Une infographie récemment publiée par Al Jazeera révèle les moyennes des salaires mensuels dans 13 pays arabes pour l’année 2025.
Le classement des salaires moyens dans le monde arabe pour l’année 2025 met en lumière une fracture économique nette entre les pays du Golfe et le reste de la région. En tête, le Qatar affiche un salaire moyen mensuel de 3 937 dollars, suivi par les Émirats arabes unis avec 3 502 dollars, et le Koweït, troisième avec 2 025 dollars. Ces chiffres reflètent le dynamisme économique de ces monarchies pétrolières, soutenues par des ressources naturelles abondantes, un climat d’investissement favorable, des infrastructures modernes et un modèle économique tourné vers les services, les technologies et la finance.
La Arabie saoudite, en quatrième position avec 2 001 dollars, poursuit sa transformation économique à travers son plan “Vision 2030”, qui vise à diversifier ses sources de revenus. Ces États du Golfe présentent en outre une fiscalité attractive, avec peu ou pas d’impôts sur le revenu, ce qui augmente mécaniquement le pouvoir d’achat des salariés.
À la cinquième place, la Palestine surprend avec un revenu moyen de 633 dollars, un résultat inattendu dans un contexte de forte instabilité, qui peut toutefois s’expliquer par la concentration de certains emplois dans les secteurs publics et les ONG internationales, souvent mieux rémunérés.
Algérie et Afrique du Nord : quels sont les salaires ?
En contraste saisissant, plusieurs pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient enregistrent des salaires moyens nettement plus bas. En queue de classement, l’Égypte affiche un revenu mensuel moyen de 137 dollars, affecté par l’inflation, la dévaluation de la livre égyptienne et une forte pression sur le coût de la vie. L’Algérie (267 dollars) et la Libye (275 dollars) figurent également parmi les derniers du tableau, malgré leur richesse énergétique. Cette situation s’explique par la faiblesse du secteur privé, la dépendance aux hydrocarbures, et des politiques de rémunération souvent figées.
Le Maroc (393 dollars) et la Tunisie (303 dollars) présentent des salaires intermédiaires, mais toujours insuffisants pour faire face aux hausses des prix et à la crise du pouvoir d’achat. Au Liban, avec 502 dollars, les effets de la crise économique restent visibles, même si les transferts des expatriés permettent de soutenir partiellement certaines familles.
Ce panorama des salaires en 2025 illustre les inégalités économiques structurelles du monde arabe. Il met en lumière l’urgence de réformes visant à améliorer la compétitivité, diversifier les économies, renforcer le secteur privé et garantir un revenu décent pour tous.