La capitale des Seychelles, Victoria, abrite, aujourd’hui, l’assemblée générale extraordinaire de la Confédération africaine de football (CAF).
Un rendez-vous d’une extrême importance dans la mesure où il y sera question de soumettre au vote la proposition algérienne concernant la révision des critères d’éligibilité des candidats à la présidence de l’instance continentale. La Fédération algérienne de football avait, en effet, introduit une proposition visant au durcissement des conditions d’éligibilité pour les futurs candidats à la présidence de la CAF. Outre les critères connus et en vigueur depuis des années, la FAF, par l’intermédiaire de son président Mohamed Raouraoua, a formulé une proposition pour que tout candidat à la présidence de la CAF doit certifier de sa qualité de membre élu du comité exécutif de la Confédération africaine. Une proposition interprétée comme une volonté délibérée de Raouraoua de barrer la route à l’autre candidat à la présidence de la CAF, l’Ivoirien Jacques Anouma. Celui-ci siège, sans avoir été élu, au comité exécutif de la CAF et ce, par sa qualité de membre élu du CE de la FIFA. En cas d’adoption de la proposition algérienne, Anouma est systématiquement exclu de la course à la présidence de la CAF. Ce qui ferait l’affaire du président sortant Issa Hayatou qui brigue un nouveau mandat en prévision des élections de mars prochain au Maroc. Interrogé par Jeune Afrique, Jacques Anouma évite de verser dans la polémique. « Il faudra, d’abord, justifier que cet amendement me concerne. Ce n’est pas forcément avéré. Il concerne surtout les présidents des fédérations qui ne sont pas membres de ce comité exécutif. Je ne suis plus président de la Fédération ivoirienne. Si vraiment je suis visé, ce serait absolument regrettable. Cette AG est souveraine, et je me plierai à sa décision, car je suis un démocrate. Mais si je ne peux pas être candidat, je me battrai pour le football africain, même si c’est avec le soutien de deux ou trois personnes ». Et de préciser : « Il est exact que beaucoup de gens me disent que cet amendement me concerne directement. Sur le plan éthique, cette proposition venant de la Fédération algérienne de football est assez discutable. Si elle est votée, ce serait indiscutablement un recul pour le football africain ». Le président de la Fédération béninois de football, Anjorin Moucharafou, accueille, quant à lui, positivement la démarche algérienne. « La proposition de la Fédération algérienne vise à mettre notre institution à l’abri des aventuriers. Elle vise à protéger la CAF contre des personnes qui n’ont rien fait pour le football africain et qui peuvent procéder à l’achat des consciences pour accéder à la présidence, parce qu’elles sont fortunées. Il faut donc mettre des balises. C’est en cela que la proposition algérienne est pertinente ».
K. Yamine