WASHINGTON- Les pays « politiquement fragiles » au Sahel demeurent vulnérables aux attaques terroristes malgré leurs efforts pour coordonner les opérations de la lutte antiterroriste dans la région, a indiqué mardi Daniel Coats, directeur du renseignement américain (DNI).
Coats qui s’exprimait lors d’une audition devant la commission du renseignement du Sénat américain, a mis en garde contre les menaces sécuritaires qui pèsent sur la région du Sahel.
Sans nommer le groupe G5 Sahel, récemment formé pour lutter contre le terrorisme dans la région, Daniel Coats a estimé que les efforts de cette force militaire ne pourraient pas stopper les activités des groupes terroristes au Sahel.
« Les gouvernements politiquement fragiles dans la région du Sahel resteront en 2018 vulnérables aux attaques terroristes, malgré les efforts de coordination de leurs opérations antiterroristes « , a indiqué le chef de la communauté du renseignement américain.
L’organisation terroriste autoproclamée « Etat Islamique » (EI/Daech) et d’autres groupes terroristes alliés ont toujours le potentiel au Sahel et pourraient perpétrer des attaques contre des cibles locales et occidentales dans la région.
« Les groupes alliés, l’EI et al-Qaida, en conjonction avec d’autres extrémistes violents, tenteront de cibler les intérêts des gouvernements occidentaux et locaux », a-t-il dit.
Daniel Coats a précisé que les menaces internationales décrites dans son rapport ont été évaluées sur la base de données actualisées, disponibles au mois de février en cours.
Evoquant le Mali, M. Coats a estimé que les blocages dans la mise en oeuvre de l’accord de paix risquaient de compromettre la prochaine élection présidentielle dans ce pays sahélien.
« Un processus de paix bloqué risque de saper l’élection présidentielle au Mali », a -t-il déclaré.
Au plan international, le directeur du renseignement américain a relevé que la concurrence entre les pays pourrait s’accentuer l’année prochaine, au moment où les grandes puissances vont tenter d’exploiter les tendances mondiales complexes pour s’adapter aux nouvelles priorités de la politique étrangère américaine.
Le risque de conflit entre pays, y compris parmi les grandes puissances, sera plus élevé en 2019 qu’il ne l’a jamais été depuis la fin de la guerre froide, a enchainé Daniel Coats, citant en cela les menaces immédiates de conflit en Corée du Nord et dans le Golfe persique entre Saoudiens et Iraniens qui mènent une guerre par procuration, selon lui.
La Chine et la Russie chercheront des sphères d’influence et vont tenter de surveiller de près l’influence des Etats-Unis dans leurs régions respectives, a-t-il expliqué.
Pendant ce temps, l’incertitude qui persiste quant à la volonté de l’administration américaine de tenir ses engagements internationaux peut conduire les alliés et les partenaires des Etats Unis à réorienter leurs politiques loin de Washington, en particulier en matière de commerce.
De nouveaux réseaux informels, hors des blocs de pouvoir traditionnels et des gouvernements nationaux, vont de plus en plus peser sur la coopération internationale, a -t-il prévu.