Sadi : « Il est possible que des incidents plus au moins sérieux surviennent le jour du vote »

Sadi : « Il est possible que des incidents plus au moins sérieux surviennent le jour du vote »

L’ancien président du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie(RCD), Dr.Said Sadi avertit qu’ »il est possible que des incidents plus au moins sérieux surviennent le jour du vote » à propos du déroulement des élections présidentielles du 17 avril prochain et que « l’élection se jouera sur le rapport de force qui prévaudra dans le système. En l’état actuel des choses, tout porte à croire que l’actuel chef de l’État sera le vainqueur de cette guerre de tranchées ».  Et « ces affrontements, s’ils venaient à avoir lieu, ne devraient pas, en tout cas dans un premier temps, dépasser les cercles claniques », selon Sadi qui ne voit aucun « candidat crédible pour dénoncer la fraude » car ils « connaissaient les conditions dans lesquelles ils s’étaient engagés ».

Ce sont là les propos qu’il avait tenus lors de sa rencontre avec les membres de la délégation de l’Organisation des Nations Unis (ONU) qui séjourne en Algérie à l’occasion du scrutin présidentiel.



Selon le quotidien Liberté, qui révèle l’information, Said Sadi a été la première personnalité politique algérienne à rencontrer les experts onusiens jeudi dernier à l’hôtel El-Djazaïr  à Alger.

Pour l’ancien président du RCD,  l’actuel chef de l’État, Abdelaziz Bouteflika, est bien parti pour rester à El-Mouradia et entamer un 4e mandat.

S’agissant des conditions dans lesquelles se dérouleront les présidentielles du jeudi prochain, l’ex-numéro1 du RCD n’attend aucune évolution positive dans le processus allant jusqu’à affirmer qu’elles seraient le « remake » des précédentes.

Pour étayer ses dires, il a évoqué le problème du non-assainissement du fichier électoral le qualifiant de « levier essentiel de la fraude ».

Il a, à ce propos, estimé que »plus que 3 millions de voix appartenant aux militaires, policiers, gendarmes, douaniers, membres de la Protection civile et leur famille, sont laissées à la discrétion du pouvoir ». Sadi croit même savoir que le refus de l’ l’Union européenne de dépêcher des observateurs pour l’élection présidentielle du 17 avril serait lié à l’opposition d’une fin de non recevoir des autorités algériennes pour laisser libre accès à ce même fichier électoral.

Toujours selon la même source, l’ancien leader du RCD a scindé les candidats à la présidentielle du 17 avril en deux groupes à savoir  le premier est constitué par « les lièvres professionnels » qui « s’engagent dans tous les scrutins pour les subventions conséquentes »et le second est composé du duo Bouteflika-Benflis, deux responsables « issus du même système ».

Said Sadi prédit une forte abstention chez les électeurs à l’occasion de ce scrutin pour quatre raisons : la nomination par Bouteflika de membres de « sa tribu » à des postes clé (Intérieur, Justice, Conseil constitutionnel), l’incapacité du chef de l’État à assurer le minimum de ses charges, l’absence de candidat de l’opposition démocratique et du courant islamiste et les violences qui ont caractérisé la campagne électorale.