Selon l’association Émir-Abdelkader de SAragosse: 485 Algériens croupissent dans les prisons espagnoles

Selon l’association Émir-Abdelkader de SAragosse: 485 Algériens croupissent dans les prisons espagnoles

Les Algériens détenus dans les prisons espagnoles (Barcelone, Valence, Alicante) le sont pour des délits divers, notamment le vol et le trafic de stupéfiants, mais aucun pour des faits de terrorisme.

La statistique relative aux Algériens détenus en Espagne a été fournie par la présidente de l’association Émir-Abdelkader, établie à Saragosse, a indiqué, hier à Oran, au cours d’une rencontre sur la situation des harragas algériens en Espagne, organisée au siège du journal El Djoumhouria, Mme Khadidja Izidi Larbi. Cette dernière, qui a également annoncé que 2 500 Algériens ont illégalement pénétré le territoire ibère en 2017, a alerté contre les tentatives de récupération des jeunes Algériens par des milieux occultes. Convaincue que la jeunesse algérienne est convoitée par des forces obscures — qu’elle n’a, naturellement, pas identifiées —, la présidente de l’association Émir-Abdelkader a appelé les autorités nationales à intervenir pour régulariser la situation d’un certain nombre de ressortissants nationaux afin qu’ils puissent bénéficier de leurs droits en tant que résidents étrangers.

“Nous faisons face à des lenteurs administratives que les instances consulaires algériennes justifient par le manque de moyens bien que les Affaires étrangères assurent le contraire”, a-t-elle déploré, en rappelant que la communauté algérienne en Espagne est constituée de 300 000 personnes.

Mme Khadidja Izidi Larbi a, par ailleurs, indiqué que son association se fait un devoir de rendre visite à tous les prisonniers algériens pour s’enquérir de leurs conditions de détention et de saisir les autorités espagnoles sur des dossiers litigieux. “Nous avons effectué plusieurs visites et constaté que la traduction constituait un sérieux problème. Nous avons expliqué aux responsables que la traduction (assurée en majorité par des ressortissants marocains) pouvait ne pas être fidèle et conduire à des incompréhensions. Nous avons obtenu que l’institut de traduction soit changé”, s’est-elle félicitée, en affirmant que la majorité des harragas étaient âgés entre 16 et 23 ans.

Ce qui a suscité des réactions parmi l’assistance, les candidats algériens à l’émigration clandestine se trouvant parmi toutes les catégories d’âge et provenant de toutes les strates de la société. L’intervenante a également déploré que des harragas, incapables de s’acquitter de leurs dettes, aient été contraints de vendre un rein (l’extraction de l’organe s’opérant en forêt, selon elle) ou d’accepter d’intégrer le trafic de drogue pour rendre l’argent emprunté. “Beaucoup de nos concitoyens sont naïfs et se font manipuler et nous tentons de leur ouvrir les yeux sur les risques encourus”, a-t-elle encore affirmé. Interrogée sur le cas de Mohamed Bouderbala, un Algérien mort dans un centre de rétention pour migrants dans le sud de l’Espagne, Izidi Larbi a déclaré que l’enquête était toujours en cours et que la dépouille n’a pas encore été remise à sa famille.

S. Ould Ali