Rédha Malek «Même Jimmy Carter a sollicité l’aide de l’Algérie»

Rédha Malek «Même Jimmy Carter a sollicité l’aide de l’Algérie»

Ce n’est un secret pour personne, la diplomatie algérienne a toujours milité en faveur des causes justes et contribué activement à l’indépendance de nombreux pays à travers le monde.

«Même le président Jimmy Carter a demandé l’aide de l’Algérie pour dénouer, la crise des 56 diplomates américains qui avaient été retenus en otage durant 444 jours, après l’attaque, le 4 novembre 1979, de l’ambassade US en Iran», a déclaré l’ancien chef du gouvernement, Rédha Malek, à l’occasion de la conférence qu’il a animée, hier, au siège du quotidien El Moudjahid. Ayant pour thème «50 ans de participation de l’Algérie au sein de l’ONU», cette conférence a été mise à profit par l’invité du forum pour encenser la diplomatie algérienne et rendre un hommage appuyé aux acteurs qui ont servi le pays de 1954 à nos jours. Evoquant le 1er Novembre 1954 qui a servi, dit il, de détonateur pour libérer le pays du joug colonial, l’orateur est convaincu que la diplomatie a beaucoup fait avancer la question algérienne et accélérer le processus d’indépendance du pays. «pour sortir de cette prison coloniale et pousser les grandes puissances à s’intéresser au problème algérien, «les fils de la Toussaint» ont décidé de mener de pair lutte armée et diplomatie. Une stratégie qui s’est avérée payante, puisque dès les premiers mois de l’insurrection, des voix commencèrent à s’élever, réclamant l’indépendance de l’Algérie. Fouillant dans sa mémoire, Rédha Malek ne s’est pas empêché de vanter le courage de ce diplomate pakistanais qui, lors d’une assemblée des Nations unies tenue en 1954, à Paris avait, le premier, plaidé la cause juste du peuple algérien. Puis, ce fut tour à tour, le Mexique, la Suède et le Danemark qui affichèrent leur solidarité, en dénonçant les massacres perpétrés en Algérie par l’armée d’occupation. Selon l’ancien membre de la délégation algérienne ayant pris part aux accords d’Evian, beaucoup de pays se sont pris de sympathie pour l’Algérie et n’ont pas hésité à révolutionner leur état civil, en incluant un nouveau prénom «Algérie». Très actifs, les diplomates algériens ébranlent les consciences et ne tardent pas à rallier à la cause algérienne de nombreux pays. Sentant le danger, le général de Gaulle tente même de faire pression sur le président américain Dwight David Eisenhower, sans résultat. Grâce à ses représentants, l’Algérie parvient à faire passer une résolution plaidant pour le droit du peuple algérien à choisir son destin. «L’entrevue qu’avait accordée Nikita Khrouchtchev à Krim Belkacem à l’époque, a accéléré les choses et poussé le général revenu aux affaires à changer de politique et préparer l’avènement d’une Algérie indépendante», a-t-il confié. Parlant d’autres moments forts de la diplomatie algérienne après l’Indépendance, Rédha Malek insistera sur la question palestinienne que l’Algérie avait réussi à inscrire à l’ordre du jour des travaux de la 13è Assemblée générale de l’ONU, ainsi que sa contribution active à l’indépendance de nombreux pays africains. De la tribune, le diplomate n’a pas manqué de rendre un hommage particulier au professeur Chaulet qui a consacré toute sa vie au service de l Algérie.