Recyclage: Des déchets exportés faute de preneurs locaux

Recyclage: Des déchets exportés faute de preneurs locaux

M. Aziza

Recyclage: Des déchets exportés faute de preneurs locaux
L’absence de filières de valorisation, de recyclage et de traitements des déchets, que ce soit ménagers, industriels ou organiques, poussent certains opérateurs algériens à chercher des preneurs étrangers pour vendre leurs déchets. C’est ce qui a été relevé par un des exposants, présent au Salon International de la récupération et de la valorisation des déchets ( REVADE), inauguré hier, par la ministre de l’Environnement et des Énergies renouvelables, Fatma Zohra Zerouati, au palais des Expositions, Pins Maritimes , à Alger. Le directeur général de développement de l’Entreprise INOTIS, M. Baba a affirmé que les déchets des produits médicaux fabriqués par son usine sont en grande quantité. Des produits qui peuvent bien être récupérés et réutilisés dans le secteur du Bâtiment (des déchets absorbants). L’exposant précise que son entreprise, spécialisée dans l’industrie de Non-Tissés Hydroliés, exporte faute de preneurs locaux, ses déchets qui sont utilisés, une fois traités, dans le secteur des Travaux publics, vers l’Inde et l’Espagne, et ce, depuis une dizaine d’années, à hauteur de 6 à 7 conteneurs par an.

Notre interlocuteur a tenu à préciser que la participation de son entreprise au Salon REVADE, qui se tient du 8 au 11 octobre 2018, a pour but d’encourager les jeunes à créer des entreprises spécialisées dans la transformation des déchets médicamenteux, ou trouver des preneurs locaux pour ce genre de déchets. Le Salon Revade qui s’est ouvert aux professionnels du secteur, a vu la participation de 17 exposants étrangers entre autres, la Chambre de Commerce et d’Industrie algéro-française, le groupe français de gestion de l’eau et des déchets «Suez», ainsi qu’un nombre important d’entreprises sud-coréennes et chinoises. Merainne Brianchon, chef de projet au Service international de Suez, a affirmé que le groupe français Suez ambitionne de développer plusieurs partenariats avec des entreprises publiques ou privées, au niveau local, notamment dans la gestion des déchets (déchets dangereux et non dangereux). Elle a affirmé que des réflexions sont déjà en cours.

Sachant que ce groupe français est déjà partenaire avec le groupe algérien privé «Enviro Process Algérie» avec, déjà, un projet en vue portant sur une nouvelle forme innovante d’incinération des déchets. Il s’agit d’une unité mobile de traitement de déchets industriels par la torche à plasma. Une technique innovante qui consiste à provoquer un arc électrique (une sorte d’ « étincelle ») entre une cathode et une anode et à y injecter un gaz de manière à créer un plasma (état particulier de la matière, ni gazeux, ni solide, ni liquide). Elle peut servir à vitrifier des déchets dangereux. Pour le gérant d’Enviro Process, Dr Belkacem Madi, ce projet est tout à fait réalisable puisque le financement et le soutien techniques existent grâce au concours de la Suez. La ministre de l’Environnement, Fatma Zohra Zerouati , s’est dit disposée à recevoir les opérateurs voulant se lancer dans des projets à caractères environnemental. Elle a même invité les responsables de Enviro Process à lui fournir le dossier relatif au projet.