant que le gouvernement a entrepris une série de mesures à même de renforcer l’offre d’habitat et d’éliminer le déficit. Par ces propos, le ministre de tutelle voulait certainement apaiser la tension des demandeurs de logements qui attendent depuis des années, dont certains n’hésitent pas à sortir dans la rue, exprimer leur ras-le-bol à chaque opération de relogement.
C’est le cas, notamment dans les grandes villes du pays où d’importantes opérations de relogements ont été effectuées. Des familles qui vivent depuis plusieurs années dans des bidonvilles, des caves d’immeubles ou appartements menaçant ruine, ne cessent de revenir à la charge pour forcer la main aux autorités publiques.
Ces dernières tentent de gérer, un tant soit peu, et ne pas céder aux pressions, en procédant à la distribution de quotas de logements, tout en veillant à doter les nouvelles cités d’infrastructures d’accompagnement. Ce qui a pour objectif d’éviter les cités dortoirs, devenues un véritable point noir dans le paysage urbain. Aussi, le gouvernement veut faire des grands projets de construction de logement une occasion pour relancer certains créneaux de l’économie nationale.
Selon Tebboune, actuellement les logements sont construits avec des matériaux produits en Algérie, avec un taux d’intégration estimé à 70%, et seul un déficit de près de deux millions de tonnes de ciment est enregistré. A l’horizon 2016, six nouvelles cimenteries entreront en service et permettront d’assurer une autosuffisance en cette matière. Le ministre a aussi saisi l’occasion pour rappeler les principaux résultats des efforts déployés dans le domaine du logement, assurant, à ce propos, que «la crise du logement en Algérie sera éradiquée à l’horizon 2019».
M. S.