Retard dans l’installation de l’autorité de régulation de la presse écrite: Abdelmalek Sellal impute la responsabilité aux journalistes

Retard dans l’installation de l’autorité de régulation de la presse écrite: Abdelmalek Sellal impute la responsabilité aux journalistes

Au début de l’été, le ministre de la Communication, Hamid Grine, a répété inlassablement que l’Autorité de régulation de la presse écrite était inutile et que, du coup, il n’était pas pressé de l’installer.  

Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, s’est enfin exprimé sur le retard mis pour l’installation de l’Autorité de régulation de la presse écrite, quatre ans après la promulgation de la loi organique n°12-05 du 12 janvier 2012. Répondant à une question écrite du député du FJD, Lakhdar Benkhellaf, déposée le 15 mai 2016, le Premier ministre a rejeté la responsabilité sur la corporation des journalistes, notamment par rapport au retard accusé dans l’opération de délivrance des cartes professionnelles de presse.

Dans sa question écrite, l’élu parlementaire a interrogé le chef de l’Exécutif sur la non-installation de l’Autorité de régulation de la presse écrite, quatre ans et demi-après la promulgation de la loi organique n°12-05 du 12 janvier 2012 relative à l’information. Car, pour le député, la mise en place de cette instance est de nature à “mettre fin à l’arbitraire exercé par le premier responsable de ce secteur sensible, à travers des comportements et des décisions unilatérales prises de temps à autre pour régler des comptes qui n’ont rien à voir avec le secteur”.

La réponse de Sellal, également écrite, parallélisme des formes oblige, a consisté, d’abord, à rappeler les divers chantiers qui ont été ouverts pour le parachèvement du dispositif réglementaire régissant les activités du secteur de la communication, mais, en jetant la responsabilité dans les retards sur les membres de la corporation de la presse écrite. S’agissant de l’installation de l’Autorité de régulation de la presse écrite et le conseil de la déontologie de la profession, le Premier ministre a évoqué “un  retard dû aux difficultés qu’a connues l’opération de délivrance des cartes de journalistes”.

Rappelant que les membres de la corporation ont été conviés à adhérer au processus de réformes engagées par les pouvoirs publics, Sellal a souligné qu’“il a été enregistré un retard qui s’est répercuté sur l’opération d’élection des membres de la commission permanente, considérée comme la condition préalable pour l’installation de l’Autorité de régulation de la presse écrite et du conseil de déontologie de la profession”.

Aussi, pour assurer une large représentation des journalistes professionnels, notamment ceux travaillant dans le secteur privé, Abdelmalek Sellal a révélé que “cette commission s’est vue contraindre de prolonger ses travaux, qui devaient s’achever à la fin de l’année en cours, de façon à permettre de passer à la prochaine étape, qui consiste en l’élection de l’autorité de régulation et la désignation de la commission permanente des journalistes professionnels”.

Et comme pour minimiser l’impact de l’absence de cette autorité, Sellal a affirmé que “cela n’a pas empêché le gouvernement de prendre des mesures et des mécanismes en vue d’imposer le respect des dispositions juridiques et réglementaires, pour la protection des travailleurs du secteur de la communication, et pour garantir leurs droits et acquis sociaux”.

Cet échange épistolaire a pour mérite de lever le mystère autour de la décision de maintien de l’Autorité de régulation de la presse écrite, telle que prévue dans la loi organique relative à l’information votée en 2012. Cet organe, dont l’utilité n’est plus à démontrer, pour la régulation de ce secteur sensible, a été, rappelle-t-on, au centre d’une polémique, durant l’été dernier, suite aux déclarations du ministre de la Communication, faisant état de la suppression de l’Autorité de régulation de la presse écrite, au motif qu’“elle n’existe nulle part dans le monde” et qu’elle fait “doublant” avec le conseil de l’éthique et de la déontologie de la presse écrite.