Le ministre de la Justice, Lotfi Boudjemaa, a annoncé une série de mesures fermes dans le cadre du projet de loi relatif à la prévention contre les stupéfiants. Lors d’une séance de réponses aux députés de l’Assemblée populaire nationale, le ministre a évoqué plusieurs points essentiels pour faire face à cette menace croissante, allant de la responsabilisation des établissements hôteliers jusqu’à l’introduction d’incitations financières pour les dénonciateurs de trafiquants.
Le ministre de la Justice, Lotfi Boudjemaa, a lancé une mise en garde ferme contre les chansons qui font l’apologie des drogues, dans le cadre de la discussion du projet de loi relatif à la prévention contre les stupéfiants.
Bien qu’il ait précisé ne pas vouloir s’immiscer dans le domaine culturel, le ministre a souligné que la liberté culturelle a des limites et qu’ »à partir du moment où elle franchit celles de la loi, elle devient punissable ».
« Ce n’est pas de mon ressort de m’exprimer sur les contenus artistiques, mais lorsqu’une chanson incite à la consommation de drogues ou à toute autre forme de criminalité, elle tombe sous le coup de la loi », a-t-il averti.
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Dans la suite de ses réponses aux députés de l’Assemblée populaire nationale, l’un des points les plus marquants de l’intervention du ministre concerne la possibilité de fermer les établissements hôteliers lorsque ceux-ci sont utilisés comme lieux de trafic ou de promotion de drogues.
Selon lui, la nouvelle législation ciblera directement le propriétaire ou le gérant de tout établissement utilisé comme point de trafic. « Il s’agit de responsabiliser ceux qui exploitent un lieu à des fins criminelles », a souligné le ministre, indiquant que des sanctions lourdes sont prévues pour ce type de complicité.
Incitations financières pour les lanceurs d’alerte
Autre mesure inédite en Algérie : le versement de récompenses financières aux citoyens fournissant des informations pertinentes sur les trafiquants de drogue.
Cette initiative, inédite dans le monde arabe selon le ministre, vise à encourager la population à coopérer avec les autorités. Toutefois, Lotfi Boudjemaa précise que « toute tentative de fausse accusation sera sanctionnée, et la responsabilité de l’informateur sera pleinement engagée ».
Concernant la prévention, le ministre a confirmé la mise en place de tests médicaux obligatoires pour les candidats aux concours de la fonction publique, dans le but d’identifier les cas d’addiction et d’assurer leur prise en charge.
À ce sujet, il a annoncé que, conformément aux orientations de Tebboune, l’état va construire quatre nouveaux centres modernes de traitement des addictions, en complément des structures déjà présentes dans chaque wilaya.
Mise au point sur les rumeurs virales
Le ministre a également appelé les citoyens à ne pas se laisser emporter par les rumeurs véhiculées sur les réseaux sociaux. En réaction aux informations faisant état du viol de 40 enfants à Oran, il a précisé que l’enquête judiciaire en cours ne concerne qu’un seul cas confirmé à ce stade.
Quant à l’affaire du fonctionnaire arrêté en possession de stupéfiants, le ministre a indiqué qu’il s’agissait d’un chauffeur arrêté avec 79 grammes de drogue et deux téléphones dans sa voiture personnelle, démentant toute implication institutionnelle.
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À travers ces annonces, le gouvernement algérien montre sa détermination à renforcer la lutte contre la drogue sous tous ses aspects : prévention, répression et accompagnement des victimes.
Ces réformes s’inscrivent dans une stratégie nationale ambitieuse pour contenir un fléau qui touche de plus en plus de jeunes.
En résumé…
- Le ministre de la Justice algérien, Lotfi Boudjemaa, a présenté un nouveau projet de loi ambitieux pour lutter contre les stupéfiants. Parmi les mesures phares, une disposition inédite prévoit des récompenses financières pour les citoyens dénonçant les trafiquants de drogue, une première dans le monde arabe.
- Le texte cible également les établissements hôteliers servant de points de deal, avec la possibilité de fermeture et des sanctions sévères pour les propriétaires complices. Le ministre a par ailleurs mis en garde contre les chansons faisant l’apologie des drogues, rappelant que la liberté artistique ne peut justifier l’incitation à la consommation de stupéfiants.
- Sur le volet préventif, le projet prévoit l’instauration de tests médicaux obligatoires pour les candidats à la fonction publique et la construction de quatre nouveaux centres modernes de traitement des addictions. Ces mesures s’accompagnent d’un renforcement des structures existantes dans chaque wilaya.
- Le ministre a également profité de cette intervention pour démentir plusieurs rumeurs virales, notamment concernant une affaire de viol multiple à Oran. Cette série de mesures témoigne de la volonté gouvernementale de s’attaquer frontalement au fléau de la drogue qui touche particulièrement la jeunesse algérienne.